samedi 12 novembre 2016

Animation du 23 octobre 2016 à Marchésieux


Cette animation était organisée dans le cadre de la Fête de la Citrouille que l'ADAME des marais organise à cette période.

 La maison des marais  où se déroulait cette fête est un refuge du GONm depuis 2015.


Maison des marais de Marchésieux (Ph. Gachet)
Le temps est clair mais relativement frais. 16 personnes sont présentes pour cette visite autour de la Maison des Marais.
Le rougegorge familier chante, rare chanteur de cette période de l'année. Par son chant, le rougegorge défend un territoire en dehors de la  période de reproduction. Son chant baissera en fréquence en novembre à la chute des feuilles. Le troglodyte mignon se manifeste par son cri : on le voit voler rapidement au ras du talus. En longeant la haie plantée de beaux chênes, nous apercevons à peine le pinson des arbres, la mésange bleue et le merle noir . Le groupe passe sous l'ancienne charretterie  : de longues traînées blanches le long des parois de terre indiquent qu'une chouette effraie peut fréquenter les lieux. La découverte d'une seule pelote de réjection très sèche montre cependant que la dernière visite  est  ancienne. Les pelotes de réjection sont rejetées par les rapaces nocturnes notamment parce que ces oiseaux ne digèrent pas les os et les poils des animaux qu'ils ingurgitent.
Bouvreuil pivoine (femelle et mâle)
A l'arrière du bâtiment, s'étend une belle prairie bordée de belles haies et de ronces par endroit. Ici, les oiseaux seront visibles en vol mais souvent lointains. Un vol de grives mauvis survole rapidement le site : elles vont se poser dans une prairie ou un verger un peu plus loin : ces grives nordiques viennent d'arriver en Normandie. Reconnaissables à leur sourcil blanc et les parties orangées des flancs, elles sont toujours en bande et exploitent les prairies grasses et les vergers (elles sont très friandes des pommes tombées). Deux oiseaux sont repérés par leur cri ou leur chant : le bouvreuil pivoine qui pousse un cri timide tout en restant à l'abri d'une aubépine ou d'un prunellier et la mésange charbonnière qui chante elle aussi de temps à autre en automne. 

 Corneille noire et corbeau freux passent au loin : le corbeau freux est un oiseau grégaire qui se distingue de la corneille par la racine nue de son bec. Un chardonneret élégant survole le groupe, il est possible de distinguer la large barre jaune sous les ailes. Cet oiseau très granivore apprécie les chardons et les bardanes : on le rencontre facilement dans des friches. Le héron cendré vole vers nous mais rebrousse chemin : familier des zones humides, le héron fréquente aussi les prairies pâturées en compagnie des bovins. Deux  étourneaux sansonnets volent vers le sud mais ce sont plutôt des oiseaux locaux qui se dirigent vers leurs lieux d'alimentation. Les populations locales sédentaires sont rejointes à l'automne par des oiseaux nordiques.
Les quelques arbres morts en marge du site laissent apparaître de nombreuses cavités creusées par divers pics. Le diamètre de ces cavités est proportionnelle à la taille de l'oiseau : le pic épeichette creuse une cavité de  3/3,5 cm que l'on peut deviner au sommet de l'arbre mort. Cette cavité pourra être occupée ensuite par les mésanges ou la sittelle. Le pic épeiche de taille plus importante fera une cavité un peu plus grande qui sera  squattée les années suivantes par les étourneaux.

Le groupe se dirige ensuite vers le marais où un vent d'est très frais se fait sentir. Le temps se couvre
Traquet pâtre
et ne rendra pas l'observation aisée. Cette zone de marais est formée de quelques parcelles pâturées et des prairies de fauche, limitées par des fossés appelés limes. Ces fossés peuvent être bordés par des saules. Il faut diriger son regard vers le chemin et les clôtures pour apercevoir quelques oiseaux. Un traquet pâtre (ou tarier pâtre) est perché à contre-jour sur un fil : cet oiseau un peu rond apprécie les haies irrégulières avec de petits buissons (genêts, ajoncs). D'un piquet de clôture, il descend dans la végétation des talus ou des bords de prairies pour attraper ses proies (insectes).

Sur la même clôture, un autre oiseau est perché, plus gros avec un plumage plutôt brun, à la poitrine rayée et au ventre clair. C'est une alouette des champs au repos : cette espèce typique des milieux ouverts se reproduit dans le marais même si les effectifs de nicheurs sont en baisse partout dans ces zones humides. A cette époque de l'année, les alouettes nordiques  migrent  vers l'ouest de l'Europe. Deux pipits farlouses passent au-dessus de nos têtes, en émettant le cri qui a donné leur nom. C'est une espèce des milieux ouverts qui aime les espaces nus ou à végétation rase. Il n'est pas rare d'en apercevoir  sur des zones artisanales inoccupées (terres retournées ou nivelées) en périphérie des villes.
Alouette des champs
 L'hiver voit arriver dans l'Ouest de l'Europe des oiseaux nordiques qui forment de petits groupes à la recherche de nourriture. Rapidement aperçus, trois tarins des aulnes nous survolent. Comme leur nom l'indique, ces oiseaux hivernants se rencontrent sur sur les aulnes des vallées fluviales  où ils s'attaquent aux strobyles de l'aulne pour en manger les petites graines.
Nous revenons sur nos pas. Nous avons le temps de voir au loin un faucon crécerelle effectuer son vol de Saint-Esprit et une buse variable qui  passe de son vol lent.
Cette sortie a permis d'observer successivement 25 espèces, soit  bocagères, soit liées aux milieux ouverts et humides. Quelques oiseaux marins ont pu être observés en vol.

