jeudi 14 décembre 2023

Rendez-vous avec les oiseaux à Troisgots/50 le 13 décembre 2023

Nous nous sommes donné rendez-vous à La-Chapelle-sur-Vire. Ce village se reconnaît aisément à sa grande église, située tout au bord de la rivière. Depuis la disparition d'un établissement qui accueillait des jeunes handicapés, le village est bien calme. Heureusement, il est traversé par le chemin de halage qui amène, surtout le week-end, de l'animation avec promeneurs, randonneurs et cyclistes. Cela étant, c'est un site très agréable et plaisant.

La météo est assez clémente et douce mais la lumière plutôt éteinte. Les participants n'échapperont pas  à quelques gouttes bénignes. Le groupe se dirige vers l'aval en direction de la carrière de la Roque en suivant le chemin qui longe la Vire en rive gauche.

Sur cette portion où les oiseaux se révèlent  très discrets, nous voyons un héron cendré qui traverse la vallée de son vol lent et direct. On peut apercevoir son cou réplié en vol qui le distingue en cela de la cigogne blanche.

Un troglodyte  mignon pousse son chant puissant, à l'approche d'un chien : il est peu visible caché dans la végétation basse de la rive. C'est un des rares chants entendus ce matin. Un grimpereau des jardins émet ses petits cris aigus en arpentant un aulne. Deux pinsons des arbres circulent parmi les branches d'un arbre tombé pendant la dernière tempête. Des mouvements d'oiseaux sont perceptibles dans les peupliers ; c'est une sittelle torchepot qui passe d'un tronc à l'autre sans daigner les descendre la tête en bas, comme à son habitude. Des mésanges bleues isolées sont vues également.

Dans la peupleraie, le pigeon ramier chante ses 5 notes distinctes : c'est rare en ce moment mais les chants de pigeon vont reprendre peu à peu. Un pic épeiche se fait remarquer par son cri "psic". 


Nous arrivons devant  la haute falaise de la carrière. Aucune difficulté pour trouver un faucon pèlerin perché tranquillement et observant les alentours : ce poste de guet élevé est pratique parce qu'il permet à l'oiseau d'avoir un œil sur le passage des oiseaux au-dessus de la vallée. Il se perchera bientôt très bien en vue sur un piton rocheux au-dessus. Un deuxième individu sera vu en vol. Le mâle et la femelle, assez distants encore, vont se rapprocher peu à peu et commencer leur cycle de reproduction. Le premier couple nicheur a été observé en 2014 : l'espèce se reproduit presque tous les ans avec plus ou moins de succès (œufs et oisillons prédatés notamment ou disparition d'un des adultes). 

Nous continuons notre cheminement entre d'anciens fronts de taille et la Vire. Les oiseaux s'agitent un peu plus, profitant d'une lumière plus chaude. Le roitelet à triple-bandeau se déplace vivement de branche en branche, tapant notamment dans les lichens. On distingue bien sa crête orangé : c'est un mâle, la crête de la femelle étant jaune. C'est un détail difficile à percevoir.


Des tarins des aulnes se nourrissent discrètement dans les aulnes. Habituellement le cri disyllabique permet de les identifier mais là, ils sont muets. Nous voyons bien la petite tête, la petite queue fourchue, les flancs striés, les parties supérieures en partie  jaune verdâtre.. Le mâle a une calotte noire et une bavette noire.

De retour au niveau de la grande carrière, 2 grands corbeaux s'envolent de la falaise. L'un d'eux poussera même son "korp" bien grave et  bien connu. Ils vont se percher dans un arbre pas loin. La reproduction avec nid visible, puis œufs puis jeunes est irrégulière ici. 2 reproductions ont été menées avec succès depuis 5 ans. Toutes les espèces de corvidé présents en Normandie seront observées ce matin, choucas des tours,  corneille noire, corbeau freux (entendu), grand corbeau, geai des chênes, sauf la pie bavarde qui n'est pas partout comme on peut le penser.


Nous apercevons aussi dans les aulnes proches de la Vire, mésange à longue queue et mésange nonnette : cette dernière est repérée par son cri particulier. Ensuite, l'observateur.rice peut voir sa petite silhouette rondelette, sa calotte et sa bavette noires et ses parties supérieures brun clair. Cet oiseau forestier fréquente la végétation des rives en hiver. Son nom latin "Parus palustris" illustre sa prédilection pour les zones humides. Le pouillot véloce se manifeste avec son petit sifflement doux.

Nous retournons vers notre point de départ. La grive draine est posée discrètement dans un peuplier près d'une boule de gui. Le geai graille deux trois fois en alerte. 

De retour à notre point de départ, nous observons une bergeronnette des ruisseaux familière des lieux : elle semble déjà bien colorée (le jaune éclate dans le soleil). Deux buses variables font de timides figures au-dessus du bois, menacée par corneilles et choucas des tours.


