lundi 24 septembre 2018

Animation du 23 septembre 2018 au Pôle hippique de Saint-Lô



Le seul nid d'hirondelle rustique se trouvait dans le bâtiment de droite (2018)




Un temps pluvieux et venteux s'étant  installé  la veille sur la région,  il fallait craindre le pire pour cette animation. Elle a pu pourtant se dérouler presque normalement en présence de 7 personnes qui avaient vaillamment défié les éléments. La pluie n'a véritablement gêné l'observation qu'en fin de sortie où il a fallu s'abriter sous de vieux arbres ou dans les écuries du haras.


Le site du pôle hippique est un refuge de nature GONm et tout au long de la sortie, nous verrons quels aménagements ou mesures d'entretien favorables à la vie sauvage ont été mis en place.

Malgré la météo médiocre, les oiseaux se sont tout de même manifestés  et les participants ont pu observer 28 espèces : ce chiffre correspond sensiblement au nombre d'espèces qu'il est envisageable de rencontrer à chaque visite.

C'est sous les cris répétés d'une corneille noire certainement dérangée par un intrus  et perchée à sommet d'un conifère que débute la sortie. Les pas se portent vers la partie centrale du haras qui offre une vue dégagée sur les bâtiments, les pelouses et les allées. Le cri d'un oiseau en vol "pi-pit pi-pit " permet de repérer au-dessus de nous un pipit farlouse volant vers le sud,  certainement en migration. Nous observons les nids abandonnés des hirondelles de fenêtre installés sur les sablières des bâtiments. Les hirondelles de fenêtre ont quitté le site depuis 10 jours à eu près. Une autre hirondelle  est vue en vol : celle-ci est une hirondelle de cheminée volant avec difficulté contre le vent en direction du sud. Les hirondelles les plus tardives dans leur migration sont souvent observées à l'unité ou par deux ou trois.  Le flux migratoire de ces espèces va se tarir peu à peu en fin septembre.
Perchoir idéal pour le faucon crécerelle (2017)
Un faucon crécerelle est en chasse sur les pelouses ou les allées : il plonge d'un des ses perchoirs pour attraper quelque proie : ce peut être un micro-mammifère ou un gros insecte. Il retourne se percher sur le rebord de l'encadrement d'une ouverture du bâtiment des écuries. Une bergeronnette grise devait arpenter une des pelouses à la recherche d'insectes et de larves  car  on l'entend pousser son cri à l'envol et on la voit disparaître rapidement à nos regards.