Liste des espèces observées : accenteur mouchet, alouette des champs, bouvreuil pivoine, buse variable, chardonneret élégant, corbeau freux, corneille noire, étourneau sansonnet, geai des chênes, goéland argenté, goéland brun, grive draine, grive mauvis, héron cendré, mésange bleue, mésange charbonnière, pigeon ramier, pinson des arbres, pipit farlouse, rougegorge familier,  tarier pâtre, tarin des aulnes, tourterelle turque, troglodyte mignon.

Les photographies d'oiseaux sont tirées de l'album de Franck Letellier. Merci à lui.

Une partie des participants (Ph. Gachet)

 Prochaines sorties

4 décembre 2016

MARCHESIEUX

Sortie réservée aux adhérents

Les oiseaux hivernants entre bocage et marais

Prospection pour l'atlas des oiseaux hivernants du GONm

RV :  9H30  Maison des marais à Marchésieux

Covoiturage : 9h00 parking de la piscine de Saint-Lô

22 janvier 2017

AGNEAUX/50

"Les oiseaux de l'hiver avant le grand comptage des oiseaux de jardin"

RV : 10 h parking de la mairie d'Agneaux

Animation ouverte au public. Gratuit.

Contact : 06 89 56 85 74 ph.gachet@orange.fr

12 mars 2017

HEBECREVON/50

Les oiseaux du Bois de Mingrey

RV : 10h00 sur le parking du bois

Animation ouverte au public. Gratuit.

Contact : 06 89 56 85 74 ph.gachet@orange.fr

 

N'oubliez pas de réserver ou tout au moins de prévenir de votre présence.

 

 

 

mercredi 21 septembre 2016

Animation du 17 septembre 2016 au Haras de Saint-Lô


Allée centrale et maison du directeur (Ph.Gachet)
 Le GONm avait organisé cette animation dans le cadre des Journées européennes du patrimoine. Le thème 2016 s'intitulait "Patrimoine et citoyenneté". Le Pôle hippique de Saint-Lô est un refuge de nature et s'inscrit ainsi dans un engagement citoyen à préserver la vie sauvage et  le patrimoine naturel qu'il s'agit de transmettre aux générations à venir.

La météo est calme et le ciel relativement clair ce matin. 8 personnes sont présentes pour cette visite à l'observation des oiseaux des lieux bâtis et des parcs.
Une corneille noire crie pendant la présentation de la sortie. Un intrus la dérange sûrement. Un pigeon ramier passe d'un vol rapide : cette espèce est bien présente dans cet espace boisé.
Le groupe emprunte l'allée centrale. Sur les pelouses, quelques bergeronnettes grises picorent ici et là : certaines sont plus pâles et moins contrastées, ce sont des juvéniles. Une silhouette discrète  est perchée à l'angle de deux gouttières : on distingue sa queue orangée que l'oiseau agite nerveusement. Le rougequeue noir est un hôte des villes et des villages : plutôt méridional, il se trouve à Saint-Lô sur sa limite nord. Le mâle est différent de la femelle : il est gris noir avec une tâche blanche sur l'aile. Hirondelles de cheminée et de fenêtre chassent au-dessus  du haras. Une petite colonie niche sur les bâtiments, à l'extérieur.  Alors que les nids de cette hirondelle sont habituellement fixés verticalement sur les murs, ici, certains sont construits à plat sur les sablières. Des goélands bruns aux ailes plus sombres que celles du goéland argenté survolent le haras et se dirigent vers la Vire.
Rougequeue noir mâle (Jean-Yves Dilasser)

