samedi 22 février 2025

Animation du 19 février 2025 à Pont-Hébert/50

 Le temps est calme, nuageux et sans vent. Les températures radoucissent. 

14 personnes sont présentes au rendez-vous sur le parking du centre-bourg.

Mésange à longue queue au bout des jumelles (JMJ)
C'est, dès le départ, l'occasion de repérer quelques oiseaux urbains, tout au moins liés au bâti et aux habitations du bourg  Les plus connus d'entre eux sont les pigeons domestiques et les moineaux domestiques. Déjà, on peut observer des comportements prénuptiaux (avant la reproduction) : les choucas des tours, petits corvidés gris et noirs à l'œil bleu, assez bavards en période de reproduction, occupent très tôt dans la saison la cheminée où ils installeront leur nid. Les places sont chères d'autant plus que cette espèce est en évolution favorable en Normandie. La même progression est observée en Bretagne. Les moineaux domestiques dont nous distinguons bien le mâle et la femelle sont en phase d'appropriation des sites de nid, ici des espaces sous les toits ou des cavités dans les murs. Ils deviennent aussi plus bruyants à cette période. L'accenteur mouchet est entendu : le chant est fluide et sans variation. Deux individus se rapprochent sur le toit d'un bâtiment.

 Deux tourterelles turques se poursuivent. Un oiseau sera entendu plus tard poussant ses 3 notes entrecoupées de pauses plus ou moins longues. Pour elle, aussi la saison nuptiale commence.

A droite la Vire, à gauche le petit bois (JMJ)
Le pinson des arbres chante : ce n'est pas une espèce urbaine même si on la rencontre beaucoup en ville. Elle est liée ici à la présence de l'arbre qui lui procure poste de chant et site de nid. C'est la période de début du chant. Nous aurons  l'occasion ensuite de distinguer les différences de plumage entre le mâle et la femelle. Le mâle va devenir de plus en plus coloré et la femelle va rester relativement brun-gris.

Avant d'emprunter le chemin, une fauvette à tête noire est observée furtivement, sortant des buissons. Insectivore au printemps, cette fauvette se met à manger des fruits à l'automne ( mûres, aubépine, lierre, etc). C'est un migrateur partiel qui peut se rencontrer en hiver comme on le constate ici. Un autre migrateur partiel est vu aussi, dans la végétation de la rive de la Vire, circulant dans les branches basses. C'est le pouillot véloce qui trouve encore quelques insectes, larves ou œufs dans les secteurs humides.

Des observateurs assidus
Nous empruntons le chemin de halage qui est relativement sec et donc praticable. La grive musicienne entonne son chant saccadé et rythmé. Elle n'est pas facile à voir. Elle a la stature d'un merle, est brune sur le dessus, claire au-dessous avec des tâches allongées dites sagittales en forme de flèche sur la poitrine et le ventre. 

Deux mésanges à longue queue circulent dans la végétation de la rive, petite boule reconnaissable à sa tête noir et blanc et sa longue queue qui lui donne un vol très onduleux et saccadé.

Nous observons quelques espèces liées à la rivière et aux milieux humides. Le grand cormoran est vu à plusieurs reprises, c'est un hivernant courant sur la Vire. Il y a quelques dortoirs nocturnes ici et là le long du fleuve. Les oiseaux présents ici rejoindront dans quelques semaines leur colonie de reproduction soit continentales (Tourbière de Baupte, bords de lacs, de rivières ou d'étangs) soit maritimes (colonie sur des zones rocheuses). Un couple de canard colvert est discret au bord de la rive : il lui faut de la végétation retombante pour installer son nid. Pour cette espèce, la reproduction a commencé. Une autre espèce de rivière est entendue : c'est la poule d'eau qui montre déjà ses belles couleurs de reproduction, rouge au bec, blanc de la queue.