Deux espèces se sont montrées très discrètes : le rougegorge (4 contacts en 1h30) et le merle noir (2 contacts).

Deux autres espèces seront vues en amont après la sortie : le grand cormoran au repos sur un grand arbre mort et la grive mauvis (2 en vol). 

A noter que nous ne vîmes pas des espèces liées au milieu bâti comme le moineau, la tourterelle et l'étourneau.

27 espèces ont été observées au total sur le temps de l'animation et 29, en tout sur le site.

Merci à tou.te.s les participant.e.s.

Liste des espèces : bergeronnette des ruisseaux, buse variable, canard colvert, choucas des tours, choucas des tours, corbeau freux, corneille noire,  faucon crécerelle, faucon pèlerin, grand corbeau, grand cormoran, geai des chênes, grimpereau des jardins, grive draine, grive mauvis, merle noir, mésange à longue queue, mésange bleue, mésange charbonnière, mésange nonnette, pic épeiche, pigeon ramier,  pinson des arbres, pouillot véloce, poule d'eau, roitelet à triple-bandeau, rougegorge familier, sittelle torchepot, tarin des aulnes, troglodyte mignon.

Photographies : Rémy Gautier (faucon pèlerin sur le piton rocheux et faucon crécerelle) Patrick Potevin (photos de groupe et grive draine sur peuplier)

Grand cormoran immature (P. Gachet)

 

Bonnes fêtes de fin d'année!

Une sortie aura lieu en janvier 2024. Le site est encore à définir.

Pensez au grand comptage des oiseaux de jardin, les 27 et 28 janvier 2024



jeudi 16 novembre 2023

Rendez-vous avec les oiseaux du 15 novembre 2023 à Saint-Lô/50

 9 adhérents du GONm se sont retrouvés le mercredi 15 novembre 2023, après une  pause de plusieurs mois, devant le pôle Agglo de Saint-Lô.

Cette zone en voie d'aménagement est située au sud-est de la ville. Les parcelles y sont longtemps restées inoccupées mais depuis 3 ans, quelques entreprises se sont installées, réduisant ainsi les espaces ouverts en friche qui peuvent être accueillants pour les oiseaux. L'environnement bocager du site a cependant été maintenu avec de belles haies sur talus avec de vénérables chênes et frênes notamment.

Nous traversons le secteur constitué de parkings, bien remplis ce matin. Bordés par des petites haies arbustives, ces parkings ne sont pas vides d'oiseaux. Le rougegorge familier chante, l'accenteur mouchet crie et se faufile dans les haies, les merles noirs discrètement posés au pied des haies s'enfuient à l'approche.

Quelques passereaux circulent dans les jeunes arbres, venant de secteurs plus boisés, mésange charbonnière, mésange bleue et pinson des arbres.

Le pic vert se manifeste par son cri, son rire plutôt.  Ce pic aime les espaces dégagés herbeux où il va pouvoir trouver son mets principal, les fourmis. Une bergeronnette de Yarrell émet sont cri de vol : ces oiseaux sont souvent en recherche de nourriture sur les parties goudronnées ou au repos sur les toitures des bâtiments voisins.  


A Saint-Lô, il est aisé de passer rapidement de secteurs urbanisés et des zones agricoles bocagères. La transition est donc rapide vers des buissons , une friche et un chemin creux. Une fauvette à tête noire adepte des ronciers est vue, il faut la capter quand elle sort vite  de la végétation pour y replonger. On a souvent le temps de distinguer sa calotte de couleur (noire pour le mâle, rousse pour la femelle).

L'approche du groupe fait décoller une dizaine de grives mauvis (reconnaissable à son sourcil blanc et ses flancs rouge-rouille). L'espèce est migratrice, elle arrive pour hiverner en octobre. C'est une des rares grives à être en bande. 


Levant les yeux, nous voyons passer un grand cormoran qui se dirige comme nous vers le plan d'eau des Ruinières au sud, un pigeon ramier et un étourneau sansonnet solitaire.

Le chemin creux que nous suivons est boisé. Les oiseaux forestiers sont présents avec le roitelet à triple-bandeau qui circule dans le lierre, le grimpereau des jardins qui explore les vieux arbres à écorce épaisse du coin et le pouillot véloce. Deux faucons crécerelles se chicornent avec une corneille et une grive musicienne part devant nous, dérangée.

Le chemin creux longe des parcelles dégagées : une bande de pipit farlouse s'envole. Le pipit farlouse, petit oiseau au bec fin, au plumage gris-brun et rayé sur le devant est un oiseau hivernant qui cherche sa nourriture au sol, sur des terrains légèrement humides et à végétation relativement basse.