Nous gagnons l'allée latérale qui permet de faire le tour du haras. Un épervier d'Europe la longe rapidement. Sans doute bredouille, ce chasseur d'oiseaux fait demi-tour et on a le temps d'apercevoir son dessus gris et son dessous finement rayé. Cet oiseau plutôt familier des milieux boisés fait des incursions en ville : la présence de bande d'oiseaux l'attire.
Nous arrivons dans un secteur plus boisé. Le rougegorge familier pousse quelques cris qui peuvent être variés à l'automne et quelques moineaux domestiques se réfugient dans une haie de palme. Au sol, un peu plus loin, quelques pinsons des arbres se régalent des graines de faînes sous un hêtre. A cette période, cette scène  est courante. Les pinsons se regroupent et s'alimentent abondamment avant de migrer vers  le sud.
Merle noir, mésange charbonnière et mésange bleue circulent d'arbre en arbre ou de buisson en buisson. On entend des chardonnerets élégants en vol et un roitelet huppé invisible se pose dans un résineux. Cette espèce, plus petit oiseau européen, est liée aux conifères. Son cousin, le roitelet à triple bandeau fréquente plus aisément les feuillus.
L'allée nord offre un panorama urbain sur  les immeubles de la Dollée et champêtre sur le bocage environnant. Une grive musicienne décolle de la prairie en contrebas pour se poser dans une aubépine. Une haie d'aubépines et de sureaux descend vers le vallon de la Dollée. Beaucoup d'oiseaux y circulent. On remarque surtout un pouillot véloce qui cherche quelques insectes en se baladant de branche en branche. Au loin, au-dessus du village de Saint-Georges-Montcocq, des corvidés s'agitent : choucas des tours, corbeau freux et corneille noire.
Les regards se portent sur la "maison du directeur" situées entre deux longs bâtiments qui accueillent
Gobemouche gris (Jean-Yves Dilasser)
encore quelques chevaux. Sur le toit, on distingue un mâle de rougequeue noir  qui chasse et deux bergeronnettes grises qui  capturent quelques proies. Une linotte mélodieuse est perchée sur une des imposantes cheminées. Oiseau granivore en déclin partiel en Normandie, il trouve sa nourriture au sol, notamment en grappillant de petites graines. En zone péri-urbaine, l'espèce fréquente de plus en plus les jardins familiaux, pourvoyeurs des graines qu'il apprécie. Un gobemouche gris est perché sur une gouttière : il s'envole brièvement pour capter un insecte en vol. Il répète cette opération régulièrement. Le gobemouche, migrateur transsaharien arrive en mai et repart à la fin septembre. Il niche près de l'homme dans une cavité, sur une petite plate-forme ou dans une plante grimpante.

Un héron cendré  survole la prairie en contrebas.
La balade s'achève, non sans entendre grimpereau des jardinsmésange à longue queue qui forment des rondes dans les tilleuls voisins et fauvette à tête noire. Une buse variable fait de grands cercles (orbes) un peu plus loin.


Mésange bleue (Jean-Yves Dilasser)
30 espèces  ont été notées pour 82 oiseaux. La présence d'oiseaux des lieux bâtis  est remarquable (soulignés dans la liste des espèces observées) . Celle des insectivores tels que, rougequeue noir, gobemouche gris et hirondelles est  intéressante parce qu'elle montre que l'activité équine même réduite fournit aux oiseaux une provende non négligeable.



Liste des espèces observées : bergeronnette grise, buse variable, chardonneret élégant, choucas des tours, corbeau freux, corneille noire,  épervier d'Europe, étourneau sansonnet, fauvette à tête noire, gobemouche gris, goéland brun, grimpereau des jardins, grive musicienne, héron cendré, hirondelle de cheminée, hirondelle de fenêtre, linotte mélodieuse, mésange à longue queue, mésange bleue, mésange charbonnière, moineau domestique, pigeon domestique, pigeon ramier, pinson des arbres, pouillot véloce, rougegorge familier, rougequeue noir, tourterelle turque, troglodyte mignon.

En rouge, les espèces extérieures au site ou en vol au-dessus du site.

Deux espèces ont été observées en marge de l'animation : le faucon crécerelle posé sur une pelouse  et la pie bavarde.

Merci à tous les participants pour leur écoute et leur curiosité.

Les photos de gobemouche gris, de rougequeue noir et de mésange bleue ont été réalisées le lendemain matin par Jean-Yves Dilasser que j'ai accompagné lors d'une deuxième sortie improvisée et que je remercie. D'autres espèces ont été observées, notamment, l'accenteur mouchet, le geai des chênes, la grive draine, le pic épeiche et  le pic vert. Cela fait monter le score anecdotique à 37 espèces. Pas mal pour un mois de septembre!

Rédaction : Philippe Gachet 

Après l'animation (P. Gachet).

Prochaine animation

23 octobre 2016

Marchésieux

Fête de la citrouille

"Oiseaux du bocage et du marais"

RV : Maison des marais à Marchésieux, 10h ou 10h30 (à confirmer)
(Pour s'y rendre, prendre la RD 900, Saint-Lô Périers, tourner à droite RD 57, direction Marchésieux puis première à droite, direction Maison des Marais)


lundi 5 septembre 2016

Animation du 4 septembre 2016 au musée du Bois Jugan

Le GONm était présent à la fête de Tcheu Nouos à Saint-Lô avec un stand et une animation.

Rucher du verger du Bois Jugan

 Retour sur le blog après trois mois d'absence. Entretemps, l'animation du GONm à la fête de la Bio, le 28 mai 2016, a accueilli près de 40 personnes sous une brume tenace qui n'a guère encouragé les observations.


Pour la deuxième année consécutive, le musée du bocage normand organisait sur son site  de Saint-Lô, la fête de "Tcheu Nous". Cette fête plutôt familiale a pour objectif de mettre en valeur les espèces domestiques normandes. Cette année, l'âne du Cotentin était mis en valeur.

