jeudi 16 novembre 2023

Rendez-vous avec les oiseaux du 15 novembre 2023 à Saint-Lô/50

 9 adhérents du GONm se sont retrouvés le mercredi 15 novembre 2023, après une  pause de plusieurs mois, devant le pôle Agglo de Saint-Lô.

Cette zone en voie d'aménagement est située au sud-est de la ville. Les parcelles y sont longtemps restées inoccupées mais depuis 3 ans, quelques entreprises se sont installées, réduisant ainsi les espaces ouverts en friche qui peuvent être accueillants pour les oiseaux. L'environnement bocager du site a cependant été maintenu avec de belles haies sur talus avec de vénérables chênes et frênes notamment.

Nous traversons le secteur constitué de parkings, bien remplis ce matin. Bordés par des petites haies arbustives, ces parkings ne sont pas vides d'oiseaux. Le rougegorge familier chante, l'accenteur mouchet crie et se faufile dans les haies, les merles noirs discrètement posés au pied des haies s'enfuient à l'approche.

Quelques passereaux circulent dans les jeunes arbres, venant de secteurs plus boisés, mésange charbonnière, mésange bleue et pinson des arbres.

Le pic vert se manifeste par son cri, son rire plutôt.  Ce pic aime les espaces dégagés herbeux où il va pouvoir trouver son mets principal, les fourmis. Une bergeronnette de Yarrell émet sont cri de vol : ces oiseaux sont souvent en recherche de nourriture sur les parties goudronnées ou au repos sur les toitures des bâtiments voisins.  


A Saint-Lô, il est aisé de passer rapidement de secteurs urbanisés et des zones agricoles bocagères. La transition est donc rapide vers des buissons , une friche et un chemin creux. Une fauvette à tête noire adepte des ronciers est vue, il faut la capter quand elle sort vite  de la végétation pour y replonger. On a souvent le temps de distinguer sa calotte de couleur (noire pour le mâle, rousse pour la femelle).

L'approche du groupe fait décoller une dizaine de grives mauvis (reconnaissable à son sourcil blanc et ses flancs rouge-rouille). L'espèce est migratrice, elle arrive pour hiverner en octobre. C'est une des rares grives à être en bande. 


Levant les yeux, nous voyons passer un grand cormoran qui se dirige comme nous vers le plan d'eau des Ruinières au sud, un pigeon ramier et un étourneau sansonnet solitaire.

Le chemin creux que nous suivons est boisé. Les oiseaux forestiers sont présents avec le roitelet à triple-bandeau qui circule dans le lierre, le grimpereau des jardins qui explore les vieux arbres à écorce épaisse du coin et le pouillot véloce. Deux faucons crécerelles se chicornent avec une corneille et une grive musicienne part devant nous, dérangée.

Le chemin creux longe des parcelles dégagées : une bande de pipit farlouse s'envole. Le pipit farlouse, petit oiseau au bec fin, au plumage gris-brun et rayé sur le devant est un oiseau hivernant qui cherche sa nourriture au sol, sur des terrains légèrement humides et à végétation relativement basse.

Nous suivons la  route virageuse qui mène à Sainte-Suzanne sur-Vire : les couleurs d'automne sont bien vives sur les talus. Nous parvenons au plan d'eau des Ruinières, qui constitue une réserve d'eau pour l'agglomération saint-loise. Le niveau d'eau y est élevé après les abondantes pluies de cette première quinzaine de novembre. Il n'y  a donc pas de plages vaseuses. Rappelons que ce site apparemment banal a déjà accueilli plus ou moins brièvement  des oiseaux patrimoniaux remarquables comme  le balbuzard pêcheur, le butor étoilé et  la cigogne noire,
entre autres.

Quelques oiseaux d'eau caractéristiques et courants sont observés : une bande de canard colvert, un groupe de grand cormoran au dortoir dans un chêne qui surplombe l'eau, quelques poules d'eau, un héron cendré bien caché dans la végétation et une foulque macroule (sorte de poule d'eau à bec blanc) qui se manifeste par son cri.