Nous suivons la  route virageuse qui mène à Sainte-Suzanne sur-Vire : les couleurs d'automne sont bien vives sur les talus. Nous parvenons au plan d'eau des Ruinières, qui constitue une réserve d'eau pour l'agglomération saint-loise. Le niveau d'eau y est élevé après les abondantes pluies de cette première quinzaine de novembre. Il n'y  a donc pas de plages vaseuses. Rappelons que ce site apparemment banal a déjà accueilli plus ou moins brièvement  des oiseaux patrimoniaux remarquables comme  le balbuzard pêcheur, le butor étoilé et  la cigogne noire,
entre autres.

Quelques oiseaux d'eau caractéristiques et courants sont observés : une bande de canard colvert, un groupe de grand cormoran au dortoir dans un chêne qui surplombe l'eau, quelques poules d'eau, un héron cendré bien caché dans la végétation et une foulque macroule (sorte de poule d'eau à bec blanc) qui se manifeste par son cri.


La queue du plan d'eau est constituée d'une saulaie puis d'une aulnaie qui donne à ce secteur un air de bayou louisianais : il accueille des passereaux, tarin des aulnes (vus brièvement), verdier d'Europe et quelques mésanges et grimpereaux. Pie bavarde et geai traînent dans le coin, importunés par le faucon crécerelle du coin. Deux buses variables familières des lieux volent tranquillement en alarmant de temps en temps.


Un râle d'eau connu sur ce site est entendu une fois. Cet oiseau, typique des roselières et phragmitaies et des eaux très profondes se montre peu, toujours en limite de végétation. Par contre, ses cris qui sont particulièrement puissants et variés permettent de le repérer. C'est un oiseau migrateur au long bec rouge épais à la base et recourbé.

Le groupe remonte vers son point de départ. Un chardonneret élégant est entendu : le chénopode plante en graine des  friches attire à l'automne des bandes de cette espèce. Nous passons près du bassin de rétention des eaux pluviales de la zone, très rempli, ce qui n'est pas fréquent (cf photo plus haut)

Un couple de tarier pâtre est aussi vu : cela permet de distinguer le mâle de la femelle. Tête noire et semi-collier blanc du mâle. C'est un oiseau typique  des zones ouvertes délaissées avec une végétation dispersée et maigre (reliquat de haie par exemple). On l'entendra émettre plusieurs fois son discret " trak trak" qui lui a donné son nom.


Deux goélands argentés perchés sur un pylone d'éclairage ponctuent cette sortie et y mettent le point final. Le goéland argenté est visible en hiver à Saint-Lô. Dans le secteur, il pourrait nicher sur les toits de l'usine Moulinex toute proche mais les observateurs n'y ont jamais décelé d'indices de nidification probants, si ce n'est la présence d'oiseaux  en période de reproduction et les  cris typiques de couple reproducteur.


La sortie s'achève avec 35 espèces dans la besace et les jumelles. La météo est restée sereine malgré des nuages menaçants par moments.  Quelques espèces courantes manquent à l'appel mais nous les verrons une prochaine fois.

Merci à toutes les participantes et participants pour leur curiosité. Merci à Alain qui nous a guidés sur ses terres de prédilection.

 Photos : Jean-Marc Jansen ( photos de groupe de dos et du plan d'eau) et Philippe Gachet (goéland argenté, tarier pâtre et bassin de rétention des eaux pluviales, photo de groupe de face)

 

 

Liste des espèces observées par ordre alphabétique (en rouge hivernants nordiques)

Accenteur mouchet, bergeronnette de Yarrell,   buse variable, chardonneret élégant, canard colvert, cisticole des joncs,  corneille noire, étourneau sansonnet, faucon crécerelle, fauvette à tête noire, foulque macroule, geai des chênes, goéland argenté, grand cormoran, grimpereau des jardins, grive mauvis, grive musicienne,  héron cendré, , merle noir,  mésange bleue, mésange charbonnière,   pic vert, pie bavarde, pigeon ramier, pinson des arbres, pipit farlouse, pouillot véloce, poule d'eau, râle d'eau, roitelet à triple-bandeau, rougegorge familier, tarier pâtre, tarin des aulnes, troglodyte mignon, verdier d'Europe.

Prochaine sortie :

Mercredi 13 décembre 2023

Troisgots-La Chapelle-sur-Vire/50

Les oiseaux des bords de Vire et de la carrière en hiver 

Rendez-vous : 9h30 sur le petit parking, situé sur la D 452 près du pont qui permet d'aller à Domjean, en face de l'ancienne auberge.

Le lieu de sortie peut être modifié en fonction de la météo et de l'accessibilité des lieux.