Encore une fois, la météo n'était guère favorable. Une pluie bien de "tcheu nous" a fait craindre le pire avant le début de l'animation mais a  certainement dissuadé un certain nombre de personnes.
Jean Collette avait fait le déplacement du Sud de la Manche pour accompagner l'animation. 8 personnes étaient donc présentes devant le stand dans la cour du musée.
Roitelet huppé (Franck Letellier)
Dans un premier temps, il  a fallu s'éloigner de la sono pour pouvoir entendre les intervenants et les oiseaux. Le petit groupe emprunte donc l'allée Monthulé qui longe, à  l'arrière des bâtiments,  deux parcelles qui sont occupées par un parc de loisirs privé. L'installation de ce dernier a été respectueuse des haies existantes. Des branches mortes au sommet d'un conifère accueille quelques merles bien discrets. Le pigeon ramier chante ses 5 notes habituelles : cet oiseau a pratiquement toute l'année un comportement reproducteur : on observera un peu plus tard un vol de parade. Le rougegorge familier chante un peu plus loin : le chant n'est pas fort et un peu différent du chant printanier. Le rougegorge chante même en automne et en hiver pour bien marquer son territoire. Un pouillot véloce est aussi entendu avec son cri répété "huit" "huit" : le cri un peu perçant de juvéniles se fera entendre pendant toute la visite.
Qui dit conifère, dit roitelet huppé. On l'entend et on le voit voleter de branche en branche. Son domaine précédent était le cèdre centenaire dont il ne reste qu'un tronc élagué : ils se sont réfugiés sur les quelques résineux situés sur le talus. La mésange bleue circule à couvert dans les chênes de la haie : son cri roulé et grinçant résonne.
Accenteur mouchet (Franck Letellier)
On bifurque à gauche pour rejoindre le verger conservatoire : à l'extrémité du chemin, à la lumière,accenteur mouchet est posé au sol se nourrissant de quelques petites graines. Le troglodyte mignon pousse un cri d'alarme : il est sur son secteur de prédilection, des talus un peu détériorés, avec un maigre couvert. Le geai des chênes alarme lui aussi. le groupe le fera décoller de la haie et nous aurons le temps d'apercevoir son croupion blanc. Plusieurs corneilles noires sont si occupées dans un angle du verger qu'elles ne décollent pas à notre arrivée. C'est un groupe de jeunes visiblement. Qui a entendu le bouvreuil pivoine? Son faible cri n'est pas facile à percevoir. Le groupe observe un poirier bien attaqué par le pic épeiche avant de  quitter le verger bien calme à cette saison.
un
Le pinson des arbres se signale enfin par son cri de vol et va se percher dans un chêne. Pas facile à voir! Beaucoup de pinsons entameront bientôt leur migration : il sera possible de les voir survoler Carolles par milliers en octobre.
Une fauvette à tête noire articule à peine son chant pourtant si clair et puissant habituellement dans la  belle haie de viornes, fusains, aubépines qui cache un petit bassin recueillant des eaux de la piscine.
Couple de bouvreuil pivoine ( Franck Letellier)

Pour revenir au point de départ, le groupe emprunte un chemin ombragé où subsistent quelques chênes tétards avec quelques cavités où peuvent nicher les mésanges. Au loin, une buse variable est harcelée par une ou deux corneilles.
La sortie se termine dans la cour, survolée par quelques hirondelles rustiques se dirigeant vers l'ouest peut-être en migration et aussi ... un étourneau sansonnet.
Un goéland argenté passe plus loin.

Un faible nombre d'oiseaux a été observé (43)  pour 17 espèces : c'est un score modeste mais la météo, la saison et l'heure n'étaient pas idéales.
A noter l'observation pendant la visite préliminaire d'une tourterelle des bois en migration puisqu'elle n'occupe pas les lieux en période nuptiale.

Merci à tous les participants pour leur écoute et à Jean bien sûr pour sa participation.
Les participants après l'animation

 

Prochaine animation

  Oiseaux des lieux bâtis et des parcs

17 septembre 2016


Haras National Saint-Lô
RV : 9h, entrée Est, Rue de la Goubedière sur le parking.
Jumelles conseillées mais pas obligatoires

Jean Collette nous présente ses réflexions sur les oiseaux du Bois Jugan en établissant la relation entre milieu existant actuel et population d'oiseaux.


Les oiseaux de la ferme du Bois Jugan

Chemin du Bois Jugan
Cette ferme aujourd’hui propriété de la ville de Saint-Lô est un ancien ensemble agricole ayant conservé partiellement bâtiments, chemins, talus et haies, verger et prairies. Mais devenu espace de loisir (musée, expositions, parcelle de jeux pour enfants privatisée, animations diverses...), ses fonctions de production, hormis le ramassage des pommes, ont disparu, remplacées par d’autres objectifs. Du coup, l’entretien et les aménagements visent maintenant plus l’esthétique et le confort de la circulation des visiteurs que la production. C’est nettement le cas pour les haies qui ne
produisent plus de bois et dont la taille n’est plus aussi traditionnelle que lorsque l’agriculteur devait défendre sa prairie contre les ronces... Les vieux arbres têtards ne sont plus émondés et il est maintenant trop tard pour les rajeunir, la coupe de certaines branches très grosses mettrait en danger la survie des individus. Malheureusement, l’étape suivante sera la mise en sécurité du public, synonyme d’abattage de vieux arbres, comme en ville. Quant aux espaces herbacés, ils sont entretenus à l’image des pelouses urbaines, tondues ou broyées.

