jeudi 19 décembre 2013

Enquête "Communes" de décembre 2013

À chaque commune ses oiseaux en hiver...


 Plus de 100 observateurs du Groupe ornithologique normand font le pari de noter durant le mois de décembre toutes les espèces qui hantent une sélection de 210 communes des cinq départements normands. L’expérience a déjà été tentée au printemps dans les mêmes conditions : 130 espèces d’oiseaux ont été observées au moins une fois par les 95 adhérents du GONm ayant participé. L’hiver a remplacé le printemps, d’autres oiseaux hantent notre région.
Bruant jaune au printemps (photo : Franck Letellier)
L’objectif n’est pas ici de dénicher l’oiseau rare mais de montrer que du nord au sud et de l’est à l’ouest, la Normandie offre assez de paysages diversifiés pour accueillir des espèces variées, parfois localisées. Par exemple au printemps, le choucas des tours est bien plus facilement rencontré dans les bourgs de la Manche que dans le reste de la Normandie ; la perdrix grise fréquente plus assidûment les campagnes de Haute-Normandie ; la sittelle torchepot et le bouvreuil sont des « spécialités » ornaises...

Le 6 décembre 2013, après 2 heures d’observation sur la commune de Montcuit, située entre Marigny et Saint-Sauveur Lendelin , 36 espèces ont été vues ou entendues. Parmi celles-ci, la présence du bruant jaune est à noter : cette espèce est inscrite sur la liste rouge des espèces menacées de Basse/Haute-Normandie. L'enquête « Tendances » menée par le GONm depuis 15 ans montre que cette espèce comme d'autres espèces mangeuses de petites graines., est en régression dans la région. Rencontrée sur un versant bien exposé de la commune, cette espèce apprécie les paysages semi-ouverts de bocage dégradé où alternent prés, cultures, haies et buissons. En hiver, le bruant jaune fréquente les chaumes et les jachères où il glane les petites graines des plantes qui y poussent. 
Autre espèce à noter, l'alouette lulu. Observée en petites bandes, elle fréquente assidument en hiver les chaumes de céréales situés sur les collines élevées de Normandie. Elle aussi subit de plein fouet les modifications des pratiques agricoles et les changements au niveau de l'occupation des sols. Des ilots de populations nicheuses subsistent sur les collines normandes plus au sud dans le département de la Manche et dans l'Orne.
Notons également que les ifs du cimetière du village attirent des espèces liées au conifères comme le roitelet huppé. Les vergers autour du bourg permettent d'observer les grives d'hiver, la litorne et la mauvis qui se régalent des pommes tombées au sol mais aussi des invertébrés des sols frais et humides.

Ces exemples montrent tout l'intérêt de cette enquête qui fait apparaître des particularités locales. Le paysage vallonné avec un bocage plus ou moins dégradé ainsi que l'alternance de cultures et de prairies sur le versant bien exposé, favorisent en hiver la présence d'espèces particulières qui ne seront pas nécessairement rencontrées sur les communes voisines. 

 

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