Enquête "Communes" de décembre 2013
À chaque commune ses oiseaux en hiver...
Plus de 100 observateurs du Groupe ornithologique normand
font le pari de noter durant le mois de décembre toutes les espèces
qui hantent une sélection de 210 communes des cinq départements
normands. L’expérience a déjà été tentée au printemps dans
les mêmes conditions : 130 espèces d’oiseaux ont été
observées au moins une fois par les 95 adhérents du GONm ayant
participé. L’hiver a remplacé le printemps, d’autres oiseaux
hantent notre région.
Bruant jaune au printemps (photo : Franck Letellier) |
L’objectif n’est pas ici de
dénicher l’oiseau rare mais de montrer que du nord au sud et de
l’est à l’ouest, la Normandie offre assez de paysages
diversifiés pour accueillir des espèces variées, parfois
localisées. Par exemple au printemps, le choucas des tours est bien
plus facilement rencontré dans les bourgs de la Manche que dans le
reste de la Normandie ; la perdrix grise fréquente plus assidûment
les campagnes de Haute-Normandie ; la sittelle torchepot et le
bouvreuil sont des « spécialités » ornaises...
Le 6 décembre
2013, après 2 heures d’observation sur la commune de Montcuit,
située entre Marigny et Saint-Sauveur Lendelin , 36 espèces ont été
vues ou entendues. Parmi celles-ci, la présence du bruant jaune est
à noter : cette espèce est inscrite sur la liste rouge des
espèces menacées de Basse/Haute-Normandie. L'enquête
« Tendances » menée par le GONm depuis 15 ans montre
que cette espèce comme d'autres espèces mangeuses de petites
graines., est en régression dans la région. Rencontrée sur un
versant bien exposé de la commune, cette espèce apprécie les
paysages semi-ouverts de bocage dégradé où alternent prés,
cultures, haies et buissons. En hiver, le bruant jaune fréquente les
chaumes et les jachères où il glane les petites graines des
plantes qui y poussent.
Autre espèce à
noter, l'alouette lulu. Observée en petites bandes, elle fréquente
assidument en hiver les chaumes de céréales situés sur les
collines élevées de Normandie. Elle aussi subit de plein fouet les
modifications des pratiques agricoles et les changements au niveau de
l'occupation des sols. Des ilots de populations nicheuses subsistent
sur les collines normandes plus au sud dans le département de la
Manche et dans l'Orne.
Notons également
que les ifs du cimetière du village attirent des espèces liées au
conifères comme le roitelet huppé. Les vergers
autour du bourg permettent d'observer les grives d'hiver, la
litorne et la mauvis qui se régalent des pommes tombées au sol mais
aussi des invertébrés des sols frais et humides.
Ces exemples
montrent tout l'intérêt de cette enquête qui fait apparaître des
particularités locales. Le paysage vallonné avec un bocage plus ou
moins dégradé ainsi que l'alternance de cultures et de prairies sur
le versant bien exposé, favorisent en hiver la présence d'espèces
particulières qui ne seront pas nécessairement rencontrées sur les
communes voisines.
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