Rougequeue noir de septembre 2017 au même endroit qu'en 2018
Un envol rapide d'un toit vers une cheminée puis une antenne permet de repérer un oiseau bien dressé hochant de la tête et de la queue. C'est le rougequeue noir qui est identifiable à sa queue rousse : le mâle est gris noir sombre alors que la femelle est beige clair. Ce peut être ici une femelle ou un jeune. Cette espèce se reproduit au haras : elle utilise une cavité pour nicher. Espèce migratrice partielle, elle repartira bientôt plus au sud.
Quelques pigeons ramiers et domestiques circulent  ici et là, les pigeons ramiers de façon isolée ici et les domestiques en groupes de quelques individus. On peut entendre le cri énervé des choucas des tours en vol qui, installés sur les cheminées et bâtiments élevés de la ville, gagnent la campagne pour se nourrir.
Bergeronnette grise et jeune en juillet 2018
Nous quittons la partie centrale du haras pour suivre les allées périphériques. Nous arrivons à une zone plantée en résineux principalement. Nous observons deux pinsons des arbres dans des buissons bas où ils se sont réfugiés à notre approche. On entend quelques cris, celui du rougegorge familier du troglodyte mignon caché dans une haie dense et aussi du grimpereau des jardins. Une tourterelle turque chante sur une cheminée ses trois notes habituelles. La tourterelle turque est un oiseau typique des villes et des fermes : elle semble subir l'omniprésence du pigeon ramier.
On note la présence du merle noir qui pousse son cri d'alarme parce qu'il est dérangé. Les oiseaux comme les merles et les grives sont très discrets à cette période parce qu'ils muent.
Après être passés entre le jardin partagé et le local du maréchal-ferrant, nous pénétrons dans une autre zone boisée en vieux arbres feuillus. Nous apercevons deux accenteurs mouchets sur un mur : ils font la navette entre le sommet du mur et la prairie à la recherche de petits insectes ou de graines de plantes rudérales. Trois grives draines nous survolent : l'une d'elles a poussé son cri roulé en s'envolant. La draine dissémine les graines du gui dont elles mangent les baies. Son nom latin est Turdus viscivorus (viscum=gui, mot qui a donné l'adjectif visqueux). Le rire du pic vert retentit par deux fois, une fois émis d'un arbre élevé du parc et une seconde fois de la campagne voisine.
Les mésanges jusqu'à présent discrètes se manifestent par leurs cris qui sont voisins et parfois sources d'erreur. La mésange charbonnière accompagne souvent son cri de 3 notes  sifflées faciles à identifier : cette espèce recommence à chanter en septembre. La mésange bleue a un répertoire beaucoup moins varié. Les deux espèces se côtoient souvent mais ne se concurrencent pas  pour la nourriture parce qu'elles ne la cherchent pas à la même hauteur dans la végétation. Une grive musicienne s'échappe d'un fourré. Un pic a foré une cavité bien visible dans un hêtre. Pic épeiche?
Rassemblement de jeunes hirondelles de fenêtre (2018)
La pluie se met à tomber un peu plus dru. On se met un peu à l'abri pour observer des pinsons qui recherchent de la nourriture sur les pans de toit et aussi un des rares nids d'hirondelle rustique du haras. Une mésange à longue queue passe. Nous nous mettons ensuite à l'abri sous des cèdres et des pins : le roitelet huppé (Regulus regulus) est entendu : ses cris sont très discrets. Nous entendons enfin un moineau domestique : ils ne sont pas rares ici en période de reproduction mais les jeunes sont dispersés depuis longtemps. Nous en reverrons deux ensuite à l'intérieur des écuries. Un chardonneret élégant est aussi entendu mais reste invisible. Les chardonnerets sont souvent en bandes pendant cette période pré-migratoire tout comme les linottes mélodieuses et les pinsons.
Nid de moineau domestique sur une sablière (2018)
Pendant le résumé des espèces observées, nous ajoutons deux espèces à la liste après l'observation de goélands argenté et brun volant vers la Vire. Le brun a le dessus des ailes  plus sombre que l'argenté et a un liseré blanc à l'arrière de l'aile souvent bien visible en vol.
La balade se termine avec ce bilan de 28 espèces observées, un score très honorable pour une  météo très pluvieuse.
Merci à tous les participants pour leur écoute et leur curiosité. Merci à Joëlle pour la prise de notes bien pratique pour établir ce compte-rendu.
Comme aucune photo de groupe n'a été faite, nous citerons les prénoms des participants : Joëlle, Loïse, Nadège, Paul, Philippe, Quentin, Thérèse.
Les images d'illustration ont toutes été prises au pôle hippique en 2017 et 2018 par Jean-Yves Dilasser (faucon crécerelle et rougequeue noir) et par Philippe Gachet.

Et aussi, les espèces observées par ordre d'apparition à l'écran : linotte mélodieuse, corneille noire, pigeon ramier, faucon crécerelle, pigeon domestique, hirondelle rustique, rougequeue noir, bergeronnette grise, pinson des arbres, choucas des tours, troglodyte mignon, rougegorge familier, accenteur mouchet, merle noir, grimpereau des jardins, tourterelle turque, grive draine, mouette rieuse, pic vert, mésange bleue, mésange charbonnière, grive musicienne, mésange à longue queue, roitelet huppé, chardonneret élégant, moineau domestique, goéland brun, goéland argenté.

 

Hirondelle de fenêtre au nid en août 2018

Prochaine sortie des adhérents  

Saint-Lô, la migration des oiseaux marins mercredi 3 octobre 2018, 8h00 parking Place Sainte-Croix, déplacement vers Cricqueville-en-Bessin (14)

 

Prochaine animation publique 

 Marchésieux :  Oiseaux entre marais et bocage 28 octobre 2018 11h Rv à l'entrée de la maison des marais, animation organisée avec l'ADAME dans le cadre de la fête de la Citrouille.