Pour l’avifaune, les habitats d’origine existent encore. Le dérangement est différent, l’environnement
Tétard du chemin du Bois Jugan
plus bruyant en certaines occasions mais ce n’est probablement pas un facteur majeur d’éloignement pour la plupart des passereaux des haies. Seule exception, le grand cèdre réduit à un tronc mort lors de l’installation d’une aire de jeux, a privé le couple de roitelets locaux de son habitat (bien qu’il soit encore présent, probablement déplacé.) La perte majeure réside surtout dans l’absence de bétail pâturant les prairies. C’est toute une faune liée aux bovins par exemple qui fait défaut, dont les insectes des bouses. La chaine alimentaire est tronquée et l’écosystème est déséquilibré depuis le sol (cycle de la matière organique) jusqu’à l’espace aérien (oiseaux insectivores chasseurs aériens : l’hirondelle rustique entretient des liens forts avec les bovins.) Plus généralement, l’élevage des volailles, la manipulation des stocks de céréales, le jardin potager, les parcelles de culture engendraient traditionnellement l’offre de potentialités alimentaires variées pour de nombreuses espèces. Symboliquement, on peut noter que le moineau domestique en partie et l’hirondelle rustique ne fréquentent plus la ferme musée.
Cépée de charme sur talus dégradé
Cette mutation est courante dans toutes les zones rurales des couronnes suburbaines. Ici, le cadre est resté en place et les aménagements récents sont plutôt favorables à l’avifaune. Les plantations arbustives variées font appel à de nombreuses essences à baies (dont la viorne rendue célèbre en décembre 2011 grâce à l’attraction qu’elle exerçait sur le jaseur boréal !) De jeunes pommiers sont encore greffés, c’est un signe encourageant. La dynamique naturelle des plantes sauvages s’installant au cœur des haies est en marche. De jeunes troènes, des frênes, des chênes, des sureaux s’invitent en complément des plantations. Le grand allié des zones « artificielles » (le bocage est aussi un paysage artificiel né de la volonté de l’homme), c’est le temps. Plus une haie est âgée, plus elle est riche d’essences variées et donc plus elle est potentiellement attractive pour un plus grand nombre d’animaux sauvages. Une vie d’homme suffit à peine pour constater l’évolution : on ne peut que souhaiter que les élus responsables successifs se projettent assez pour donner du temps à la nature !

Parcelle tondue avec acacia à l'arrière-plan



lundi 23 mai 2016

Animation du  8 mai 2016 à La Meauffe/50

Le site des carrières de Cavigny et de la Meauffe est un espace naturel sensible de la Manche. Situé sur un affleurement calcaire, ce site, remis en état par l'exploitant, présente une diversité de milieux intéressants : pelouses sèches, zones boisées alluviales, plan d'eau, falaises, zones humides, fourrés denses, etc.


Le temps est clair mais le vent va beaucoup gêner l'observation. Une quinzaine de personnes est présente pour découvrir ce site très intéressant. Le vent a limité les observations visuelles et l'oreille a été mise à contribution pour repérer les oiseaux. Les espèces attendues comme la tourterelle des bois, le pouillot fitis et la rousserolle verderolle ne se sont pas montrées mais 33 espèces ont tout de même été recensées.

A la barrière d'entrée du site, la présence  du verdier d'Europe, du moineau domestique, de l'accenteur mouchet, les vols d'hirondelles de cheminée, de martinet noir et de choucas  attestent de la proximité de zones habitées.
Le parking de l'ancienne carrière se couvre d'une  végétation basse et très fleurie. C'est là que la bergeronnette grise qui nous survole vient s'alimenter. Elle affectionne les zones assez nues pour trouver sa nourriture au sol.
Dans le secteur voisin boisé et  buissonneux,   nous  entendons le  troglodyte migon, le pouillot
Gobemouche gris (Franck Letellier)
véloce
et la fauvette à tête noire, espèces caractéristiques . Plus discrète, la fauvette grisette au chant très bref  au-dessus des buissons et la fauvette des jardins chantant  sous le couvert complètent la liste des fauvettes qui peuvent fréquenter ces espaces peu entretenus. Les fauvettes ont des moeurs très discrètes, sortant peu de la végétation. Il est préférable d'en connaître les chants ou les cris pour les identifier. La grive musicienne égrène son chant musical et rythmé.
Deux oiseaux décollent des buissons ; ce sont deux chardonnerets élégants qui vont se percher plus loin. Ce mouvement  permet de repérer un gobemouche gris sur un jeune arbre sans feuille : il s'envole brièvement de son perchoir pour saisir au vol quelque insecte volant. Le gobemouche gris est un migrateur tardif  qui arrive fin avril, début mai. Ne se nourrissant que d'insectes, il se reproduit facilement à proximité de l'homme, construisant un nid assez sommaire dans une infractuosité de mur ou sur une petite plate-forme.
La falaise du faucon crécerelle
Le groupe s'arrête devant un des deux plans d'eau des lieux. La poule d'eau se fait entendre dans la zone humide la plus proche. Un faucon crécerelle mâle est perché dans un arbuste qui pousse dans  la falaise constituée par le front de taille de la carrière. De nombreuses fientes indiquent qu'il se repose régulièrement dans la paroi rocheuse. Une mésange charbonnière survole l'eau : elle peut nicher dans des cavités des anciens fours à chaux ou dans des interstices de structures métalliques.  Nous passons devant les ouvertures des fours à chaux dont l'accès est interdit pour permettre l'hivernage de nombreuses chauves-souris. Le geai des chênes traîne souvent dans le secteur où le chêne repousse spontanément. Cet oiseau à cette période est souvent à la recherche de nids à piller. Mésange bleue et  rougegorge familier se montrent quand nous abordons la sortie  du site de l'espace naturel.
Nous empruntons ensuite le chemin de halage qui mène de Airel à La Meauffe. Nous faisons quelques haltes pour observer le mouvement de quelques laridés ; goélands argentés immatures reconnaissables à l'extrémité noire de la queue et goélands bruns (dessus des ailes plus sombres, pattes jaunes chez les adultes). En rive gauche, de l'autre côté de la Vire, le paysage est plutôt bocager. La buse variable rôde au-dessus d'un bosquet, vite houspillée par les corneilles noires.
Hypolaïs polyglotte ( Franck Letellier)
Revenant  au point de départ, nous faisons à nouveau un arrêt face à la zone broussailleuse proche du parking. Il faut tendre l'oreille pour percevoir le chant de l'hypolaïs polyglotte qui zonzonne dans un jeune saule sans se montrer. Son chant est bientôt couvert par celui d'une fauvette des jardins plus puissant et sonore. L'hypolaïs polyglotte sera observée furtivement plus tard ; elle est reconnaissable à son plumage clair aux nuances jaunes sur le dessous. Oiseau méditerranéen, elle aime les zones bien exposées et  chaudes.
Les fauvettes vivant dans des milieux presque similaires, il n'est pas rare de rencontrer hypolaïs, fauvette des jardins, fauvette à tête noire et fauvette grisette très proches l'une de l'autre.
Des hirondelles de cheminée pourchassent un épervier d'Europe mâle qui chasse à faible hauteur pour surprendre les passereaux. Là, c'est lui qui bat en retraite. Pour conclure la visite, une cigogne blanche survole tranquillement notre groupe et va se poser sur l'autre rive de la Vire. Le site de nidification du château de Saint-Fromond n'est pas loin : les cigognes peuvent accomplir plusieurs kilomètres pour se nourrir.