Contacts : Alain Brodin (abrodin@orange.fr) et Philippe Gachet par SMS ou courriel.(ph.gachet50@orange.fr, 06 89 56 85 74)


vendredi 9 juin 2023

Rendez-vous avec les oiseaux du 24 mai 2023 à Cerisy-la-Forêt/50

Chants des oiseaux forestiers

Nous sommes 12 au départ de cette sortie consacrée aux chants des oiseaux de la forêt. 


Nous partons de la maison forestière du rond-point (qui n'est pas située dans un rond-point comme son nom pourrait l'indiquer) pour nous diriger vers le Bois l'Abbé, section manchoise de la forêt de Cerisy.

Nous longeons une belle hêtraie à gauche et une parcelle en régénération. Des oiseaux circulent d'un côté à l'autre de la piste : mésange charbonnière, mésange bleue, pinson des arbres et pouillot véloce sont repérés soit par leur chant soit à la vue. Une famille de mésange à longue queue se promène dans la canopée, poussant de petits cris aigus. Les jeunes sont moins contrastés au niveau de la tête, le côté de la tête est sombre et brun  alors que l'adulte a les joues blanches et un sourcil noir et large bien délimité. Nous entendons aussi dans ce secteur le chant puissant et musical de la fauvette à tête noire et le chant rythmé et créatif de la grive musicienne (imitations nombreuses) et la ritournelle du grimpereau des jardins.


Un peu plus loin, arrivés au carrefour qui permet de pénétrer dans le département de la Manche, dans une parcelle où de vieux arbres sont maintenus en place,  nous observons les allers-retours d'une sittelle torchepot qui nourrit des jeunes (6 à 8). Le nid est situé dans une cavité haut dans un chêne, à une enfourchure. On peut même distinguer le bourrelet maçonné par l'oiseau pour diminuer le diamètre d'entrée du trou qui peut être un ancien trou de pic. Les jeunes restent assez longtemps au nid pour des passereaux : 22 à 24 jours. Il faut en effet que le jeune soit en mesure de voler rapidement à sa sortie du nid.

Nous poursuivons notre parcours en laissant à gauche une ancienne sapinaie assez sombre qui pourrait permettre de voir des espèces liées aux conifères mais nous n'entendrons, par exemple, aucun roitelet. 

Nous arrivons ensuite sur une parcelle qui  a été déboisée et pour des raisons écologiques laissée en libre évolution pour créer de la biodiversité et attirer chauves-souris, papillons et éventuellement engoulevent d'Europe. C'est le domaine du pic noir où il profite de quelques arbres morts que le forestier a bien voulu laisser là mais nous ne le verrons pas. Par contre, nous entendons sortant des buissons le chant de la fauvette des jardins,  qui est assez grosse et brun-clair. Le chant est un bredouillement de notes ressemblant au début du chant de la fauvette à tête noire mais il n'a pas la partie terminale et musicale de sa cousine.

C'est par le chant que nous repérons un pipit des arbres, toujours présent dans cette zone. Il profite des quelques bouleaux qui dominent la végétation herbeuse (molinie) pour se percher puis descendre en chantant et en parachute vers son nid.


Une buse variable s'échappe de son nid vers la clairière. Nous en reverrons deux dans ce secteur. La parcelle suivante à gauche est aussi une parcelle de conservation. Habituellement, on y trouve tous les oiseaux forestiers caractéristiques typiques mais là rien. Nous faisons demi-tour. Un pic nous survole. Un petit coup de repasse et hop! Le voilà de retour. Calotte rouge, bec court, c'est le pic mar qui se manifeste. Les pics sont des oiseaux territoriaux assez agressifs envers les intrus.

Au retour, un pic noir est entendu mais il est possible que le geai des chênes qui criaille un peu plus loin ou la grive musicienne soient les auteurs de ces cris. Le doute subsistera car nous sommes dans la zone de nidification de ce grand pic dont nous avons observé des perforations auparavant.

La mésange huppée sera aussi notée mais dans la hêtraie et pas dans des conifères qu'elle fréquente plus particulièrement.


D'autres espèces seront observées par certains d'entre nous comme le chardonneret élégant qui niche dans le jardin de la maison forestière, une bergeronnette grise qui profite sûrement des espaces dégagés des parkings et des quelques constructions pour s'alimenter et nicher et enfin l'hirondelle rustique en vol au-dessus de la forêt.

24 espèces ont été observées, souvent entendues et peu vues. Le feuillage abondant empêche en effet de bien  voir  les oiseaux. Quelques espèces forestières caractéristiques ont été notées : grimpereau des jardins, pic mar, pic noir, roitelet huppé et sittelle torchepot.  Certaines d'entre elles ne sont pas exclusives de la forêt et se retrouvent dans le bocage qui constitue  une "forêt linéaire" quand il est entretenu et maintenu dans sa continuité.

