Le groupe sur le chemin de halage (Patrick Potevin) | |
Le "Guide ornitho" est précieux ( Philippe Nézou) |
Le rendez-vous était donné sur le parking du pont de Candol. La météo était convenable mais fraîche et la lumière nuageuse. 23 personnes étaient présentes pour cette exploration de la vallée de la Vire. Le groupe a suivi le chemin de halage qui permet d'observer les espèces liées à la rivière et à la végétation des rives (ripisylve) et parcouru les prés humides qui bordent le bras mort de la Vire. Ce bras mort date de la construction de la ligne de chemin de fer au 19ème siècle qui a redessiné le cours du fleuve.Nous avons constaté que ce bras mort était à sec : cela n'est pas arrivé depuis plusieurs années. Une intervention humaine est peut-être à l'origine de ce phénomène. Il se peut aussi que l'eau soit empêchée de circuler en amont du cours d'eau (barrage naturel, embacle).
Alain et Franck aux aguets (PP) |
32 espèces ont été observées pendant la sortie : c'est un "score" habituel pour une durée de 2 heures. La richesse en espèces augmente avec la durée, la distance parcourue et les milieux traversés. Nous retiendrons également l'observation d'un nid de frelon asiatique se découvrant avec la chute des feuilles.
Le thème retenu pour cette animation portait sur les oiseaux en migration. Nous nous attarderons sur certaines des espèces migratrices recensées ce matin. Une espèce observée toute l'année dans une région n'est pas nécessairement sédentaire. Ainsi, en septembre et octobre, il est possible d'observer beaucoup de rougegorges. Cela correspond à un afflux d'oiseaux nordiques qui n'étaient donc pas présents au printemps en période de reproduction. La mésange charbonnière semble, elle aussi, d'un seul coup plus abondante à l'automne, pour la même raison.
L'alouette des champs est détectable à son cri roulé de vol, en migration. L'oiseau est relativement gros et son plumage rayé assez terne.C'est un oiseau originaire de la steppe, typique des zones ouvertes, des prés et des landes. Elle est de moins en moins visible en Normandie comme nicheuse parce qu'elle souffre beaucoup des modifications des pratiques agricoles (appauvrissement des sols, utilisation des pesticides et disparition des insectes). Elle niche encore en Normandie dans les zones de marais et les zones littorales. Les populations nordiques migrent à l'automne vers l'ouest et passent alors l'hiver ici, souvent sur les zones collineuses de chaumes et de prairies.
La grive musicienne, bien présente au printemps grâce à son chant sonore et musical est comme absente en fin d'été. Bien sûr, il y a la mue qui rend les oiseaux discrets mais aussi la migration. Un jour de la mi-octobre, de nombreux oiseaux sont tout à coup observés en migration à Carolles par exemple : les oiseaux d"origine nordique passent ou arrivent . L'espèce est donc revue régulièrement à partir de cette période.
L'hirondelle rustique observée ce matin est une des dernières migratrices. Le gros de la migration pendant lequel l'on peut voir des passages importants se situe en septembre. Des individus retardataires isolés sont vus par la suite.
Grive draine (Patrick Potevin) |
La grive litorne arrive début octobre en même temps que l'autre grive hivernante, la grive mauvis. Reconnaissable à sa grande taille, sa tête et son croupion gris et son cri peu discret, elle est souvent vue en groupes plus ou moins importants dans les vergers notamment. Comme toutes les grives, elle change de régime alimentaire en automne et devient plus frugivore (pommes- baies variées).
Le pipit farlouse est un petit passereau des espaces ouverts ou semi-ouverts. Le passage d'automne est important et certains oiseaux restent l'hiver sur les
prairies humides des vallées fluviales et les zones cultivées (chaumes) de la région. L'espèce est grégaire si bien qu'il est rare de la voir de façon isolée.
