lundi 13 janvier 2020

Rendez-vous avec les oiseaux à Saint-Lô du 8 janvier 2020

Le temps est gris, nuageux mais il ne pleut pas. Nous sommes 11 participants  à cette sortie qui nous emmène à la recherche des oiseaux des zones cultivées.
Nous prenons les voitures pour nous rendre à 2 km du point de rendez-vous. La route descend dans le profond vallon de la Planche du Bois (La Dollée et la Piérie) puis remonte vers un plateau. Après avoir laissé le petit hameau de Martinville, nous traversons une zone constituée de larges parcelles de friches de maïs et de couverts hivernaux (moutarde et féverolle) mais aussi de quelques prairies plus ou moins  maigres où peuvent pâturer des chevaux.
Le plafond bas avec une lumière laiteuse ne favorise pas l'observation ni l'activité des oiseaux.

Les oiseaux que nous recherchons vont apparaître lentement mais nous aurons tout de même un aperçu global des espèces exploitant les terres cultivées. En voici quelques-unes :

-la bergeronnette grise et sa sous-espèce britannique de Yarrell sont observées le long de la route en petite bande, soit perchées sur un fil, soit posés sur un labour de surface, soit à la recherche de nourriture sur un tas de fumier à point.
Bergeronnette grise et Yarrell sur fumier à point
 -le pipit farlouse est vu avec les bergeronnettes. Ce passereau passe-partout reconnaissable à son bec pointu,  sa poitrine et ses flancs rayés mais aussi son cri d'envol effectue le même manège que les bergeronnettes. Il sera vu aussi dans un champ de moutarde! Sa présence y sera expliquée par un tas de fumier. Cette espèce est considérée comme en danger sur la liste rouge des espèces menacées de Normandie.

Si, si, c'est un pipit farlouse sur son fil!
-une linotte mélodieuse isolée est identifiée en vol. Cette espèce forme en général des bandes hivernales qui peuvent être rencontrées sur des chaumes. Il est maintenant courant de voir ces bandes à proximité des jardins familiaux en ville ou des friches plus riches en graines que les champs que nous longeons. Espèce de la liste rouge.

-le verdier d'Europe, lui aussi, pratique la recherche hivernale de nourriture en groupes. Un seul individu sera vu cependant avec des pinsons. La proximité d'une habitation avec thuyas et un probable nourrissage peut expliquer sa présence. Il peut également exploiter les chaumes .

-le pinson des arbres est abondant . Des groupes importants s'envolent à l'approche. L'espèce va profiter des chaumes  mais aussi des bords de talus.

-l'alouette lulu ne sera détectée qu'en fin de sortie.  C'est un oiseau caractéristique de secteurs exposés au sud, constitués d'une alternance de prairies et de chaumes. Nous entendons au moins deux chanteurs et nous en voyons un prendre une peu d'altitude tout en chantant -type de chant typique des alouettes. L'oiseau est assez rond : sa queue très courte est un élément d'identification précieux mais c'est le chant qui est déterminant. L'alouette des champs a déserté les parcelles depuis quelque temps. Elle est vue en migration sur ce secteur mais l'espèce est une des plus touchées par l'effondrement des populations d'oiseaux.

Pinsons et éventuellement d'autres fringilles*, en nombre.
- le bruant zizi chante discrètement : nous ne parviendrons pas à le repérer. Il chante assez haut au bout d'une branche latérale. Oiseau typique des chaumes, il a tout de même besoin de haies avec des arbres de haut jet.

-un couple de tarier pâtre est perché sur une ronce qui dépasse du talus qui s'effondre sur une prairie qui sera bientôt retournée. Oiseau des landes, le pâtre est l'espèce typique des secteurs agricoles délaissés : ici il occupe une haie discontinue à la végétation irrégulière. Dès que l'ajonc ou le genêt pousse, on peut le rencontrer. Sa population est vraisemblablement en déclin en Normandie.