Merci à toutes et tous pour votre concentration et votre curiosité. Pas facile les chants!

Liste des espèces :


Mésange charbonnière Pouillot véloce Pinson des arbres Rouge-gorge Mésange bleue Merle noir Pigeon ramier Fauvette à tête noire Troglodyte mignon Grive musicienne Grimpereau des jardins Orite à longue queue Sittelle torchepot ( sur son lieu de nidification) Fauvette des jardins Pipit des arbres Buse variable Corneille noire Mésange huppée Roitelet huppé Geai des chênes Pic noirPic mar

Bergeronnette grise, chardonneret élégant au point de départ. 


Photographies dans l'ordre de publication: Jean-Marc Jansen (groupe)- Rémi Magloire (mésange bleue à la toilette-buse variable-trous de pic)- Dominique Plut (pic mar-cavité de sittelle)- Rémi Magloire (pouillot véloce sur arbre mort)

Aucune sortie n'est planifiée au mois de juin. Les adhérents seront prévenus individuellement au cas où une animation était organisée.


dimanche 26 mars 2023

Rendez-vous avec les oiseaux du 22 mars 2023 à Saint-Lô

 


C'est dans un des fiefs de l'ornithologie saint-loise que le GONm avait organisé son rendez-vous mensuel avec les oiseaux : le parc urbain du Bois Jugan.

 Pourquoi utiliser ce terme de fief? Le parc du Bois Jugan est  parcouru et prospecté par plusieurs observateurs du GONm depuis de longues années (15 ans au moins ), grâce notamment à un parcours Tendances (1 relevé d'espèces tous les deux mois),  entamé en 2006 par Philippe Gachet et continué par Alain Brodin à partir de 2020.


C'est un milieu bocager sur lequel l'homme a mis sa patte de façon parfois un peu curieuse (practice de golf et grandes pelouses vides)  mais qui a gardé  des traces du bocage ancien. Le maillage des chemins a été maintenu, un verger conservatoire a été créé, une ou deux prairies subsistent, le bâti ancien de la ferme est toujours là, autour de sa mare, et il reste encore de beaux chênes sur les haies. Les aménagements ne sont pas négatifs et, involontairement peut-être au départ, amènent leur lot de diversité. Le bémol peut cependant être mis sur l'entretien du site trop rigoureux par endroits.

10 personnes sont présentes. La météo pluvieuse et venteuse des deux premières heures du jour n'incitait guère à la balade mais laisse malgré tout la place à un temps légèrement plus calme et quasiment sans précipitations. Les conditions d'observation s'avèreront finalement assez bonnes.

Voici quelques éléments à retenir de cette matinée.

Le temps est humide. Au point de départ, la grive draine chante, bien en vue au sommet d'un chêne : avec un peu de chance et moins de contre-jour, on peut distinguer ses grosses taches rondes et brunes sur la poitrine et le ventre. La mésange charbonnière, le troglodyte mignon, le rougegorge chantent eux aussi. Un merle noir mâle circule sur le talus défréchi : le temps humide facilite sa quête de proies au sol (vers-larves).


La poule d'eau semble avoir déserté la mare de la ferme où barbotent quelques oies d'élevage flegmatiques et où se presse un accenteur mouchet. Les moineaux domestiques visitent les cavités de la façade de l'ex maison d'habitation de la ferme. Ont-ils entamé la nidification? C'est possible. Un couple de pigeon ramier est branché au-dessus de nous : première étape timide  de la reproduction. rappelant la chanson de Brassens "Les oiseaux de passage" inspiré par Jean Richepin : "Ce pigeon est aimé trois jours par sa pigeonne. Ca lui suffit : il suffit que l'amour n'a qu'un temps"


Les pigeons domestiques dits bisets sont les maîtres du domaine, perchés sur les toits ou installés  dans les trous de boulin de la face nord du musée où ils vont concurrencer le faucon crécerelle familier des lieux et nicheur depuis plusieurs années. Ce petit faucon ne sera pas observé aujourd'hui.


L'effraie des clochers est une familière des lieux. Elle s'est même retrouvée prisonnière du local du musée, il y a quelques années. Nous ne la voyons pas mais découvrons une pelote de réjection fraîche et des traînées de fiente sur les marches qui mènent au grenier.

Une buse variable apparaît dans un vol bas et assez tortueux. Elle se dirige vers les restes d'un cèdre étêté pour cause d'aménagement d'un mini-parc de loisirs éphémère. Le couple de buses et le cèdre sont toujours là  et la buse peut encore nicher sur cet arbre.

