Rendez-vous avec les oiseaux du 7 octobre 2020 aux Roches de Ham

Cette première animation  de l'exercice 2020-2021 s'est effectuée sur le site des roches du Ham à Brectouville. Cet escarpement siliceux situé à 105 m d'altitude est connu dans la région pour le point de vue qu'il offre sur un grand méandre de la Vire.

La Vire en contrebas! (PP)

La météo est relativement calme après une période agitée due à la tempête Alex. Les 13  participants auront droit à une belle éclaircie mais aussi à une belle et courte averse en fin de parcours.

Ce parcours traversait des milieux différents avec successivement chemin ombragé,  prairies et vastes  chaumes (maïs), village, vallée fluviale et bois. Cela a permis d'observer une certaine diversité d'espèces. 32 espèces ont été observées en 2 heures.

 L'introduction est, comme souvent, faite par le rougegorge familier qui chante en poussant sa mélodie un peu mélancolique et douce. 

Dans le chemin ombragé, certains oiseaux collectent des graines ou des  petits invertébrés : pinson des arbres, accenteur mouchet,et rougegorge familier. Les merles noirs s'intéressent aux fruits des aubépines et le pouillot véloce chasse quelques insectes ou quelques araignées dans les petits chênes qui longent le chemin. Mésange bleue et surtout charbonnière manifestent leur présence par divers cris habituels à l'automne. Ces deux mésanges  chantent encore à l'occasion.

Pic épeiche évident! (PP)

Une petite prairie débouche sur un beau panorama permettant d'observer de haut l'activité des oiseaux : les corvidés se manifestent, choucas des tours, corneille noire et geai des chênes qui grince en contrebas. Le pic épeiche s'active à la recherche de quelques noix ou noisettes. Il sera vu plusieurs fois.

Pinson des arbres et  pipit farlouse survolent le groupe : leur vol dirigé vers le sud laisse penser à une migration. La pleine période de migration de ces deux espèces  commence.

Le groupe reprend le chemin qui descend vers la vallée. Le paysage s'élargit sur de grandes parcelles vouées au maïs. L'ensileuse est déjà passée , créant des chaumes un peu appréciés par les oiseaux granivores. Une haie résiduelle herbeuse avec quelques arbustes ou jeunes arbres attire plusieurs espèces : le tarier pâtre perché à vue attend patiemment pour plonger au pied de la haie pour capturer quelque proie dans les maigres herbes poussant au pied du talus. Le bruant jaune vu très brièvement rentre dans de jeunes rejets (de saule?). Nous ne le verrons plus. Nous verrons par contre des bruants zizis : le mâle de cette espèce a la tête traversée de deux bandes noires caractéristiques.  Ces deux bruants sont des granivores, se regroupant en automne en petites bandes actives à la recherche de nourriture. Le bruant zizi est devenu plus courant que le bruant jaune qui souffre énormément des pratiques agricoles modernes.

Tarier pâtre pas trop évident (PP)

Autre granivore observé sur cette haie, la linotte mélodieuse, elle est  fréquente sur le site. Elle aussi forme des bandes automnales avant la migration. Cet oiseau qui semble lui aussi pâtir de la perte des petites graines semble se refaire une santé aux abords des villes.

Le pipit farlouse profite des chaumes. Il est souvent au sol et son plumage mimétique  lui assure une certaine protection. Très farouche, à la moindre perturbation, il s'envole et va se poser sur un perchoir proche. Il est plus fréquent de voir les oiseaux chercher de la nourriture en pied de haie à proximité d'un perchoir refuge plutôt qu'au milieu d'une parcelle.

L'alouette lulu, petite alouette discrète pousse son chant (même à l'automne). On ne le voit pas mais l'oiseau est certainement posé dans un arbre un peu plus loin. Ce peut être un migrateur  ou déjà un hivernant, l'espèce étant présente sur le site en hiver. Il faut profiter du chant de cette alouette pas si courante en Normandie.

L'alouette des champs est distinguée par son cri de vol. Elle est plus grosse que la lulu. C'est un des  passereaux qui connaissent une régression importante en Normandie. Elle fréquente encore  en Normandie certaines zones cultivées, les zones littorales et de marais. Elle aussi, migre à cette période.

Même masqués, on voit loin! (PP)

Nous reprenons notre progression vers la vallée de la Vire, sans oublier d'observer quelques hirondelles rustiques en pleine migration. Les jeunes hirondelles ont pu être affectées en septembre par une brusque chute des températures. Deux buses variables tournent à faible hauteur.

Nous abordons le village où retentit brièvement le chant du troglodyte mignon. Les étourneaux sont perchés sur un poteau  téléphonique. Une pie pousse son cri. Les accenteurs circulent dans les jardins. L'activité humaine attire les oiseaux. Ici, un centre équestre et un poulailler apportent encore la provende pour les moineaux domestiques qui forment une petite bande assez importante. Ces ressources alimentaires sont nécessaires pour la survie de l'espèce qui voit ses populations baisser.

Quelques goélands bruns nous survolent de leur vol lent et ample. Le dessus de ailes  est gris sombre et les pattes jaunes. Ils recherchent éventuellement un labour pour se régaler de vers.

Haie résiduelle pour tarier pâtre (Gachet Ph.)

ous sommes dans la vallée en rive droite de la Vire. Un martin-pêcheur passe brièvement sous le pont de la Roque. Un grand cormoran survole le cours de la rivière.

Nous remontons un sentier escarpé par un petit bois de chêne et de buis où l'averse nous surprend. Un faisan se fait entendre.  Arrivés au sommet des roches de Ham, nous pouvons contempler le paysage. Un faucon crécerelle mâle tourne dans la belle lumière retrouvée.

La sortie s'achève par un bilan des espèces observées. Quelques espèces manquent à l'appel, comme les grives et le grimpereau mais la moisson est très satisfaisante, notamment pour les oiseaux des milieux semi-ouverts cultivés (alouettes, pipits, bruants, linotte, tarier  pâtre). Il n'y a pas eu de décompte prècis mais le rougegorge est l'oiseau le plus fréquemment rencontré.

Liste des espèces : accenteur mouchet, alouette des champs, alouette lulu, bergeronnette grise, bruant jaune, bruant zizi, buse variable, chardonneret élégant, choucas des tours, corneille noire, épervier d'Europe, étourneau sansonnet, faisan de Colchide, geai des chênes, goéland brun, grand cormoran, hirondelle rustique, linotte mélodieuse, martin-pêcheur d'Europe, mésange bleue, mésange charbonnière, merle noir, moineau domestique, pic épeiche, pie bavarde, pigeon ramier, pinson des arbres,  pipit farlouse,pouillot véloce, rougegorge familier, tarier pâtre, troglodyte mignon.

Merci à tous les  participants pour leur écoute et leur intérêt pour la faune ailée.

 Merci aux photographes zélés, eux aussi, Patrick Potevin (PP) et Rémi Magloire (RM).

Prochaine sortie

Dimanche 18 octobre 2020

Oiseaux migrateurs en vallée de la Vire

RDV : 10h00 Parking du Pont de Candol Saint-Lô sur la D999, direction Percy.

Contact : Alain Brodin  06 38 88 51 19 par SMS uniquement