-le moineau domestique est ici anecdotique : il est présent aux alentours d'une habitation mais il ne semble pas exploiter les zones cultivées ou en chaumes. Le moineau domestique reste familier des fermes malgré tout.

-l'étourneau sansonnet est très présent. Les labours frais mais aussi les ensilages proches l'intéressent.  De nombreux oiseaux sont perchés sur des fils électriques au loin. Il y a certainement quelques grives mauvis dans ces groupes, cette grive hivernante au sourcil blanc et aux flancs orangés.

-le pouillot véloce n'est pas un oiseau des terres cultivées mais on l'entend aujourd'hui dans une parcelle de moutarde : il doit y trouver quelque pitance en insecte ou araignée mais un tas de fumier peut l'attirer. En hiver, il peut rechercher ses proies au sol.

Chêne isolé au milieu du labour : espérance de vie limitée
Cette campagne cultivée reste tout de même un bocage. Les parcelles sont agrandies mais il reste un linéaire de haies suffisamment varié et continu pour que les oiseaux forestiers circulent comme les mésanges bleues, charbonnières, nonnettes et à longue queue, le bouvreuil pivoine, l'accenteur mouchet (plus lié aux jardins), le troglodyte mignon, le pigeon ramier et enfin le pic épeiche qui se montre au sommet d'un chêne. En janvier, les pics sont émoustillés et commencent à crier, chanter et se poursuivre. Le merle ne sera pas observé ni aucune grive musicienne sauf au départ près du parking. Les corvidés sont entendus ou vus : corneille noire perchée ou posée dans les labours, corbeau freux et choucas de tours entendus au loin.

27 espèces ont été observées en 2 heures. La météo n'a pas permis plus. Les rapaces présents sur ce genre de paysage ouvert ne se sont pas montrés. Si vous repassez par ici, vous verrez peut-être une buse variable claire qui présente ce type de plumage assez peu courant attribué à de jeunes individus.

Merci à tous pour votre participation attentive et active.
Les photos sont de Rémi Magloire. Merci à lui!

Les fringilles ou fringillidés sont une famille d'oiseaux regroupant les pinsons, verdier, chardonneret,  bouvreuil, grosbec, tarin, sizerin et linotte. Ce sont des oiseaux principalement granivores. Leur bec conique et puissant leur permet de casser les graines. Ils sont souvent grégaires en période internuptiale (avant et après la reproduction)

Liste des espèces observées : accenteur mouchet, alouette lulu, bergeronnette grise, bergeronnette de Yarrell (dos sombre et flancs gris), bouvreuil pivoine, bruant jaune, bruant zizi, choucas des tours, corneille noire, étourneau sansonnet, linotte mélodieuse, merle noir,mésange à longue queue, mésange bleue, mésange charbonnière,  mésange nonnette, moineau domestique, pic épeiche, pigeon biset, pigeon ramier, pinson des arbres, pipit farlouse, pouillot véloce,  rougegorge familier, tarier pâtre, troglodyte mignon, verdier d'Europe.
Il y a encore quelques beaux chênes!

 
Tarier pâtre femelle à gauche, mâle à droite sur églantier (DJ Plut)

Mésange à longue queue (DJ Plut)

Prochaine sortie 

Mercredi 5 février 2020

SAINT-PIERRE-DE-SEMILLY (50)

"Oiseaux des étangs de Saint-Pierre"

Rendez-vous : 9h30 sur la place de la Mairie de Saint-Pierre-de-Sémilly

Bottes très conseillées et jumelles si possible

Pour accéder à Saint-Pierre de Sémilly qui se situe à environ 6 km de Saint-Lô, prendre  la RD 972 dite route de Bayeux, , ensuite prendre à droite la RD 90 en direction de Saint-Pierre de S.

Nous sommes tributaires de la météorologie. N'hésitez pas, en cas d'intempéries, à joindre Philippe Gachet, par SMS seulement, pour savoir si l'animation est maintenue ou pas. 

06 89 56 85 74


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