Plusieurs espèces  s'alimentent sur les vertes pelouses du golf : les merles, quelques étourneaux et des bergeronnettes grises et de Yarrell qui arpentent la verdure. La "Yarrell" qui est d'origine britannique est plus sombre que la grise : ses flancs sont nettement plus sombres. Elle va rapidement disparaître du paysage pour rejoindre les îles britanniques même si certains individus  restent et se reproduisent dans la Manche. Nous voyons aussi sur la pelouse, merles, étourneaux et pies.


Nous passons entre le golf et le petit vallon que devait parcourir un ruisseau autrefois. Un petit plan d'eau qui récupère les eaux de ruissellement de la rocade et le seaux traités de la piscine accueille aujourd'hui une poule d'eau mais aussi l e troglodyte qui aime les bors d'eau et le pouillot véloce qui chifchafe dans les saules. Une petite roselière pourrait accueillir aux beaux jours quelques passereaux aquatiques comme le phragmite des joncs ou la rousserolle effarvatte. 

Deux ou trois geais s'invectivent alors que le pic épeiche et le grimpereau des jardins se baladent dans les haies restantes délimitant  le golf. On croit entendre une buse mais en fait c'est le geai qui imite son sifflement.

Nous empruntons le chemin dit du Bois Jugan et rejoignons le Poirier du Haut ; une autre ferme existait ici. L'endroit est original parce qu'il a été planté à la fin du 19ème siècle. Il reste de beau spécimens de hêtre, platane, érable et d'if. La petite mare accueille un couple de canard colvert discret presque invisible en bord de rive.


Brusquement, les oiseaux se font plus actifs. Coup sur coup, nous observons au pied de la clôture dans l'herbe bien fraîche 3 grives musiciennes (leurs  tâches sont en forme de goutte d'eau), un chardonneret élégant fier de ses couleurs noir, blanc jaune et rouge-vif sur la face se pose sur une mince tige, un couple de mésange bleue cherche pitance dans les lichens et juste au-dessus de nous un pic épeichette tout petit pic noir rayé de blanc explore les branches qui nous surplombent. C'est rare de l'observer d'aussi près. Il a la taille d'un moineau, soit 14-16 cm. Nous entendons aussi son chant composé de 8 à 15 sons "piit piit  piit" super bien imité par l'étourneau donc méfiance quand on entend ce genre de musique.


Cerise sur le gâteau, venant du Poirier du Bas, 3 grosbecs casse-noyaux vont se percher sur des érables élevés. Ils sont reconnus à leur vol assez lourd et l'impression de gros oiseau. Posé, c'est son grosbec qui évite toute confusion. L'espèce est régulière sur le site : elle est soupçonnée de s'y reproduire. Ce serait donc le seul site de reproduction dans la Manche avec peut-être aussi la forêt de Cerisy (partie manchoise).

Ce secteur est fréquenté par la sittelle torchepot mais nous ne la verrons point. Un couple de pic épeiche se manifeste par ses cris et un grimpereau des jardins chante.

Nous retournons vers notre point de départ sans oublier de nous arrêter au petit bassin qui recueille les eaux de la piscine. Ce point peut être très intéressant car il a pu être observé, le martin-pêcheur, le chevalier guignette, le pouillot fitis et le gobemouche noir. Nous n'observerons que 2 bergeronnettes des ruisseaux assez habituelles ici : elles se reconnaissent à leur  dessous tout ou partie jaune et aussi à leur longue queue et leur barre alaire blanche en vol.  Cette espèce vit près de l'eau et fait souvent son nid sous les ponts ou dans des cavités de construction humaine. Un bouvreuil pivoine se fait entendre dans l'épaisse  haie arbustive constituée de viorne, aubépine  qui longe les bassins extérieurs de la piscine. Un verdier chante dans le coin.


La pie construit son nid à l'endroit habituel : une certaine pérennité règne donc. Tout le monde est rassuré.

Les derniers oiseaux observés sont le grimpereau des jardins et la mésange à longue queue, entendue mais pas vue.

A noter aussi les observations en vol de mouettes rieuses et des goélands argentés, oiseaux marins de l'intérieur des terres en hiver.

Nous sommes arrivés au terme de la balade. 34 espèces d'oiseaux différentes ont été observées, qui montrent bien la diversité du site. Un suivi antérieur des oiseaux du parc réalisé entre 2011 et 2013 a permis de noter plus de 78 espèces auxquelles il faudra ajouter plusieurs espèces occasionnelles observées en dehors des temps de prospection (la cigogne blanche et le jaseur boréal, la bécasse des bois en faisaient partie). On trouve donc ici une bonne partie de l'avifaune saint-loise, composée de plus de 130 espèces, taxons, comme on dit dans le jargon ornitho.

Merci à toutes les participantes et participants toujours curieux et actifs dans la découverte.