Cigogne au nid ( Dominique Willay)
33 espèces d'oiseaux ont été observées malgré des conditions de vent qui limitaient l'activité des oiseaux et leur manifestations sonores. Les espèces caractéristiques des milieux traversés ont été notées, montrant ainsi qu'à la diversité des milieux correspond une grande diversité d'espèces d'oiseaux. Cette constatation est valable aussi pour les espèces botaniques et les insectes sur ce site très riche. La situation du site, son profil géologique et l'exploitation qui en a été faite  ont engendré une mosaïque de milieux très différents qui favorise la biodiversité.

MERCI  à tous les participants pour leur fidélité.

Liste des espèces rencontréesaccenteur mouchet, bergeronnette grise, buse variable, canard colvert, cigogne blanche, corbeau freux, corneille noire, épervier d'Europe, étourneau sansonnet, faisan de Colchide, faucon crécerelle, fauvette à tête noire, fauvette des jardins, fauvette grisette, geai des chênes, gobemouche gris, goéland argenté, goéland brun, grive musicienne, hirondelle de cheminée, hypolaïs polyglotte, merle noir, mésange à longue queue, mésange bleue, mésange charbonnière, pigeon ramier, pie bavardepinson des arbres, pouillot véloce, poule d'eau, rougegorge familier, troglodyte mignon, verdier d'Europe.

En gras, les espèces vues, même brièvement (près de 80%).

Le groupe des participants à l'entrée du site


Prochaine animation

 Samedi 28 mai 2016 :  10h30

Fête de la Bio 

Ferme de Guy Bessin

7 Le Bois d'Elle, 

 50680 SAINT GEORGES D'ELLE

 





samedi 23 avril 2016

Animation du  3 avril 2016 à  Bayeux/14


Les oiseaux de l'espace naturel sensible de la vallée de l'Aure et de la ville de Bayeux


Cette animation organisée par Alain Chartier a mené une quinzaine de participants de l'espace naturel sensible de la vallée de l'Aure à la cathédrale de la ville.

L'espace naturel de la vallée de l'Aure occupe  le site de l'ancien golf. Le chemin aménagé traverse  une zone humide qui mène à une petite mare aux abords très boisés.
Quelques espèces liées aux zones humides et à la rivière y ont été observées comme la bergeronnette des ruisseaux et le martin-pêcheur mais aussi furtivement, la poule d'eau et un limicole, le chevalier cul-blanc de passage sur le secteur. Les nombreux buissons et fourrés ont permis de rencontrer aussi la fauvette à tête noire repérée par son chant mais aussi le pouillot véloce, le troglodyte mignon et l'accenteur mouchet. Les peupliers de la vallée servent de perchoir au faucon crécerelle et de poste de chant à la grive draine. Quelques hirondelles de cheminée survolent les participants en direction du Nord.

Cap vers le centre ville. Des mésanges à longue queue affrontent vaillamment la circulation en circulant dans les arbres qui bordent un boulevard très passant.

