lundi 30 juin 2014

Animation au marais du Hommet, le 14 juin 2014


Cette animation dans le marais du Hommet  a lieu exceptionnellement en soirée. Ce marais faisant partie du PNR des marais du Cotentin et du Bessin est situé à un dizaine de kilomètres au nord-ouest de Saint-Lô. Quatre personnes sont présentes, deux personnes s'étant désisté au dernier moment.
Le petit vent désagréable du début est tombé rapidement et la douceur a prévalu pendant toute la sortie.

Fossé humide bordé d'une végétation haute
Vers 20 heures, un grand calme règne à l'entrée du  chemin qui mène dans le marais. Quelques espèces bocagères se font entendre, merle, rougegorge familier, accenteur mouchet, etc. Le petit groupe progresse sur le chemin bordé de deux haies constituées de jeunes saules, d'aubépines, de prunelliers et de  ronces. C'est une zone de transition entre le bocage et le marais. A gauche, un pré humide est envahi par les saules.

La fauvette grisette fait retentir son chant très bref : il est difficile de l'observer. Elle chante perchée sur un rameau de saule, s'élève quelques secondes de son perchoir et plonge dans la végétation, comme beaucoup de fauvettes. Dans les haies plus loin, la fauvette à tête noire et la fauvette des jardins chantent discrètement . Au retour, nous entendrons le chant grinçant  de l'hypolaïs polyglotte,  aux tonalités du dessous  jaune pâle : elle aime la  végétation dense du fossé avec ombellifères, orties ou valériane.

Hypolaïs polyglotte  chantant dans un saule
 

Ce soir, les oiseaux sont repérés par leur chant, . Le pouillot fitis est présent dans les saules. il y circule à mi-hauteur, ce qui ne rend pas son observation facile. C'est son chant qui permet de le distinguer de son cousin plus connu, le pouillot véloce, mais aussi ses pattes plus claires et son plumage verdâtre.

Un héron cendré approche, de son vol lent. A cette heure, il rejoint la héronnière qui se situe en dehors du marais. Le marais est un garde-manger riche pour cette espèce.
Un coucou gris est observé : on le reconnaît en vol à sa couleur grise et à sa queue plutôt longue. Dans ces zones humides, il trouve facilement des nids à parasiter (fauvettes) et aussi sa nourriture (grosses chenilles). Dans quelques jours, on ne l'entendra plus et certains seront déjà repartis vers l'Afrique.
Deux chevreuils jouent sur la prairie récemment fauchée. Le marais est très fréquenté par cette espèce dont on trouve les traces de passage un peu partout.
Hirondelles et martinets chassent encore au-dessus des prairies, tout en rejoignant les bâtiments où ils nichent..


Chevreuil à peine visible

Un peu plus loin, nous pénétrons vraiment dans le marais, zone de prairies de fauche traversée par des fossés humides remplis d'un végétation haute (limes).
C'est le domaine du phragmite des joncs, petite fauvette des marais au sourcil clair qui  alarme à notre approche et qui  circule d'un fossé à l'autre . 

Le phragmite des joncs bien caché dans la végétation

Le groupe arrive près d'une mare de gabion encore en eau. Un busard des roseaux s'envole. Pendant la période de nourrissage des jeunes, tout fait ventre pour ce rapace des zones humides,  oiseaux, insectes et invertébrés. Il fait des ravages parmi les jeunes foulques qui naissent sur la mare. C'est le mâle qui apporte la nourriture au nid pendant que la femelle reste sur le nid avec les petits.

Phragmitaie et mare de gabion
Dans cette zone située aux alentours de la mare de gabion et dans les prairies de fauche, de nombreuses espèces sont présentes, malgré  les grenouilles vertes qui commencent leur concert.  Le râle d'eau est entendu très brièvement mais il est très discret ; il sort parfois de la végétation. Il faut du temps pour observer le bruant des roseaux, reconnaissable à sa calotte noire, quand il se perche sur un rameau d'aubépine ou de saule. La locustelle tachetée, fauvette qui se déplace surtout au sol entre les hautes herbes, est  perchée sur une herbe haute d'où elle émet sa stridulation d'insecte. Trois chanteurs sont entendus simultanément.
 Un chant puissant et musical retentit : c'est la bouscarle de Cetti qu'il est très rare de voir, toujours cachée dans les buissons.
Le doux chant de la tourterelle des bois, visiteur d'été, parvient de la saulaie épaisse et buissonnante. Comme son nom l'indique, elle fréquente les milieux boisés où elle dissimule son nid difficile à repérer.


La lumière descend :il est temps de faire demi-tour même si  la douceur de l'air et des couleurs du marais au crépuscule incite à s'attarder et attendre d'autres  rencontres.

Cette sortie nous a permis d'approcher des espèces caractéristiques des marais en période nuptiale :   la plupart d'entre elles sont des espèces migratrices, à régime plutôt insectivore.
Le marais est particulièrement nourricier pour les oiseaux : pour qu'il le reste, il est nécessaire de veiller à maintenir une humidité suffisante, éviter la fermeture du milieu en maîtrisant les saules. Les fauches, comme ici au Hommet, doivent être faites tardivement pour préserver les nichées mais aussi pour favoriser la biodiversité de la  flore et de la faune.

Texte et images : Philippe Gachet .
Les photos ont été prises quelques jours auparavant.

Eclosion de petites tortues sur la valériane


Ci-dessous la liste des espèces observées et son commentaire rédigés par Claude Lebouteiller .




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REPORTEE AU 21 SEPTEMBRE

Prochaine animation
 
Dimanche 14 septembre 2014
Les oiseaux migrateurs 
Gourfaleur 
Pont de Gourfaleur
 Route de Tessy sur Vire
RV : 9h 00 - Durée : 2h00