Photos : Patrick Potevin (accenteur mouchet-pelotes d'effraie-pigeon ramier-pic épeichette-pie bavarde et photos de groupe)et Philippe Gachet (première photo de groupe)

Liste des espèces : accenteur mouchet, bergeronnette de Yarrell, bergeronnette des ruisseaux, bergeronnette grise, bouvreuil pivoine, buse variable, canard colvert, chardonneret élégant, corneille noire, étourneau sansonnet, fauvette à tête noire, geai des chênes, goéland argenté, grimpereau des jardins, grive draine, grive musicienne, grosbec casse-noyaux, , merle noir, mésange à longue queue, mésange bleue, mésange charbonnière, moineau domestique,mouette rieuse,   pic épeiche, pic épeichette,  pie bavarde, pigeon biset domestique, pigeon ramier, pinson des arbres, pouillot véloce, poule d'eau, rougegorge familier, troglodyte mignon, verdier d'Europe.

Prochain rendez-vous : 

MARIGNY/50

Les oiseaux de l'îlot de la biodiversité

Dimanche 23 avril 2023

 9h30 

Parking de la mairie


 Le lieu de rendez-vous a été modifié. Ce sera sur le parking situé devant la mairie, avenue du 13 juin 1944 et non pas place de Westport, en travaux.

Contacts : Jérôme Degoulet et Philippe Gachet jerome.degoulet@orange.fr, ph.gachet50@orange.fr 06 89 56 85 74

lundi 6 mars 2023

Rendez-vous avec les oiseaux du 22 février 2023

Cette animation était animée par Alain. En voici le compte-rendu.Merci Alain!

Nous étions dix personnes, peu d’adhérents de Saint Lô mais des personnes de la cote ouest. Beaucoup de pluie et de bruine ce qui empêchait d’avoir une bonne visibilité, de plus un gros coefficient de marée avec une hauteur d’eau importante. La prochaine fois il faudra choisir un coef moins grand. 25 espèces observées, les oiseaux concentrés loin avec la pluie, difficile de tout voir. Je pense que nous avons raté pas mal d’espèces. L’alouette chante et un groupe important de verdier. Beaucoup de pipit farlouse. Quelques bernaches ainsi que des ventres pâles. Un petit groupe de harle huppé. Une concentration importante d’huitrier pie (plus de 300) sinon les limicoles et bécasseaux du coin. Voilà pas grand chose d’autre à dire, on fera mieux la prochaine fois. 

 Photo de bécasseau sanderling sur une autre plage de la Manche par Philippe Gachet 

 

Prochaine sortie 

SAINT-LÔ/50

Mercredi 29 mars 2023

Les oiseaux des parcs saint-lois

9h00-11h30

Rendez-vous : 9h parking du centre aquatique près de l'entrée du parc du Bois-Jugan. Bottes conseillées car nous traverserons le verger.

Contact : 06 89 56 85 74 par sms  ph.gachet50@orange.fr  ou abrodin@hotmail.com

 

dimanche 5 février 2023

Rendez-vous avec les oiseaux du 18 janvier 2023 à Pont-Hébert/50

Mare provisoire gelée en pré humide de fond de vallée

Cette première animation de l'année aurait pu être annulée. En effet, le chemin de halage étant, la veille, particulièrement inondé et impraticable, la question s'est posée de maintenir ou pas la sortie. Heureusement, que nous en sommes tenus au maintien car quelques heures sans pluie ont fait baisser le niveau de la Vire et finalement à 9h30, le matin, le parcours prévu était possible.

Glace résiduelle après baisse du niveau d'eau

Nous sommes une douzaine, bien emmitouflés à affronter le froid et aussi les caprices de la météo, très lumineux le plus souvent  mais très menaçant à la fin. Le ciel clair a permis d'observer dans de relatives bonnes conditions.

Le parcours du chemin de halage est assez varié, traversant  quartier urbain, rivière, prairies humides , bocage boisé et bois sur les pentes. 34 espèces ont été observées en 1h30 : nombre révélateur de  la diversité des milieux.

Comme à l'accoutumée désormais nous ne ferons pas un comte-rendu chronologique des observations mais retiendrons les observations intéressantes.

La partie bâtie du parcours permet de rencontrer des espèces urbaines  : les choucas des tours perchés sur leur cheminée qu'ils fréquentent dans la journée avant de rejoindre leur dortoir le soir, le moineau domestique qui commence à manifester sa présence par ses cris répétés et  la tourterelle turque  qui commence à manifester de signes de rapprochement avec un partenaire. On entend chanter à la fois le rougegorge familier et l'accenteur mouchet, petit oiseau au bec fin d'insectivore à la tête grise et à l'oeil rouge foncé, toujours proche de l'homme et pourtant peu connu.