Pour se rendre à la cathédrale, le groupe passe par une zone urbaine boisée située aux abords du moulin. La grive musicienne arpente les pelouses à la recherche de quelque ver, le chardonneret gazouille et le bouvreuil pivoine émet son sifflement doux et plaintif. La sittelle torchepot est entendue, sûrement postée dans le haut conifère qui domine la place. Une autre sera entendue un peu plus loin à l'arrière d'un bâtiment. La sittelle est plus familière de la forêt que de la ville.  Des moineaux domestiques occupent les cavités des bâtiments qui longent le bief.

Un verdier d'Europe immobile est perché dans un arbre : il a les couleurs éclatantes de la période nuptiale. Familier des conifères, il est souvent observé à proximité des thuyas. Une mésange bleue circule dans les quelques arbres encore présents dans ce quartier.

Le rouge-queue noir se manifeste par son chant caractéristique : il est perché sur le rebord d'un toit. C'est un oiseau  rupestre à l'origine qui s'est adapté au paysage urbain. Il utilise les batîments comme poste de chant et il niche  dans les ouvertures des murs.


Le faucon pélerin en majesté
Le couple de faucon pélerin se fait tout de suite remarquer sur les tours de la cathédrale. Les deux alternent les phases de repos et les évolutions aériennes au grand désagrément des pigeons bisets et des choucas. La différence de taille entre le mâle et la femelle est nette : le tiercelet, le mâle, est un tiers plus petit que sa compagne. Le spectacle de ces 2 oiseaux est captivant et ne lasse pas les spectateurs.Une nidification est en cours vu le comportement de ces oiseaux.

Deux goélands bruns, eux aussi sûrment captivés par ce spectacle, sont perchés sur un toit non loin. La promenade se termine par l'observation rapide d'un serin cini, autre espèce urbaine.

Plus de 35 espèces ont été observées pendant cette sortie. Les divers milieux traversés ont permis de noter une grande diversité d'espèces : oiseaux de la rivière et des zones humides, oiseaux bocagers des buissons et zones boisées et oiseaux urbains sans oublier les oiseaux marins comme les mouettes et les goélands.

Cheminement à travers l'espace naturel sensible.
                                                     

Prochaine sortie au même endroit

Dimanche 1er mai 2016

Rdv 10h sur le parking du Boulevard Maréchal Leclerc près du rond point d’Ornano

 Contact : Alain Chartier 06.76.09.91.96

 

Animation du 20 mars 2016 en forêt de Cerisy/50

 A la découverte des oiseaux forestiers


Cette animation était organisée dans le cadre de la journée mondiale de la forêt. Elle a accueilli un grand nombre de participants qui, ironie de l'histoire, étaient plus nombreux que les oiseaux.
Cette matinée était frisquette et un vent fort désagréable avait dissuadé ces derniers  de toute manifestation.
Le mois de mars marque la nette reprise des chants des passereaux et aussi l'arrivée des migrateurs. La météo peu favorable a rendu les oiseaux très discrets.

Heureusement, l'apport de nouvelles technologies comme smartphones et tablettes a permis aux participants de visualiser les quelques oiseaux entendus le  long du chemin forestier de la Boulaie qui traverse le Bois l'Abbé.
Quelques oiseaux principalement forestiers ont été observés comme la sittelle torchepot, le roitelet huppé et le pic mar. Les hôtes plus prestigieux de la forêt comme le pic noir, l'autour des palombes ou la mésange huppée ne se sont pas montrés mais ont été évoqués par les trois animateurs de cette matinée : Alain, Bernard et Philippe. Deux espèces très  discrètes ont aussi été observés : le roitelet à triple-bandeau, oiseau migrateur, un peu plus volumineux que le roitelet huppé et aussi le bouvreuil pivoine, espèce figurant sur la liste rouge des espèces normandes. Quelques grives mauvis, espèce hivernante, ont été notées dans les frondaisons mais leur départ vers le nord de l'Europe est imminent : elles vont disparaître totalement du paysage normand.


Voici la liste des 21 espèces observées : accenteur mouchet, bouvreuil pivoine, corneille noire, étourneau sansonnet, grive draine, grimpereau des jardins, grive mauvis, mésange à longue queue, mésange bleue, mésange charbonnière, merle noir, pic mar, pigeon ramier, pinson des arbres, pouillot véloce,  roitelet à triple-bandeau, roitelet huppé, rougegorge familier, sittelle torchepot, troglodyte mignon.

A l'aide de sa tablette, Alain visualise les espèces et fait entendre les chants.

Prochaine animation

LA MEAUFFE

Les oiseaux d'une friche industrielle

8 mai 2016

RV : 10h00

La Germainerie sur la D 88

Réservation conseillée  : 06 89 56 85 74

mardi 1 mars 2016

 

Animation du 31 janvier 2016 à Saint-Pierre de Semilly


Pic épeiche mâle
Cette animation organisée dans le cadre de la journée mondiale des zones humides n'a pas bénéficié de conditions météorologiques favorables.Vent et pluie n'ont cependant pas découragé les 15 participants présents sur la place du village au départ de cette sortie.

Le site de Saint-Pierre de Semilly est constitué de deux étangs qui étaient autrefois utilisés pour la pêche par les occupants du château proche. Ces deux plans d'eau sont environnés par des bois riches en vieux arbres, de belles futaies de hêtres, de chênes et de chataîgners et aussi  de vénérables platanes. Un chemin longe les rives des deux étangs et permet la promenade. Ce site est peu entretenu :  les étangs s'envasent et n'ont plus une profondeur suffisante pour  attirer certains oiseaux plongeurs comme les grèbes ou les fuligules.

