samedi 20 septembre 2014

Inauguration du refuge GONm de Soulles


Refuge 222

 

Jeudi 18 septembre, la convention de création du refuge du Pré de la Noë à Soulles a été signée suite à la démarche de notre collègue Claude Lebouteiller.

Cette parcelle de 36 ares est bien représentative d'un habitat en voie de disparition : entre les talus marquant les limites de rupture de pente au-delà desquelles le maïs est maitre de l'espace agricole, cette prairie humide rappelle que jusqu'à la révolution laitière qui a transformé (on disait "couché") les labours en pâturages, la Normandie n'avait de vert que les parcelles trop mouillées pour y faire passer la charrue! Et le toponyme "pré de la Noë" en est bien la preuve avec la référence aux sources des "noues" cachée sous son nom. La végétation est typique des vallons humides : menthe aquatique, véronique beccabunga, joncs sp., mais les haies sur talus des limites sont celles du bocage local. Claude et Philippe ont compté 20 essences différentes sur le pourtour. Paradoxalement, un seul vieux aulne est présent dans la liste. Les volumineux pieds de Ruscus fragon ("Petit houx") qui poussent dans les haies du remarquable chemin creux d'accès prouvent l'ancienneté du maillage local. Chevreuil et blaireau sont ici chez eux! Et la liste d'oiseaux est bien caractéristique de cet environnement semi boisé qu'est le bocage normand.

L'enjeu de la signature de la convention, c'est l'avenir de la parcelle comme prairie, ce qui sous entend l'organisation de petits chantiers d'entretien; Claude saura trouver l'aide auprès de ses amis et collègues du GONm. Sans l'intervention de l'homme, "la nature reprendra ses droits", à savoir dans ce contexte, le boisement. C'est une autre histoire, évolution qui n'est plus à négliger non plus vu la simplification du maillage bocager un peu partout dans la Normandie actuelle. Les bosquets éliminés lors des opérations d'élargissement du maillage ont un rôle capital dans la conservation de la biodiversité bocagère.



La signature a bien sûr été fêtée moque de cidre à la main. Du cidre de Marchésieux, issu de haute tige cela va de soi! Merci à nos hôtes... Deux journalistes nous ont accompagnés au cours de cette visite, une autre façon de faire connaitre nos préoccupations naturalistes.
Photos Philippe Gachet (qui n'est donc pas sur la photo de groupe!)