Rendez-vous avec les oiseaux du 15 janvier 2022 à Saint-Lô

Tous nos meilleurs voeux naturalistes!

Le première animation de l'année avait pour objet de préparer les participants au grand comptage des oiseaux de jardin qui se déroulera les 29 et 30 janvier 2022. Il s'agissait de présenter le protocole de cette petite enquête et d'observer quelques oiseaux caractéristiques des jardins.

Rendez-vous avait été donné à l'entrée du parc du Bois Jugan. Malheureusement, peu de parsonnes étaient présentes. Nous fûmes 7 au grand maximum. Conditions sanitaires, froid de canard et ciel plombé n'incitaient guère à mettre le nez dehors.

Le site du parc du Bois Jugan est un lieu connu des ornithologues saint-lois puisque il est suivi par une enquête Tendances depuis plus de 15 ans. Le site stoppait jusqu'à présent l'urbanisation saint-loise, il n'en est pas moins touché par de petites opérations de grignotage qui réduisent sa structure bocagère : installation d'un parc de loisirs à l'arrière de la ferme-musée (activité arrêtée), installation en cours d'un skate-parc sur le petit verger de poiriers face à l'entrée de la piscine, destruction d'une haie bocagère pour que les golfeurs aient plus de recul. On voit l'orientation clairement prise ici, développer les activités de loisirs sur des espaces de nature! Qui dit nature, dit loisirs maintenant. Drôle de façon de voir les choses si ce n'est par un prisme strictement  économique.

Enfin bon, il faisait très froid mais pendant les deux heures de l'animation, les observateurs stoïques ont pu faire quelques observations intéressantes.

La mare de la ferme musée accueille au milieu des oies d'élevage, un couple de poule d'eau. Ces mares de ferme étaient autrefois une source d'attractivité pour les oiseaux migrateurs, comme les chevaliers culblanc et guignette mais aussi pour des espèces plus communes liées aux rivières et plans d'eau  : bergeronnette des ruisseaux, martin-pêcheur, canard colvert et aussi le héron. Elles ont peu à peu disparu, privant certains oiseaux d'une zone d'alimentation et de repos, et sont vaguement remplacés par les bassins de recueil des eaux pluviales le long des autoroutes.  A noter que les espèces citées plus haut fréquentent les deux bassins du parc,  bassins de décantation de la piscine et grand bassin pour eaux pluviales.

Surprise : malgré la rigueur du froid, un pouillot véloce chante. Les pouillots hivernants chantent très peu en période hivernale. Dès que les migrateurs reviennent au mois de mars, leur chant répété se fait à nouveau entendre régulièrement.

Les pelouses du golf sont attractives pour les oiseaux. C'est là que nous notons les grives mauvis, oiseaux hivernants habituels, reconnaissables à leur sourcil clair et leur flanc oranger. C'est un oiseau grégaire. (12 notées ensemble). La grive musicienne, l'étourneau sansonnet et le merle noir exploitent aussi ces pelouses qui apparemment recèlent d'invertébrés intéressants pour ces oiseaux. Ces pelouses ne doivent donc être guère traitées.  Il y a aussi des lierres sur les arbres alentours qui fournissent des baies très goûtées par les turdidés (famille du merle).

Un autre oiseau piéton est au sol : c'est la bergeronnette de Yarrell qui est une bergeronnette grise, plus noire sur le dessus que la grise. Elle hiverne ici, provenant des Iles britanniques.

Le pic épeichette a été observé, grimpant le long du tronc d'un merisier, suivant une liane de lierre. Vraiment petit (14-16cm), ce pic bigarré est rayé sur le ventre, ce qui peut le distinguer du pic épeiche  bien plus gros. Le dessus barré de blanc et la calotte rouge font la différence. Le mois de janvier est la période où il commence à être visible, il émet son chant qui ressemble au caquètement du faucon crécerelle. Par la suite au printemps, il sera beaucoup plus discret comme tous les pics.

Le pic épeiche tambourine à plusieurs reprises dans les hautes branches. Il sera entendu ou vu sur  secteurs différents ; ce qui laisse imaginer qu'il pourrait y avoir deux couples. Jusqu'ici, la population était estimée à un couple pour tout le parc.

Les bassins extérieurs du centre aquatique est séparé du reste du parc par une belle haie bocagère comprenant outre des noisetiers, des cornouillers, des fusains et des viornes obiers. Ce sont les baies rouges de ces derniers qui attirent un groupe de 4 bouvreuils pivoines, 3 mâles et une femelle. Ce groupe est établi depuis longtemps ici. On peut imaginer que leurs  ascendants étaient déjà là, il y a plus de 50 ans lorsque cet espace était encore une ferme entourée de prairies elles-mêmes bordées de haies bien denses. Les 4 oiseaux assurent le spectacle, à peine effarouchés par le passage : ils s'envolent un peu plus loin si nécessaire mais reviennent rapidement vers la table offerte.

Oiseau reprenant de l'activité vocale en janvier, la sittelle torchepot est vue dans la zone du Poirier du Haut, à l'est de la piscine. Le boisement est ancien, typique des parcs d'agrément du 19ème siècle,  constitué  de vieux hêtres, chênes, platanes et ifs. C'est le milieu qu'affectionne la sittelle. Nous l'observons s'activant et descendant les branches ou les troncs, la tête en bas. Deux individus sont observés ce matin, assez proches l'un de l'autre, signes de rapprochements pré-nuptiaux.