La queue du plan d'eau est constituée d'une saulaie puis d'une aulnaie qui donne à ce secteur un air de bayou louisianais : il accueille des passereaux, tarin des aulnes (vus brièvement), verdier d'Europe et quelques mésanges et grimpereaux. Pie bavarde et geai traînent dans le coin, importunés par le faucon crécerelle du coin. Deux buses variables familières des lieux volent tranquillement en alarmant de temps en temps.


Un râle d'eau connu sur ce site est entendu une fois. Cet oiseau, typique des roselières et phragmitaies et des eaux très profondes se montre peu, toujours en limite de végétation. Par contre, ses cris qui sont particulièrement puissants et variés permettent de le repérer. C'est un oiseau migrateur au long bec rouge épais à la base et recourbé.

Le groupe remonte vers son point de départ. Un chardonneret élégant est entendu : le chénopode plante en graine des  friches attire à l'automne des bandes de cette espèce. Nous passons près du bassin de rétention des eaux pluviales de la zone, très rempli, ce qui n'est pas fréquent (cf photo plus haut)

Un couple de tarier pâtre est aussi vu : cela permet de distinguer le mâle de la femelle. Tête noire et semi-collier blanc du mâle. C'est un oiseau typique  des zones ouvertes délaissées avec une végétation dispersée et maigre (reliquat de haie par exemple). On l'entendra émettre plusieurs fois son discret " trak trak" qui lui a donné son nom.


Deux goélands argentés perchés sur un pylone d'éclairage ponctuent cette sortie et y mettent le point final. Le goéland argenté est visible en hiver à Saint-Lô. Dans le secteur, il pourrait nicher sur les toits de l'usine Moulinex toute proche mais les observateurs n'y ont jamais décelé d'indices de nidification probants, si ce n'est la présence d'oiseaux  en période de reproduction et les  cris typiques de couple reproducteur.


La sortie s'achève avec 35 espèces dans la besace et les jumelles. La météo est restée sereine malgré des nuages menaçants par moments.  Quelques espèces courantes manquent à l'appel mais nous les verrons une prochaine fois.

Merci à toutes les participantes et participants pour leur curiosité. Merci à Alain qui nous a guidés sur ses terres de prédilection.

 Photos : Jean-Marc Jansen ( photos de groupe de dos et du plan d'eau) et Philippe Gachet (goéland argenté, tarier pâtre et bassin de rétention des eaux pluviales, photo de groupe de face)

 

 

Liste des espèces observées par ordre alphabétique (en rouge hivernants nordiques)

Accenteur mouchet, bergeronnette de Yarrell,   buse variable, chardonneret élégant, canard colvert, cisticole des joncs,  corneille noire, étourneau sansonnet, faucon crécerelle, fauvette à tête noire, foulque macroule, geai des chênes, goéland argenté, grand cormoran, grimpereau des jardins, grive mauvis, grive musicienne,  héron cendré, , merle noir,  mésange bleue, mésange charbonnière,   pic vert, pie bavarde, pigeon ramier, pinson des arbres, pipit farlouse, pouillot véloce, poule d'eau, râle d'eau, roitelet à triple-bandeau, rougegorge familier, tarier pâtre, tarin des aulnes, troglodyte mignon, verdier d'Europe.

Prochaine sortie :

Mercredi 13 décembre 2023

Troisgots-La Chapelle-sur-Vire/50

Les oiseaux des bords de Vire et de la carrière en hiver 

Rendez-vous : 9h30 sur le petit parking, situé sur la D 452 près du pont qui permet d'aller à Domjean, en face de l'ancienne auberge.

Le lieu de sortie peut être modifié en fonction de la météo et de l'accessibilité des lieux.

Contacts : Alain Brodin (abrodin@orange.fr) et Philippe Gachet par SMS ou courriel.(ph.gachet50@orange.fr, 06 89 56 85 74)