La bergeronnette de Yarrell est d'aspect beaucoup plus sombre que la bergeronnette grise. Elle peut être nommée bergeronnette britannique car c'est des îles britanniques qu'elle arrive à cette période. Dans notre région, elle est courante en hiver mais elle ne descend guère plus loin que la Bretagne. Au printemps, elle repart se reproduire en Grande-Bretagne. Elle peut, en hiver, constituer avec la bergeronnette grise des dortoirs très importants. L'un d'eux a existé longtemps sur l'hôpital Mémorial de Saint-Lô mais il a disparu depuis. Il en existe un actuellemeent sur le parking de Leclerc Agneaux. Les comptages de ces dortoirs ont toujours montré la présence majoritaire de la Yarrell.
Le tarin des aulnes est un petit passereau qui arrive dans la région en fin septembre et en octobre. La migration de cet oiseau est très bien observée sur les falaises de Carolles. Le cri de vol permet l'identification. Le tarin des aulnes, dès son arrivée, va parcourir en troupes les rives de la Vire et surtout ses aulnes car il consomme les graines de cet arbre. Très grégaire, il est vu surtout à cette période mais moins au creux de l'hiver. Cette espèce peut se reproduire vers l'est de la Normandie.
Nid de corneille (PP) |
D'autres espèces particulièrement migratrices ont été observées ce matin. Parmi elles, l'étourneau sansonnet, le pigeon ramier qui migre tard mais dont l'observation est limitée puisque son axe de migration semble s'être déplacé vers l'ouest et les îles anglo-normandes, le pinson des arbres qui passe par milliers à Carolles, le geai des chênes qui opère une migration dite rampante.
Merci à tous les participants et leur écoute. Merci aux photographes, Philippe Nézou et Patrick Potevin. Et bravo à Franck, Alain et Philippe pour qui c'était une première!
Merci pour leurs informations qui ont permis de rédiger ce compte-rendu.
Le guide ornitho, cité en légende, est l'ouvrage d'identification de référence pour les oiseaux européens (Delachaux et Niestlé). Privilégier toujours un guide où les oiseaux sont dessinés.
Ci-dessous quelques photos d'oiseaux cités dans le compte-rendu mais prises ailleurs.
Tarin des aulnes (Franck Letellier) |
Alouette des champs (Franck Letellier) |
Grive musicienne (Rémy Gautier) |
Pipit farlouse (Laurence Picot) |
Liste des espèces :
Accenteur mouchet- alouette des champs-bergeronnette grise- bergeronnette de Yarrell- bouvreuil pivoine- buse variable- corneille noire-étourneau sansonnet- faucon crécerelle- geai des chênes- goéland sp.-grande aigrette-grive draine- grive litorne- grive musicienne- hirondelle rustique- martin-pêcheur d'Europe-merle noir-mésange à longue queue- mésange bleue- mésange charbonnière- mésange nonnette-pic épeiche-pie bavarde- pigeon ramier-pinson des arbres- pipit farlouse- pouillot véloce-poule d'eau- rougegorge familier- tarin des aulnes- troglodyte mignon-
Espèces migratrices partielles ou totales en orange.
Prochaines sorties
ANNULE
Dimanche 26 octobre 2020 10h-11h30
Marchésieux/50
A l'occasion de la fête de la citrouille organisée par l'ADAME des marais
Animation autour des oiseaux entre bocage et marais
Rendez-vous :10h00 à la Maison des marais. animation par Jocelyn Desmares
Stand ensuite.
Masque obligatoire.
Contact : Joëlle Berthou 06 07 66 08 81 joelle.berthou@orange.fr
PAS ENCORE ANNULE
Mercredi 2 décembre 2020
Saint-Lô/50
Les oiseaux hivernants du Bois Jugan
Rendez-vous : 10h00 parking de la piscine de Saint-Lô, au fond près de l'allée du musée
Bottes très conseillées et jumelles
Masque obligatoire
Contact : Philippe Gachet 06 89 56 85 74 ph.gachet50@orange.fr
véloce
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