Attentifs mais un peu frigorifiés

Un vol de vanneaux huppés passe au-dessus du bourg. Le vol du vanneau est ample et assez lent : les ailes sont larges et étroites. Le contraste noir-blanc de loin est net. L'oiseau est en fait beaucoup plus coloré. En hiver, il explore les friches et les labours ou les prés humides et descend de contrées plus nordiques en cas de grand froid. Nous verrons aussi des laridés surtout des mouettes rieuses arriver de leurs dortoirs nocturnes et suivre la vallée.

Le grand cormoran n'est pas rare sur la Vire. Nous en observons deux ou trois soit posés sur l'eau soit perché sur un arbre mort. La poule d'eau est vue une fois mais ce sont surtout ses traces que l'on détecte sur le chemin envasé.

La ripisylve constituée de saules et d'aulnes principalement, a les pieds dans l'eau. Les passereaux sont assez faciles à voir : le froid les rend peu craintifs et ils recherchent leur nourriture là où elle peut être. C'est ainsi que nous pouvons observer plusieurs pouillots véloces (6 maximum ensemble) hivernants, parcourant la végétation basse qui est hors d'eau. 

Grive mauvis


Le pinson des arbres, les mésanges charbonnières, bleues et à longue queue (orite en neuve langue ornitho) exploitent  les arbres en bord de Vire. Trois  autres espèces se manifestent : le tarin des aulnes en petite bande, hauts dans la branchure et le chardonneret élégant souvent à proximité des tarins en hiver. Ils se nourrissent des graines des aulnes, issus des fruits appelés (strobyles) qui ressemblent à des petites pommes de pin. La mésange nonnette reconnaissable à sa calotte noire, ses joues blanches et sa petite bavette noire explore les saules pas très loin du sol. C'est une mésange plutôt forestière liée à un boisement ancien ou malade que l'on voit régulièrement en hiver en bord de cours d'eau. Le roitelet à triple bandeau se laisse voir , bien qu'il bouge beaucoup, juste le temps d'apercevoir sa crête colorée, son sourcil blanc.

Nous approchons de la première petite bande boisée à flanc de côteau. Une fauvette à tête noire hivernante circule dans le lierre : il reste peut-être quelques fruits à déguster.

Sittelle torchepot

On détecte une ou deux cavités de pic. La sittelle se fait entendre mais nous la verrons à peine ; elle est plus active dès janvier. C'est un oiseau caractéristique des boisements anciens ; elle a plus ou moins déserté le bocage suite à la destruction des haies.

Une grive musicienne commet un début de chant et des grives mauvis circulent à faible hauteur,  aussi à la recherche de baies restantes sur les lierres ou autres arbustes. Pratiquement inévitable dans ce genre de boisement, le pic épeiche pousse son cri sec psic!

Les canards colverts sont très discrets sur la rivière sortant quelquefois des branchages retombant dans l'eau ; les couples se forment  ou se reforment très tôt dès janvier.

Au retour au bord d'une mare provisoire, nous observons deux pipits farlouses, petits oiseaux rayés au bec pointu, ils sont assez liés aux prairies humides en hiver mais aussi à des chaumes. Une bergeronnette de Yarrell avait été vue à l'aller au même droit à l'aller.

Grimpereau des jardins

Un seul  rapace est vu, un des  plus courants sur ce secteur assez boisé et ouvert : la buse variable. Celle-ci crie déjà alors qu'elle est muette en hiver.

Il est temps de plier bagage. le ciel s'obscurcit et va nous gratifier d'une belle averse de neige.

34 espèces différentes ont été observées, prouvant l'attractivité de ces bords de Vire pour les oiseaux. Tous les secteurs de cette vallée présentant ce profil, fleuve, ripisylve, prés humides, versants boisés ou bocages des pentes offrent cette diversité.

 

Liste des espèces ; accenteur mouchet, bergeronnette de Yarrell, buse variable, canard colvert,  chardonneret élégant,choucas des tours, corbeau freux, corneille noire, étourneau sansonnet, fauvette à tête noire, geai des chênes, grand cormoran, grive draine, grive mauvis, grive musicienne, mésange à longue queue, mésange bleue, mésange charbonnière, mésange nonnette,  moineau domestique, pigeon ramier, pinson des arbres, mouette rieuse, pic épeiche, pie bavarde,  pipit farlouse, pouillot véloce, poule d'eau,  roitelet à triple bandeau, rougegorge familier, tarin des aulnes, tourterelle turque, troglodyte mignon, vanneau huppé.

Toutes les photographies sont de Patrick Potevin : les deux photos de grimpereau et de sittelle datent du lendemain un peu plus en amont sur la Vire. 

 

Prochaine sortie : Mercredi 22mars 2023 à 9h00

 SAINT-LÔ/50

Oiseaux du parc urbain du Bois Jugan

Rendez-vous sur le parking du centre aquatique de Saint-Lô.

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