Ce matin, après une semaine très
maussade et pluvieuse, le temps est calme et le ciel clair. 14
personnes sont présentes. L'animation du jour va nous emmener du
parking de Lidl au village du Hutrel en longeant le parc de l'hôpital
Bon Sauveur.
Les quelques personnes présentes avant
le début de la sortie ont la chance d'observer un épervier qui
pourchasse « mollement »quelques pigeons bisets.
L'épervier d'Europe, amateur d'oiseaux, n'a pas peur de la ville :il n'est
pas rare de le voir poursuivre un oiseau dans nos jardins urbains.
Du parking, les premiers oiseaux
visibles sont des étourneaux sansonnets perchés sur une antenne. Ceux-là sont
peut-être des oiseaux sédentaires* qui se réunissent en bande, en
automne, pour chercher leur nourriture. En ce moment, de nombreux
étourneaux migrateurs arrivant du nord-est de l'Europe, survolent la
région de leur vol rapide et énergique.
Etourneaux sansonnets |
Quelques pigeons bisets
(domestiques) reconnaissables à leur croupion blanc passent. Une
ou deux mésanges charbonnières ( bande longitudinale noire sur la
poitrine) circulent de bouleaux en frênes, faisant entendre un de
leurs cris de contact. L'une d'elles explore la gouttière d'un
bâtiment hospitalier et soulève quelques feuilles mortes pour y
trouver quelque larve ou insecte.
Les pelouses du parc de l'hôpital du Bon Sauveur sont
encore désertes : pas un merle, une grive ou un rougegorge (famille
des turdidés) pour profiter des invertébrés dont elle peut
receler. La fraîcheur matinale est sûrement en cause. Des
mouvements discrets et rapides laissent supposer que beaucoup de ces
oiseaux sont encore dans les haies, à l'abri.
Deux goélands « argentés »
immatures et non cendrés (merci la photo) survolent notre groupe :
direction la vallée de la Vire ou quelque labour frais. Le goéland argenté passe par cinq types de plumage avant d'avoir le plumage adulte (3 ans).
Nous abordons le chemin qui monte vers
le Hutrel. Ce chemin typique du bocage présente toutes les strates
de végétation accueillantes pour les oiseaux et notamment de vieux
arbres (chênes et frênes). Le troglodyte mignon se fait entendre et
à peine voir : il fréquente la végétation basse du talus à la
recherche d'insectes. L'accenteur mouchet recherche souvent sa
pitance sur les parties nues et dégagées du talus. Le rougegorge
chante au bout d une branche latérale élevée du frêne. La grive
musicienne est postée discrètement dans les noisetiers. Le geai
des chênes dont on aperçoit le croupion blanc circule à mi-hauteur d'un chêne
à l'autre ou d'une haie à l'autre. Il ne va pas manquer de
ressources tellement les glands son abondants cette année. (245
glands au mètre carré d'après un collègue du GONm).
Nous en
profitons pour observer le lierre, plante dont les fruits sont
appréciés des oiseaux aux mauvais jours. Les abeilles apprécient
ses fleurs mais le miel vert qui en résulte n'est pas très bon,
nous rapporte Dominique.
Au sol, nous apercevons une femelle de
pinson des arbres ( dessus brun olive) qui boulotte les graines tombées des
arbres. Plus loin, brièvement, une bergeronnette de ruisseaux
chasse quelque insecte ou larve dans une zone très humide du chemin.
C'est une familière de la mare du Hutrel .
Nous quittons le chemin, élément
important du bocage, espace de vie et de circulation pour les
oiseaux dits « forestiers » qui y trouvent nourriture,
sites de nids et abri contre le intempéries et les prédateurs. Il
est important « de maintenir la continuité des haies qui est
un facteur capital d'installation des oiseaux et d'efficacité comme
corridor écologique » (Collette in Petit Cormoran n°191).
Les deux poules d'eau juvéniles |
Les habitations du village du Hutrel
sont disposées autour d'un vaste espace de circulation et d'une
mare. Au bord de la mare, quatre poules d'eau dont deux juvéniles
ont l'air peu farouches : l'une d'elles consomme des herbes
aquatiques. Aucun moineau domestique ne se manifeste : pourtant le milieu
(habitat ancien, vieux murs, haies mono-spécifiques, lauriers) est
propice à sa présence. Nicheur au Hutrel, il disparaît ensuite
pour rejoindre les bandes qui s'alimentent encore autour des fermes
ou en ville. Cet oiseau si commun autrefois semble être en perte de
vitesse, sûrement à cause de la raréfaction des graines dont il
se nourrit.
