samedi 6 avril 2019

Rendez-vous du 13 mars 2019 à Neuilly-la-Forêt (14)

Nous sommes peu nombreux ce matin pour effectuer la visite de la  propriété de Monsieur Pierre Lericque à Neuilly-la-Forêt. C'est dommage parce que le site est bien intéressant. Cette résidence familiale est située à proximité de zones de marais importantes. Mis à part le parc aménagé autour de la maison d'habitation, cette propriété est une exploitation agricole formée de grandes parcelles de prairies et de cultures. Le linéaire de haies a été globalement maintenu  au fil des années et on observe par endroits de petites mares qui constituent des petites zones humides. On sent un peu  partout que l'eau affleure, en observant des mares provisoires consécutives aux journées humides récentes.
Après un sympathique café qui réchauffe par ce temps venteux et frais, nous commençons la visite par les environs immédiats de la maison constitués d'un parc arboré datant du début du siècle dernier. Un oiseau décolle soudain d'un laurier à notre droite et va se percher un peu plus loin dans un résineux : nous avons à peine le temps d'identifier une chouette hulotte. Nous la laissons à son repos. Malgré la météo,  quelques oiseaux chantent dans le parc, pinson des arbres, rougegorge familier et troglodyte mignon. L'accenteur mouchet, ce petit oiseau au bec fin confondu souvent avec le moineau à cause de ses tonalités de plumage, chante sa ritournelle uniforme et vient au sol se nourrir de quelques petites graines.  Nous observons un grimpereau des jardins qui chemine sur le mur de terre d'un bâtiment annexe. Le grimpereau peut trouver quelques petits insectes dans les interstices de la terre battue et même s'y installer pour nicher dans une infractuosité.
Cigogne blanche baguée (Ph. Gachet)

Dans une prairie à l'arrière, est posée une cigogne blanche : elle est baguée et a visiblement un problème à une patte. Nous ne parvenons pas à lire la bague mais nous pouvons conclure que c'est un individu d'au moins 4 à 5 ans, le baguage des cigognes normandes s'étant arrêté à cette période.
La ferme fait partie du domaine et sur les parties boueuses à l'arrière des bâtiments, bergeronnette de Yarrell, moineau domestique, pinson des arbres et verdier d'Europe picorent dans la boue. Les hirondelles de cheminée ne sont pas encore revenues sur leur site habituel de nidification, une petite remise où nous observons les anciens nids. Certains vieux nids ont été annexés par le troglodyte. 2 buses variables au moins rôdent aux alentours du parc dans le bocage boisé voisin : c'est le début des manifestations sonores et aériennes qui préparent la nidification. Nul doute que les longues haies avec des perchoirs élevés et les grandes parcelles de prairie ou cultivées conviennent tout à fait à l'espèce. Nous progressons ensuite le long de chemins assez larges bordés de haies sur talus assez denses. Les pics épeiches se poursuivent haut dans les chênes et manifestent leur excitation par leu cri sec. Les couples sont déjà formés. Ces parties boisées et arborées sont le domaine du pigeon ramier et du pouillot véloce qui chante régulièrement ce matin : le chant reprend de façon importante quand les premières feuilles fraîches apparaissent sur les saules ou noisetiers et à la floraison des prunelliers. nous suivons ou traversons des parcelles de prairie ou de friches.
A l'arrière, double haie bocagère ( P. Potevin)
Un chardonneret élégant décolle d'une friche de colza : il  sera le seul oiseau observé sur les friches existantes. 2 mésanges à longue queue suivent le linéaire de la haie à la recherche de quelque araignée ou insecte sous les feuilles ou dans les lichens. Plutôt en bande en hiver pour rechercher de la nourriture, dès le début du printemps,  elles se mettent en couple et commencent la longue construction de leur nid : une boule de mousse et de lichen à ouverture latérale. Nous traversons certaines parcelles : à l'angle de l'une d'elles, il y a une certaine agitation. Grives mauvis et grives litornes sont quelques unes à circuler d'un arbre à l'autre : ces grives hivernantes qui aiment les prairies fraîches et les vergers mais aussi les friches deviennent beaucoup plus bruyantes avant leur départ en migration, vers des contrées plus septentrionales pour la mauvis et plus montagneuses pour la litorne. A noter que ces croisements de talus sont en général très vivants parce qu'ils offrent aux espèces des possibilités de circulation faciles en  ne les obligeant pas par exemple à traverser de grands espaces vides pour fuir. La densité de végétation plus importante  procure plus aisément des sites de nid, de la nourriture et un abri contre les prédateurs. Nous distinguons rapidement une fauvette à tête noire mâle qui passe d'un buisson à l'autre. C'est un premier arrivant  de cette espèce migratrice partielle qui hiverne en grande partie autour du bassin méditerranéen. Nous longeons un verger défréchi où paissent quelques moutons : la bergeronnette grise et la mésange charbonnière y circulent ou s'y nourrissent. Les oiseaux trouveront grâce à la laine des moutons accroché ici et là  des matériaux pour leur nid.
L'allée cavalière d'entrée (P. Potevin)
Nous terminons notre visite par le potager de la propriété. Les buses tournoient encore dans le ciel. La grive draine chante et s'agite dans les hautes frondaisons. Le vent est toujours bien présent.
La sortie s'achève, c'est le moment de tirer le bilan des observations effectuées. Même si le nombre d'espèces observées, 28,  est relativement important, le vent a empêché de voir ou d'entendre quelques espèces forestières ou liées aux espaces cultivés.
Les espèces les plus abondantes (nombre d'individus) sont ce matin-là : le pinson des arbres (13 contacts) la mésange bleue (11 contacts), le merle noir (8 contacts), le troglodyte mignon (7 contacts), le pigeon ramier (7 contacts) et le moineau domestique (non dénombré mais abondant). Ce sont logiquement des espèces  liées aux milieux boisés et aux milieux bâtis. L'abondance spécifique (nombre d'espèces d'oiseaux observés) est correcte mais s'enrichira facilement lors d'une éventuelle future visite plus printanière.
Merci à Monsieur Lericque pour son très bon accueil et toutes les informations fournies sur le site pendant la visite. Merci également à Patrick qui avait organisé la sortie.

Images : Patrick Potevin et Philippe Gachet

Liste des espèces observées : accenteur mouchet, bergeronnette grise et bergeronnette de Yarrell, buse variable, chardonneret élégant, chouette hulotte, cigogne blanche, corneille noire, étourneau sansonnet, fauvette à tête noire, grimpereau des jardins, grive draine, grive litorne, grive mauvis, grive musicienne, merle noir, mésange à longue queue, mésange bleue, mésange charbonnière, moineau domestique, pic épeiche, pie bavarde, pigeon ramier, pinson des arbres,  pouillot véloce,  rougegorge familier, troglodyte mignon, verdier d'Europe

Grande parcelle partiellement inondée (P. Potevin)
 
Grande parcelle de prairie ( P. Potevin)

Prochain rendez-vous avec les oiseaux 

3 avril 2019

Cigognes et autres oiseaux du marais

Château de la rivière

Saint-Fromond

RDV : 9h piscine de Saint-Lô

ou 9h15 château de la rivière de Saint-Fromond

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire