samedi 7 mars 2020

Rendez-vous avec les oiseaux à Saint-Lô et Agneaux du 4 mars 2020

Le temps est assez calme et sans pluie ce matin : il faut en profiter. 15 personnes le font au départ du petit parcours qui suit le chemin de halage et revient par le bois de la Falaise. Elles auront  l'occasion d'observer des oiseaux liés aux zones humides et des oiseaux forestiers. Des espèces plus urbaines s'ajouteront à la liste.

Grand cormoran immature (J. Plut)
Un groupe de grands cormorans est perché sur un arbre mort. L'un d'eux est un immature. Son plumage est clair sur le dessous et brun sur le dessus. Il n'a pas l'air très vaillant car il ne réagit pas à notre approche. Un autre individu présente tous les signes d'un adulte reproducteur avec son menton et ses joues blanches. Fréquentant la Vire en hiver, ces oiseaux vont bientôt rejoindre leurs sites de reproduction, soit sur le littoral, soit en rives de fleuves ou d'étangs. Sur les îlots comme Saint-Marcouf, la nidification est déjà commencée.
2 autres espèces d'oiseaux marins seront observées ce matin : le goéland brun (ailes assez sombres et pattes jaunes) et le goéland argenté (le plus commun). Le goéland brun est vu à cette période, pêchant sur le déversoir, à proximité de l'îlot Mosselmann.
Les oiseaux familiers des rives, surtout lorsque la végétation retombe dans l'eau et procure des zones de repli et de protection sont aussi rencontrés ce matin : quelques canards colverts qui sont souvent déjà en couple et des poules d'eau au plumage plus contrasté (bec et plaque frontale bien rouges) en début de printemps.
Des oiseaux forestiers seront également observés : un oiseau qualifié de forestier vit en général dans bois et forêts et aussi par extension dans les milieux boisés tels que le bocage dense. Le merle noir  vivait à l'origine dans les bois :  au 19ème siècle, il s'est dispersé dans les bocages environnants. Les forêts constituent toujours pour cette espèce un réservoir en cas de chute des populations extérieures.
Deux espèces de pics sont repérés en rive droite autour du château de la Vaucelle, pic épeiche, pic bigarré, noir, blanc et rouge qui  tambourine au loin et pic vert qui poursuit une autre individu. De janvier à mars, les pics sont très excités, les couples se forment. Ils deviennent ensuite beaucoup plus discrets, presque muets.
Immature et adulte en plumage nuptial (Patrick Potevin)
Dans le fouillis végétal qui longe le chemin, quelques oiseaux s'agitent : la grive musicienne qui se nourrit des fruits du lierre, le bouvreuil pivoine repéré à son cri, caché dans la végétation qui décolle et survole le groupe rapidement. On distingue bien  ses parties inférieures rose-rouge. D'autres espèces fréquentent ces secteurs : accenteur mouchet, troglodyte mignon qui transporte des matériaux, de la mousse pour le nid, et merle noir. Le pouillot véloce fait entendre son chant répétitif  : ce chant reprend véritablement début mars. L'oiseau circule à la chasse à de petites proies  dans les taillis de saules de noisetiers et d'autres essences. Un des oiseaux qu'on entendra le plus est la grive draine dont le chant clair et toujours identique : trois individus chantent en même temps. Il est dit que cet oiseau aime le temps chagrin pour s'exprimer. Quelques grives mauvis s'envolent du bois à l'approche : elles en sont aux préparatifs de départ qui se manifestent  souvent par un chant- gazouillis collectif très particulier.
Deux espèces de rapaces seront aussi vues : l'épervier d'Europe qui plane au-dessus du bois guettant un éventuel groupe d'oiseaux qu'il pourrait poursuivre et la buse variable qui, posée, jaillit devant le groupe. Même si la buse est vue régulièrement au bord des routes surveillant des espaces dégagées, elle reste une espèce forestière qui s'installe volontiers son nid dans des bois plus ou moins vastes, du moment qu'il existe des clairières ou des zones dégagées à proximité. La buse utilise souvent un ancien nid de corneille pour établir son propre nid.
Nid d'écureuil (Jean Plut)
Des espèces plus caractéristiques des zones urbaines sont vues également : étourneau sansonnet, tourterelle turque, verdier d'Europe. La bergeronnette de Yarrell posée sur le quai va se réfugier sur le toit de la Manche Libre.
Au rang des mammifères, un écureuil roux est vu dans le bois, très actif. Un ancien nid est trouvé un peu plus loin : il est reconnaissable aux feuilles qui le composent.
La sortie s'achève juste avant le retour de la pluie. Plus de 30 espèces ont été observées ce matin ( 32 si l'on accepte le pigeon biset domestique comme espèce sauvage et le tarin qui a été entendu seulement) : la plupart sont des oiseaux forestiers mais manquent parmi eux, la sittelle torchepot, le grimpereau des jardins, la mésange nonnette et les roitelets huppé et triple-bandeau qui sont plus particulièrement forestiers. Les milieux traversés (vallée fluviale, bois et zones bâties)  amènent malgré tout une intéressante diversité même si elle est composée d'oiseaux dits communs.
Merci à tous (toutes)  les participants (es)  pour leur  active participation.

Liste des espèces observées (les espèces chanteuses sont soulignées) : accenteur mouchet, bergeronnette de Yarrell, bouvreuil pivoine, buse variable, canard colvert, chardonneret élégant, choucas des tours, corneille noire, épervier d'Europe, étourneau sansonnet, geai des chênes, grive draine, grive mauvis, grive musicienne, goéland argenté, goéland brun, grand cormoran, merle noir, mésange bleue, mésange charbonnière, moineau domestique, pic épeiche, pic vert, pigeon biset, pigeon ramier, pouillot véloce, poule d'eau, rougegorge familier, tourterelle turque, troglodyte mignon, tarin des aulnes, verdier d'Europe

On se documente (Patrick Potevin)
Grands cormorans adultes (Patrick Potevin)


 

Prochaine sortie 

AGNEAUX

Mercredi 1er avril 2020

Les premiers chanteurs du parc et des bords de  Vire

RDV : 9h00 parking de la mairie Agneaux.

Durée : 2h00

Contact : 06 89 56 85 74

Tâche blanche bien visible au décollage (Jean Plut)