Pouillot véloce (PPo)
Sur les prairies de la vallée, nous apercevons un héron garde-bœufs puis plusieurs qui le rejoindront sur l'autre rive. Sa présence est liée au bétail, bovins ou chevaux. Cet oiseau, au bec jaune assez court et épais, est d'apparition récente en Normandie mais il a vite colonisé l'espace. L'apparition en tant qu'hivernants et nicheurs des hérons blancs est à mettre en rapport avec le réchauffement climatique : aigrette garzette, grande aigrette et garde-bœufs sont des espèces sudistes à l'origine. Un héron cendré déploie son vol ample et lent, au-dessus de la prairie : le héron est un prédateur de petits mammifères ; on dit à ce moment-là qu'il mulotte, comme le renard. Quelques mouettes rieuses sont posées dans une petite cuvette humide. Plusieurs types de plumage sont observés : adultes avec calotte chocolat en livrée nuptiale, adultes en plumage hivernal avec tête clair et petite tache derrière l'œil, individus en plumage intermédiaire et oiseaux immatures, traces brunes dans le  plumage et extrémité de la queue noire. 

Un oiseau se fait remarquer en décollant rapidement d'une prairie humide. Le vol est rapide un peu chaloupé, le bec est long et paraît disproportionné par rapport au corps. L'oiseau effectue un large cercle et vient se poser à son point de départ, petite dépression avec joncs. C'est la bécassine des marais typique de ces milieux. L'oiseau est hivernant et a disparu quasiment de la liste des oiseaux nicheurs.

Tiens, la grive draine chante au loin. Le chant caractéristique résonne fortement car l'oiseau est perché, haut pour chanter.  L'espèce est plus localisée que la grive musicienne. Il lui faut souvent des peupliers avec du gui pour être présente en hiver. Aux beaux jours, elle peut se rapprocher des habitations pour nicher.

Buse variable (PPo)
3 buses variables sont observées dont 1 perchée près d'une corneille noire et d'un reste de nid. Concurrence? Pas certain que la buse l'emporte. Deux autres buses se poursuivent marquant ainsi le début des manœuvres nuptiales. Le fait de les voir monter et effectuer des cercles lents dans le ciel est  un signe de parade.

Les deux versants de la vallée sont assez boisés et même forestiers par endroits. D'où la présence des pics, qui fréquentent  aussi la ripisylve (végétation des rives avec ses bois tendres). On entend le tambourinage bref et sonore du pic épeiche, qui ne sera pas vu, et aussi le chant (ou rire) du pic vert.

En arrivant près d'un petit bois où l'on rencontre régulièrement des oiseaux forestiers comme les pics, les mésanges, le grimpereau et la sittelle torchepot. Seule, la sittelle torchepot se fait entendre mais pas voir.  

Au retour, nous entendrons le pipit farlouse, hôte discret des prairies légèrement humides où l'eau affleure à peine. Si le cri n'est pas entendu, il est facile de passer à côté de cet oiseau. Le grimpereau des bois qui aime bien les écorces épaisses des aulnes chante par ci par  là. Il ne sera pas vu non plus.

Rougegorge familier chantant (PPo)

La sortie s'achève. Il est temps de récapituler tout ce qui a été vu. Les participants très attentifs n'ont rien oublié. 35 espèces ont été observées malgré l'absence d'espèces régulières sur le site, la bergeronnette des ruisseaux, la mésange nonnette et le faucon crécerelle. Merci à eux et elles  pour leur curiosité et leur bonne humeur.

Ils ont chanté ce matin : accenteur mouchet, grimpereau des jardins, grive draine, grive musicienne,  mésange bleue, mésange charbonnière, pic vert, pinson des arbres, rougegorge familier,  tourterelle turque, troglodyte mignon

Photographies : Jean-Marc Jansen (JMJ) Patrick Potevin (PPo) 

Liste des espèces : accenteur mouchet, bécassine des marais, buse variable, choucas des tours, canard colvert, corneille noire, étourneau sansonnet, fauvette à tête noire, geai des chênes, goéland argenté, grand cormoran, grimpereau des jardins, grive draine, grive musicienne, héron cendré, héron garde-bœufs, merle noir, mésange à longue queue, mésange bleue, mésange charbonnière,  moineau domestique, mouette rieuse, pic épeiche, pic vert, pigeon biset domestique, pigeon ramier, pinson des arbres, pipit farlouse, pouillot véloce, poule d'eau,  rougegorge familier, sittelle torchepot, tourterelle turque, troglodyte mignon, verdier d'Europe.

 

Prochaine étape

Mercredi 19 mars 2025

MONTFIQUET/14

Chants des oiseaux forestiers

Ecoute des chants du Bois-l'Abbé, seul secteur manchois de la forêt de Cerisy.

Rendez-vous : 9h30 parking de la maison forestière du rond-point qui se trouve sur la D13 entre le carrefour de l'embranchement et Cerisy-la-Forêt. 

Contacts : abrodin@wanadoo.fr ph.gachet50@gmail.com

jeudi 23 janvier 2025

Animation du 22 janvier 2025 à Geffosse-Fontenay/14


Les adhérents saint-lois du GONm s'étaient décentralisés, ce jour-là, en baie des Veys à Geffosse-Fontenay. Après une dizaine de jours très froids, la douceur était de retour avec un temps gris et brumeux, comme on les aime, mais pas idéal pour l'observation des oiseaux. Le temps est calme cependant. Heureusement, les 9 participants ont échappé à la pluie qui est arrivée en abondance en toute fin de parcours. 

Bécasseau variable
Les premières espèces observées sont des espèces communes, liées à la haie, rougegorge familier et merle. Une bande d'étourneaux sansonnets circule : la plupart de ces oiseaux proviennent de la grande exploitation agricole au sud.

Dans une prairie de mielle à l'arrière de la dune, quelques oiseaux sont au repos ou en recherche de
nourriture : quelques vanneaux huppés, des courlis cendrés et 1 goéland cendré. Le vanneau huppé noir et blanc de loin est un limicole qui peut descendre en nombre dès qu'il y a un coup de froid important. C'est un oiseau hivernant assez habituel des zones humides, des zones littorales et aussi des espaces cultivés. Il peut former des grands groupes comme dans les marais de Gorges dans la Manche. Le courlis cendré est un oiseau commun sur les vasières et, comme on le voit ici,  sur des prairies humides et des zones cultivées. Son bec recourbé et long permet de le reconnaître. Autrefois, il se reproduisait dans les hautes vallées de certains cours d'eau. Cet oiseau a fait l'objet d'un moratoire de chasse pour le protéger des menaces qui pesaient sur lui. Hivernant, il se reproduit en Normandie, dans les marais du Cotentin principalement. Le goéland cendré n'est visible qu'en hiver en Normandie ; c'est un petit goéland de la taille d'une mouette rieuse avec qui il peut être confondu de loin.


Nous quittons la route pour suivre l'arrière-dune. Tout de suite des mouvements sont perceptibles au sol dans la végétation. Les pipits farlouses sont discrets. Seul leur cri de vol permet de les identifier rapidement. Bec pointu, plutôt brunâtre et strié sur la poitrine, les flancs  et une partie du ventre, les rectrices externes claires, pattes couleur chair, il est assez farouche. 

Grand gravelot

D'autres passereaux circulent à la recherche de nourriture sur l'arrière-dune où se sont déposés des algues qui en se décomposant procurent  de la nourriture aux oiseaux . Nous verrons le rougegorge familier, le pouillot véloce et le tarier pâtre explorer cette laisse de mer.

Il faut maintenant poser la lunette et identifier tous les oiseaux de la vasière. La plupart d'entre eux se nourrissent et quelques-uns sont au repos comme au loin, goéland argenté et goéland marin et le grand cormoran. Plus près de nous, sont observés quelques petits limicoles caractéristiques (limicole est un terme général qui désigne les oiseaux qui se nourrissent dans la vase, leur morphologie est adaptée à la recherche de nourriture sur des espaces vaseux ou sableux : le bécasseau variable, le bécasseau sanderling et le grand gravelot. Le bécasseau variable est le plus courant des limicoles sur les côtes normandes. Il peut former des groupes importants. Il arpente tranquillement et sans relâche la vasière. Le plumage est gris-brun sans contraste particulier. Une bande pectorale bien délimitée permet de l'identifier. Le bécasseau sanderling est nettement gris clair :  le bec est assez épais et court par rapport à celui de bécasseau variable. C'est le jouet mécanique qui, en groupe,  fuit les vagues sur les plages. Autre limicole présent, le grand gravelot est reconnu par son côté ramassé et trapu, par son bec court et  son collier noir qui fait le tour de la poitrine. hivernant il niche un peu en Normandie sur les côtes est et ouest du Cotentin. Les deux autres gravelots, le gravelot à collier interrompu et le petit gravelot arrivent au printemps même si quelques individus de "collier interrompu" peuvent être observés en hiver.

Bécasseau sanderling
Deux autres espèces de limicole sont présentes : le pluvier argenté et le chevalier culblanc. Le pluvier argenté est plutôt rond et de tonalité grise. Le bec est assez court et épais. C'est un hivernant bien présent sur le littoral et dans les havres notamment. Le chevalier culblanc est un chevalier typique, assez longues pattes et long bec. Celui-ci est souvent visible en  migration au bord des eaux douces sur les rives vaseuses (étangs, lacs). Il est reconnaissable en vol à son croupion blanc et les barres terminales sombres sur la queue. C'est un hivernant pur. Curieusement pour un limicole, il niche dans des arbres dans un ancien nid de grive.

Nous pouvons aussi observer quelques tadornes de Belon, gros canard contrasté familier des côtes basses, des estuaires et des baies. Il se reproduit sur les côtes normandes et quelquefois à l'intérieur des terres près de bassins de décantation.

Une autre espèce d'anatidé est observée. C'est la bernache cravant à ventre sombre que l'on voit au loin en vol rasant au-dessus de la rivière. Hivernante bien connue du littoral, cette espèce est originaire du nord de l'Europe. La bernache se nourrit principalement de l'herbe qui pousse sur les herbus, la pulcinelle.

Un petit groupe de tournepierre à collier passe au ras de la vasière au loin. 

En nous retournant vers l'intérieur, nous apercevons une grive musicienne et quelques pigeons ramiers et une ou deux corneilles noires. Une buse variable est vue brièvement : c'est le rapace le plus courant en Normandie avec le faucon crécerelle.

Nous entendons les sifflements du canard siffleur. Difficile de savoir d'où provient ce cri.

Pluvier argenté
Tournant notre regard vers la vasière, nous découvrons d'autres espèces. L'huîtrier-pie se nourrit en nombre sur l'estran, long bec rouge orangé et pattes rouges et corps noir et blanc, il est facile à identifier. Il se reproduit sur une partie du littoral normand, notamment sur les îles Chausey. Il niche par endroit sur les hauts de plage du Cotentin et du Calvados.

Notre petit groupe revient vers le point de départ, non sans avoir observé quelques passereaux qui viennent se nourrir sur la laisse de mer, rougegorge, tarier pâtre, pouillot véloce, bergeronnette grise, pipit farlouse et linotte mélodieuse (1 groupe de 5).

Il commence à pleuvoir. Nous avons tout juste le temps d'établir la liste des espèces observées. 31 espèces ont été observées, représentant un cocktail classique d'oiseaux des havres et des baies.

Liste des espèces : accenteur mouchet, bécasseau variable, bécasseau sanderling, bergeronnette grise, bernache cravant à ventre sombre, buse variable, canard siffleur, chevalier culblanc, choucas des tours, corneille noire, courlis cendré, étourneau sansonnet, goéland argenté, goéland cendré, goéland marin, grand cormoran,  grive musicienne, huîtrier-pie, linotte mélodieuse, merle noir,  moineau domestique, mouette rieuse, pigeon ramier, pipit farlouse, pluvier argenté, pouillot véloce,  tadorne de Belon, tarier pâtre, tournepierre à collier, troglodyte mignon, vanneau huppé.

Toutes les photos sauf celle du groupe ont été empruntées avec son accord à Pascal Bernardin un de nos collègues adhérent et photographe. Merci à lui.

Mammifères : Phoque veau-marin (5)

Prochaines animations 

Pont-Hébert/50

Mercredi 19 février 2025

Les oiseaux du chemin de halage

Rendez-vous : 9h30 parking de la rue des Juifs à Pont-Hébert

Sans réservation et gratuit

Contacts :  abrodin@wanadoo.fr ou ph.gachet50@gmail.com 

Montfiquet/14 Cerisy-la-Forêt

Mercredi 19 mars 2025

Premiers chants printaniers

Rendez-vous : 9h30 parking de la  maison forestière du rond-point sur la D13 à Montfiquet (prendre la direction de Cerisy au grand rond-point de l'embranchement). Le point de rendez-vous se situe à 2,7 km environ)

Sans réservation et gratuit 

Contacts :  abrodin@wanadoo.fr ou ph.gachet50@gmail.com