Le grimpereau des jardins est lui aussi bien actif : il émet son petit cri répété, ti ti ti! et son chant bref, inaudible si on ne le connaît pas.

Le roitelet à triple-bandeau circule dans les houx et les ifs sans qu'on le voie. Son cri n'est pas toujours aisément identifiable.

Après toutes ces belles observations, il est temps de regagner les voitures pour se mettre au chaud.

25 espèces ont été observées pour au moins 84 oiseaux.

Si ce comptage avait été utilisé pour le grand comptage, il eût mis en tête, pigeon biset domestique mis à part, la grive mauvis (12), l'étourneau (9),  le pigeon ramier (7),

Liste des espèces observées : accenteur mouchet, bergeronnette de Yarrell, bouvreuil pivoine, corneille noire, étourneau sansonnet, grimpereau des jardins, grive mauvis, grive musicienne, grosbec casse-noyaux, merle noir, mésange bleue, mésange charbonnière, moineau domestique, mouette rieuse, pie bavarde, pic épeiche, pic épeichette, pigeon biset domestique, pigeon ramier, pinson des arbres, poule d'eau, roitelet à triple-bandeau, rougegorge familier, sittelle torchepot, verdier d'Europe

Crédits photographiques  : Ouest-France (Yann Halopeau), Franck Letellier (pic épeichette), Rémy Gautier (grive mauvis et bouvreuil pivoine), Pascal Bernardin (roitelet à triple-bandeau). Seules les photos de Ouest-France ont été prises sur place, les autres proviennent d'adhérents du GONm plus ou moins proches.

Suite à une question qui nous a été posée, voici quelques données de longévité de certaines espèces d'oiseau. Pour des animateurs, c'est une question-piège parce que la durée de vie moyenne d'un oiseau est difficile  à établir. Seule la reprise d'oiseau baguée peut donner des indications. Vous verrez que parmi les passereaux, il peut exister des "solides". 

Rougegorge familier : 12 ans (vraiment costaud celui-là)

Bouvreuil pivoine : 17 ans

Corneille noire : 12 ans 

Pouillot véloce : 7 ans

Mésange charbonnière : 15 ans

Roitelet huppé : 7 ans 

Poule d'eau : 15 ans

Faucon crécerelle : 16 ans

Pie bavarde : 15 ans

Merle noir : 20 ans

Grive musicienne : 13 ans 

Hirondelle rustique : près de 16 ans. 

Ce jeune crécerelle a encore du temps devant lui. Photo : Gachet Philippe

Pour les anglophones, un article sur le nourrissage des oiseaux :

<Feeding birds is the most common way that people interact with wildlife in Britain.docx>

Un extrait : Collectivement, nous fournissons (en Grande Bretagne, NDLR) assez de nourriture pour nourrir les populations entières des 10 espèces d'oiseaux les plus communes se nourrissant aux mangeoires, si elles n'ont rien d'autre à manger.

Ces espèces qui sont plus capables d'exploiter ces ressources peuvent ainsi bénéficier de critères de survie  plus favorables, succès de reproduction et densité de nicheurs plus importants. D'où une augmentation des populations de mésange bleue et charbonnière et aussi de pic épeiche.

 

Prochaines animations

GEFFOSSE-FONTENAY (14)

Mercredi 9 février 2022

Les oiseaux de la baie des Veys

Départ de Saint-Lô, covoiturage place Sainte-Croix à 9h00.

Rendez-vous à Geffosse-Fontenay à 9h45

parking de la navigation accessible par  la route de l'entretenant.

Jumelles très conseillées et lunettes d'observation éventuellement, vêtements confortables plus que conseillés.

Informer les organisateurs est obligatoire, par SMS ou courriel uniquement.

Philippe Gachet : 06 89 56 85 74 ph.gachet50@orange.fr

Alain Brodin : 06 38 88 51 19 abrodin@wanadoo.fr

MARIGNY (50) 

Dimanche 13 mars 2022

Les oiseaux de l'îlot de biodiversité

Rendez-vous : 9h30 Place de Westport Marigny. Durée : 2h30 maximum. Bottes et jumelles conseillées.

Philippe Gachet : 06 89 56 85 74 ph.gachet50@orange.fr

Alain Brodin : 06 38 88 51 19 abrodin@wanadoo.fr

MARIGNY (50)

Dimanche 20 mars 2022

Fête du printemps organisée par l'association "Marigny je t'aime"

Stand et animation

Animation : dimanche matin Alain Brodin (voir l'heure ) Rendez-vous : place de Westport Marigny. Durée : 2h00 maximum. Bottes et jumelles conseillées

Stand toute la journée : Jérôme Degoulet tiendra ce stand mais il sera ravi que vous lui donniez un coup de main. 

Alain Brodin : 06 38 88 51 19 abrodin@wanadoo.fr

Jérôme Degoulet : 06 88 07 06 96 jerome.degoulet@orange.fr  

Réservation obligatoire pour l'animation : les réservations se feront certainement auprès de Marigny je t'aime,  jauge maximal de 20 personnes.