Oiseaux des prés humides de la vallée de la Vire
Ce matin, le temps est plutôt gris et froid : le vent annoncé n'est pas trop sensible sur le parking du Pont de Candol, lieu de départ de l'animation. Une vingtaine de personnes est présente au rendez-vous, organisé dans le cadre de la journée mondiale des zones humides.
Le groupe emprunte, en amont, le chemin de halage qui longe, sur deux cents mètres, un canal de dérivation alimentant une micro-centrale électrique. Habituellement, de nombreux oiseaux circulent dans la végétation des rives constituées de saules et d'aulnes qui sert de garde-manger mais aussi d'abri (chardonnerets, mésanges et tarins des aulnes). Ce matin, peu d'oiseaux se manifeste, si ce n'est un merle noir qui s'inquiète de notre arrivée ou du passage d'un chat, un troglodyte mignon qui s'agite, passant d'une branche à la végétation basse dont il est familier. Une grive musicienne est présente mais ne chante pas. Un rougegorge tente quelques notes mais l'ambiance froide n'est pas au chant.
Un pic (noir sûrement) a soigneusement écorcé deux aulnes : cet oiseau forestier est sorti depuis quelques années de sa forêt et s'acclimate très bien au bocage . Les versants boisés de la vallée de la Vire l'attirent et il est observé régulièrement dans ce secteur.
Des grands cormorans sont au repos un peu plus loin, au bord du bras mort de la Vire, perchés sur des aulnes rachitiques : c'est là leur poste habituel . Ce sont des oiseaux venant du dortoir situé à quelques centaines de mètres et qui comptent 80 individus. Les grands cormorans se dispersent dans la journée sur la rivière elle-même ou sur les quelques étangs ou plans d'eau voisins. Nous observerons régulièrement des vols dans la matinée : certains oiseaux ont la tâche blanche qui indique les oiseaux nicheurs.
Il faut quitter le chemin pour pénétrer sur les prés
humides de la vallée. Ils sont encore inondés : le niveau de l'eau peut y monter ou baisser rapidement. Elles absorbent le trop plein du bras mort. Ces prairies qui sont fauchées aux beaux jours jouent leur rôle d'éponge et retiennent l'eau : on évite ainsi une arrivée d'eau trop rapide en aval.
Quelques mouettes rieuses se reposent ou s'alimentent sur ces plans d'eau provisoires. Au loin, sur une partie non inondée, quelques poules d'eau pâturent. A la moindre alerte, elles vont s'abriter bien vite sous les branches couchées sur l'eau.
Le bras mort n'est pas accessible ; nous revenons sur nos pas. Un pinson des arbres est perché au-dessus d'un roncier et un pouillot véloce est repéré par son cri. Ce petit oiseau migrateur partiel passe l'hiver dans ces zones humides où il peut encore trouver sa pitance. Ce hiver, il est particulièrement présent partout.
Nous observons des aulnes malades. Le pic épeiche a creusé des cavités dans le bois tendre. Celles-ci peuvent être occupées ensuite par d'autres oiseaux comme l'étourneau.
Nous allons sur une autre prairie moins inondée et nous longeons un ruisseau qui se jette dans la Vire. La végétation des rives est constituée de phragmites, accueillantes pour les passereaux migrateurs.Une grive draine perchée décolle et va se poser dans un peuplier, son arbre fétiche avec ses bouquets de gui. Un faucon crécerelle est rapidement observé mais, sur une partie de prairie, grâce à la lunette de Jérôme, nous voyons deux ou trois foulques macroules qui s'alimentent. Cette espèce présente toute l'année se reproduit sur le bras mort. Un chevalier culblanc est posé sur l'herbe : ce petit limicole est plus familier des rives vaseuses que des prairies. Il décolle rapidement à l'approche et laisse voir son croupion blanc. C'est un hivernant assez rare : il est surtout visible aux passages d'automne et de printemps, le long des rivières et des étangs.