Le choucas des tours a droit à sa photo. |
Nous suivons un petit chemin vers le
sud qui nous amène à une prairie qui domine la vallée de la Vire.
La grive draine se fait entendre : elle est sûrement perchée assez
haut dans un peuplier. En hiver, elle se nourrit en partie de baies
comme les boules de gui qu'elle dissémine, contribuant
involontairement à la propagation de cette plante. Un cri aigu et un
envol : ce sont plusieurs grives mauvis. Cette grive nordique au
sourcil clair est arrivée en octobre chez nous : souvent en bandes,
elle fréquente volontiers les vergers parce qu'elle consomme des
fruits en automne. Trois autres espèces seront entendues à cet
endroit : la mésange à longue queue ( trois petits cris aigus et
une trille roulée), le bouvreuil pivoine (un cri assez grave « pyu)
et le chardonneret élégant.
Buse variable |
Notre parcours s'achève ici et nous
redescendons tranquillement vers la ville. Au niveau du village du
Hutrel, la chaleur montante du soleil fait décoller trois buses
variables qui planent tranquillement à faible hauteur . La belle
lumière du moment nous permet de bien distinguer le plumage,
notamment les parties claires du dessous des ailes. Une partie de
leur terrain de chasse va disparaître parce qu'un projet de
lotissement est en cours sur les prairies situées au nord du Hutrel.
Grimpereau des jardins |
Descendant le chemin, nous entendons
l'appel aigu du grimpereau des jardins, repéré ensuite, grimpant
rapidement par petits bonds, le long d'une grosse branche de chêne.
Il capture de petits insectes à tous les stades de développement.
C'est un habitué des chênes et des arbres âgés, éléments
essentiels de la haie.
Pendant cette sortie, nous avons
traversé plusieurs milieux différents : espaces urbains, parcs
aménagés, chemin bocager, village et prairies bocagères.
27 espèces ont été observées,
surtout des espèces forestières qui sont plus « sédentaires »
et qui occupent l'espace bocager, notamment le chemin et ses haies.
Nous remercions tous les participants
qui font toujours preuve d'attention et contribuent à la qualité de l'échange.
*Sédentaires : se dit des oiseaux
observés toute l'année dans une même région.
Liste
des espèces observées :Accenteur mouchet, bergeronnette des
ruisseaux, bouvreuil pivoine, buse variable, chardonneret élégant,
choucas des tours, corneille noire, épervier d'Europe, étourneau
sansonnet, geai des chênes, goéland argenté, grimpereau des
jardins, grive draine, grive musicienne, grive mauvis, merle noir,
mésange bleue, mésange charbonnière, mésange à longue queue,
pigeon biset, pigeon ramier, pie bavarde, pinson des arbres, poule
d'eau, rougegorge familier, troglodyte mignon, verdier d'Europe.
Les participants à l'ombre des bouleaux (ça se voit!) |
Les photos ont été réalisées pendant la sortie par Denis Hallé . Merci à lui.
Ce compte-rendu est dédié
particulièrement à Claude Lebouteiller qui ne pouvait être des
nôtres aujourd'hui.
Date à retenir :
Le GONm organise chaque année le Grand Comptage de Oiseaux de Jardin. (GCOJ)
Ce comptage a lieu cette année les
25 et 26 janvier 2014
Il s'agit, en une heure, de compter, dans votre jardin ou dans un parc près de chez vous, le maximum d'oiseaux d'une même espèce. Par exemple, si vous voyez 3 merles en même temps, il faudra noter 3. Si vous en voyez 6 en même temps, c'est 6 qui sera retenu et noté.
Il y a un formulaire sur le site du GONm pour noter ses observations. Vous pouvez me le demander également. (ph.gachet@orange.fr)
C'est facile, amusant et utile.
Prochaine sortie
Guettez le blog ou votre messagerie. La date sera fixée dans les prochains jours.
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