Nous sommes 6 ce matin au lieu-dit "La Germainerie" à La Meauffe. La météo n'est une nouvelle fois guère engageante avec ce temps grisâtre qui procure peu de lumière et ne favorise guère l'observation. La pluie nous sera épargnée le temps de la sortie.
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Plate-forme de l'ancienne carrière |
Nous sommes sur un site particulier puisqu'il s'agit de l'emplacement d'une ancienne carrière et de fours à chaux dont l'exploitation est arrêtée depuis de nombreuses années. Une partie du site est un espace naturel sensible géré par le département, les fours à chaux étant un lieu exceptionnel de reproduction des chauves-souris. La balade débute en longeant l'ancienne plate-forme de la carrière fortement compactée, elle a depuis été recouverte d'une végétation pionnière très carctéristique avec notamment de la cardère. Cette zone en friche est peu fréquentée en ce moment, tout comme la zone de broussailles et de ronces qui la jouxte, très riche au printemps en fauvettes principalement. Il faut donc regarder en l'air pour observer quelques oiseaux :
grand cormoran,
mouette rieuse venant de la baie des Veys,
pinson des arbres,
pigeon ramier,
canard colvert,
héron cendré,
choucas des tours,
corbeau freux et
corneille noire. Cependant, des cris qui, à l'amorce, feraient penser à un pic vert nous intriguent : ce sont trois limicoles au loin qui se poursuivent ou alarment de la présence d'un intrus. Chevalier à coup sûr mais lequel? Tout laisse penser que ce sont des
chevaliers aboyeurs certainement posés sur les rives vaseuses de la Vire. Le terme d'aboyeur correspond tout à fait à ce cri peu discret. Un
pipit farlouse alarmé s'envole.
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Rougegorge familier en bord de Vire |
Nous nous arrêtons au bord du plan d'eau qui s'est formé dans l'excavation de la carrière. Peu d'oiseaux sont présents à part quelques
mésanges bleue et charbonnière. Nous pénétrons dans une des galeries des fours à chaux. Une ouverture donne vision sur une zone boisée humide traversée par un ruisseau : on entend la
mésange nonnette et le
grimpereau des jardins. Au niveau d'une plate-forme, nous distinguons avec difficulté quelques grives mauvis qui se révèleront ensuite très présentes sur tout le secteur visité. Un
rougegorge familier est tout proche et le chant de l'
accenteur mouchet sort du bois voisin. Haut dans les frondaisons, la
mésange à longue queue pousse ses petits cris répétés ; elle n'est pas la seule. En longeant le chemin qui mène vers la rivière, les deux roitelets apparaissent , un
roitelet à triple-bandeau et quelques
roitelets huppés.
Nous passons sous un pont de chemin de fer pour rejoindre la Vire. Nous entendons de loin le gazouillis sans fin des
étourneaux sansonnets perchés dans un peuplier à proximité d'une ferme en rive gauche. On observe dans la végétation des rives les mouvement du troglodyte mignon et de quelques mésanges. Un martin-pêcheur était perché sur la rive opposée. Jamais familier, il s'envole et va se percher une centaine de mètres plus loin. Un pic épeiche crie puis va se percher un peu plus loin. Ce peut être un jeune puisque la calotte a paru bien colorée de rouge.
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Au bord du plan d'eau, peu d'oiseaux. |
Le chemin de halage a été modifié et retracé quelques mètres à droite à cause de l'érosion naturelle des berges. La rangée d'arbres connue se trouve maintenant à gauche du chemin. Un grimpereau des jardins explore successivement les troncs de ces arbres. Au-delà d'une grande prairie humide, on aperçoit un vaste verger de pommiers et comme par hasard quelques grives litornes décollent et nous survolent. Cette espèce de grosse grive est familière des vergers et aussi des prairies grasses. La rangée de peupliers où le gui prospère accueille une ou deux grives draines spécialistes de cette plante : c'est le cri roulé et fort qui permet d'identifier l'espèce. En vol, le dessous des ailes est blanc et l'oiseau ferme longuement ses ailes. Une légère pluie et la montre nous font rebrousser chemin. Au retour, nous apercevons posé et en vol un chardonneret élégant isolé. C'est curieux parce que cet oiseau explore souvent en groupes ce type de milieu. Une buse variable sera le seul rapace observé en deux heures.
Nous regagnons les voitures. L'échange entre les participants se poursuit et permet de voir en vol plusieurs espèces, quelques tarins des aulnes, bouvreuils pivoines (3) et aussi d'entendre un verdier d'Europe. La présence de ces oiseaux mangeurs de graines montrent bien l'attractivité de ces zones peu entretenues ou en évolution libre : prairies humides, friches, buissons, fourrés, boisement humide sont des sources d'alimentation pour les granivores et aussi pour les insectivores puisque nous entendrons aussi le pouillot véloce, hivernant dans les bosquets de saules.
Malgré la lumière basse et le temps chagrin, 36 espèces ont été observées. Elles ont été, cependant, plus souvent entendues que vues. On retrouve évidemment la base des oiseaux communs de Normandie mais le nombre relativement élevé d'espèces permet une nouvelle fois de constater la richesse d'une zone constituée de milieux différents et relativement préservés. Une autre visite au printemps sera intéressante parce qu'on trouvera dans la liste les oiseaux migrateurs, comme les fauvettes spécialistes des fourrés et buissons et d'une strate arbustive basse et les pouillots
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Vue sur zone boisée humide dans une galerie de four à chaux | | | |
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Liste des espèces : accenteur mouchet, alouette des champs, bouvreuil pivoine, buse variable, canard colvert, chardonneret élégant, chevalier aboyeur, choucas des tours, corbeau freux, corneille noire, étourneau sansonnet, geai des chênes, grand cormoran, grimpereau des jardins, grive draine, grive litorne, grive mauvis, grive musicienne, héron cendré, martin-pêcheur, mésange à longue queue, mésange bleue, mésange charbonnière, mésange nonnette, mouette rieuse, pic épeiche, pie bavarde, pipit farlouse, pouillot véloce, poule d'eau, roitelet à triple-bandeau, roitelet huppé, rougegorge familier, tarin des aulnes, troglodyte mignon, verdier d'Europe.
Espèce remarquable en rouge
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