Un peu plus tard, un épervier d'Europe traverse le ciel. Ce chasseur d'oiseaux s'intéresse aux petites bandes d'oiseaux posés sur les prés ou circulant dans les haies.
Nous suivons une lime, fossé très en eau, qui suit en fait l'ancien cours de la rivière. Gilles a tout juste le temps de voir un petit oiseau grisâtre plonger rapidement et disparaître. Il s'avèrera que c'est un grèbe castagneux, le plus petit de nos grèbes qui recherche les eaux stagnantes et peu profondes. Observée tout l'hiver, l'espèce est nicheuse sur le bras mort et sur un bief éclusier voisin.
Le temps s'est éclairci quelques minutes : le temps de voir quelques pipits farlouses décoller et se poser sur un arbre plus loin. Peu fréquent cet hiver, il aime les prairies fraîches où il recherche insectes ou petites graines. Un héron cendré est, enfin, vu en vol : le héron est très familier de la vallée de la Vire. Nous ne verrons pas sa collègue, l'aigrette garzette qui le rejoint pourtant le soir dans un petit dortoir dans la végétation de rive du bras mort.
C'est l'heure de revenir à notre point de départ. Les mouettes ont disparu du pré inondé mais un goéland cendré plus petit que l'argenté et au plumage plus "élégant" fait encore des ronds dans l'eau. Cet oiseau se reconnaît en hiver à sa tête striée et à la barre noire sur le bec. En vol, il a de grandes parties blanches à l'extrémité de l'aile. Il est souvent isolé ou avec un comparse dans les bandes de mouettes qui circulent dans la vallée.
Cette sortie a permis de n'observer que 24 espèces mais a donné un aperçu de celles qui fréquentent les vallées fluviales et leurs prés humides en hiver : passereaux comme le pipit farlouse, laridés comme la mouette rieuse et le goéland cendré, ardéidés comme le héron cendré et limicole comme le chevalier culblanc, entre autres. Aucun canard colvert n'a été observé : il ne manque pas habituellement mais les oiseaux étaient un peu congelés ce matin. Certains commencent aussi à se cantonner dans certains fossés discrets. Les oiseaux bocagers et forestiers profitent bien aussi des haies qui séparent les prairies et de la végétation des rives et des fossés humides.
Merci à tous les participants, qui, pour certains, étaient venus de loin, pour leur attention et leur curiosité.
Liste des espèces observées
Accenteur mouchet, buse variable, chardonneret élégant, chevalier culblanc, choucas des tours, corneille noire, épervier d'Europe, foulque macroule, geai des chênes, goéland cendré, grand cormoran, grèbe castagneux, grive draine, grive musicienne, héron cendré, merle noir, mésange bleue, mouette rieuse, pic vert, pinson des arbres, pipit farlouse, poule d'eau, rougegorge familier, troglodyte mignon.
10 autres animations en Normandie.
RV : Rue Valvire
Derrière la station Leclerc, en rive droite
TROISGOTS
Pré inondé et bras mort |
Un pic (noir sûrement) a soigneusement écorcé deux aulnes : cet oiseau forestier est sorti depuis quelques années de sa forêt et s'acclimate très bien au bocage . Les versants boisés de la vallée de la Vire l'attirent et il est observé régulièrement dans ce secteur.
Parcelle inondée |
Des grands cormorans sont au repos un peu plus loin, au bord du bras mort de la Vire, perchés sur des aulnes rachitiques : c'est là leur poste habituel . Ce sont des oiseaux venant du dortoir situé à quelques centaines de mètres et qui comptent 80 individus. Les grands cormorans se dispersent dans la journée sur la rivière elle-même ou sur les quelques étangs ou plans d'eau voisins. Nous observerons régulièrement des vols dans la matinée : certains oiseaux ont la tâche blanche qui indique les oiseaux nicheurs.
Le même parcelle deux jours plus tard |
Il faut quitter le chemin pour pénétrer sur les prés
humides de la vallée. Ils sont encore inondés : le niveau de l'eau peut y monter ou baisser rapidement. Elles absorbent le trop plein du bras mort. Ces prairies qui sont fauchées aux beaux jours jouent leur rôle d'éponge et retiennent l'eau : on évite ainsi une arrivée d'eau trop rapide en aval.
Quelques mouettes rieuses se reposent ou s'alimentent sur ces plans d'eau provisoires. Au loin, sur une partie non inondée, quelques poules d'eau pâturent. A la moindre alerte, elles vont s'abriter bien vite sous les branches couchées sur l'eau.
Le bras mort n'est pas accessible ; nous revenons sur nos pas. Un pinson des arbres est perché au-dessus d'un roncier et un pouillot véloce est repéré par son cri. Ce petit oiseau migrateur partiel passe l'hiver dans ces zones humides où il peut encore trouver sa pitance. Ce hiver, il est particulièrement présent partout.
Nous observons des aulnes malades. Le pic épeiche a creusé des cavités dans le bois tendre. Celles-ci peuvent être occupées ensuite par d'autres oiseaux comme l'étourneau.
Foulque macroule (Pascal Bernardin) |
Chevalier culblanc ( Pascal Bernardin) |
Nous suivons une lime, fossé très en eau, qui suit en fait l'ancien cours de la rivière. Gilles a tout juste le temps de voir un petit oiseau grisâtre plonger rapidement et disparaître. Il s'avèrera que c'est un grèbe castagneux, le plus petit de nos grèbes qui recherche les eaux stagnantes et peu profondes. Observée tout l'hiver, l'espèce est nicheuse sur le bras mort et sur un bief éclusier voisin.
Le temps s'est éclairci quelques minutes : le temps de voir quelques pipits farlouses décoller et se poser sur un arbre plus loin. Peu fréquent cet hiver, il aime les prairies fraîches où il recherche insectes ou petites graines. Un héron cendré est, enfin, vu en vol : le héron est très familier de la vallée de la Vire. Nous ne verrons pas sa collègue, l'aigrette garzette qui le rejoint pourtant le soir dans un petit dortoir dans la végétation de rive du bras mort.
Grèbe castagneux (Pascal Bernardin) |
Cette sortie a permis de n'observer que 24 espèces mais a donné un aperçu de celles qui fréquentent les vallées fluviales et leurs prés humides en hiver : passereaux comme le pipit farlouse, laridés comme la mouette rieuse et le goéland cendré, ardéidés comme le héron cendré et limicole comme le chevalier culblanc, entre autres. Aucun canard colvert n'a été observé : il ne manque pas habituellement mais les oiseaux étaient un peu congelés ce matin. Certains commencent aussi à se cantonner dans certains fossés discrets. Les oiseaux bocagers et forestiers profitent bien aussi des haies qui séparent les prairies et de la végétation des rives et des fossés humides.
Merci à tous les participants, qui, pour certains, étaient venus de loin, pour leur attention et leur curiosité.
Liste des espèces observées
Accenteur mouchet, buse variable, chardonneret élégant, chevalier culblanc, choucas des tours, corneille noire, épervier d'Europe, foulque macroule, geai des chênes, goéland cendré, grand cormoran, grèbe castagneux, grive draine, grive musicienne, héron cendré, merle noir, mésange bleue, mouette rieuse, pic vert, pinson des arbres, pipit farlouse, poule d'eau, rougegorge familier, troglodyte mignon.
Le groupe, botté et bien couvert, presqu'au complet. |
Prochaines animations
Dimanche 22 mars 2013
HEBECREVON
Oiseaux des forêts
10h-12h
Bois du Mingrey
Dans le cadre de la journée mondiale de la forêt, animation à la découverte des oiseaux forestiers d'un bois public géré par l'ONF
10 autres animations en Normandie.
Dimanche 10 mai 2015
SAINT-LÔ
Oiseaux des bords de Vire et autres
10h-12h
RV : Rue Valvire
Derrière la station Leclerc, en rive droite
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