Accenteur mouchet
Le petit groupe démarre après une courte présentation du GONm et de la journée mondiale des zones humides. Des passereaux sont les premiers oiseaux observés, détectés au chant ou à la vue. L'accenteur mouchet, petit oiseau grisâtre au chant fluide et monotone, se fait entendre d'une haie. Son chant est un des premiers à retentir en janvier-février et il se fait remarquer dans les jardins par les poursuites de 2 ou 3 individus au-dessus des haies. Une mésange charbonnière traverse rapidement la place : elle fait entendre quelques cris de son riche répertoire. Ses manifestations sonores sont dignes d'un début de printemps. Il est vrai que les oiseaux sont assez déboussolés par la douceur de cet hiver trop doux. Le chant le plus manifeste entendu en descendant vers le premier étang est celui de la grive musicienne, saccadé, rythmé et très varié, émis d'un perchoir discret. La sittelle torchepot qui a la curieuse habitude de descendre les troncs la tête en bas est repérée par son cri mais impossible de la détecter.

Foulque macroule
Le groupe arrive au premier étang où sont repérées quatre espèces d'oiseaux d'eau liés aux zones humides, le grand cormoran, la foulque macroule, la poule d'eau et le canard colvert. Les grands cormorans sont au repos sur une grosse branche émergée. Leur immobilité permet de préciser les catégories d'âge ; là ce sont des immatures avec leur face avant claire. Le plumage des adultes sont entièrement sombres et les individus nicheurs portent une tâche blanche à la cuisse. Un de ces individus sera vu en fin d'animation. Il est vraisemblable que les cormorans utilisent le site comme dortoir. Ils disparaîtront bientôt pour rejoindre les sites de nidification. Les canards colverts sont perturbés par la circulation des promeneurs et des chiens. On peut voir jusqu'à une soixantaine d'individus quand le calme règne. Certains de ces canards peuvent avoir des plumages atypiques, fruits d'hybridation avec des oiseaux d'élevage. Les étangs accueillent quelques couples de foulques qui aiment leurs eaux calmes et peu profondes. Au printemps, ces oiseaux défendent leur territoire de façon spectaculaire et bruyante. Leurs nids sont  flottants et accrochés à quelque branche ou roseau.
Un peu plus loin dans le bois qui borde le deuxième étang, des mésanges à longue queue explorent en groupe des lichens. Reconnaissables à leur calotte noire et leur raie sommitale blanche, elles se déplacent en ronde pour visiter leur territoire d'alimentation. Le cri d'un pic épeiche, avec sa grosse tâche blanche sur l'aile, retentit haut dans les branches. Les pics sont de plus en plus actifs à cette période et il n'est pas rare de voir des poursuites de femelles d'une branche à l'autre. L'oiseau a  un caractère plutôt agressif.
Certains arbres ont des formes plutôt tordues qui attirent l'attention. Leurs branches s'enroulent sur
elles-mêmes. Renseignement pris, curieusement, certains troncs
s'enroulent,  soit à gauche, soit à droite en fonction de leur âge. Les arbres peuvent avoir ici des formes étranges : la nature a repris ses droits et permet des fantaisies.
Après avoir observé les murailles de l'ancien château, le groupe redescend vers l'étang. Une bergeronnette des ruisseaux est perchée sur une branche émergente : elle hoche la queue régulièrement puis va se percher plus loin, de son vol très onduleux qui la distingue des autres espèces de bergeronnette. Elle niche souvent dans une cavité de constructions (moulins, ponts, écluses) ou dans un trou de berge ou entre deux racines d'arbre.
Bergeronnette des ruisseaux
La pluie s'accentue. Le retour au point de départ se fait rapidement : rouge-gorge familier et grimpereau des jardins sont alors entendus. Une mouette rieuse passe au loin. Elle peut s'arrêter sur l'étang pour se nourrir ou se reposer.
La balade se termine sous une pluie insistante. Cette météo n'a pas permis de voir un grand nombre d'espèces. Les hérons, héron cendré, aigrette garzette et grande aigrette, familier des lieux n'ont pu être observés (le héron cendré était présent avant l'animation). Malgré cela, 20 espèces ont été observées caractéristiques soit des zones humides, soit des zones boisées. La découverte d'un site intéressant avec ses étangs et ses vieux arbres remarquables a compensé ce déficit en oiseaux.

Merci à tous les participants pour leur curiosité et leur bonne humeur.

Photographies : Franck Letellier- Jacques Rivière- Martial Tancoigne- Philippe Gachet

Bien mouillés, il est temps de se rentrer!

Prochaine animation

Dimanche 20 mars 2016

CERISY LA FORET

Les oiseaux forestiers du Bois l'Abbé

Rendez-vous: 9h45 devant le Bar PMU à Cerisy la Forêt (départ immédiat) ou 10h00 sur le parking, aire de pique-nique de Bois l'Abbé sur la route du Molay-Littry, D 34.
Jumelles conseillées. Bonnes chaussures de marche suffisantes.

Contact : 06 89 56 85 74,  ph.gachet@orange.fr