Le parc urbain du Bois-Jugan à Saint-Lô a été créé dans les années 1980-1990 autour d'une ferme qui avait cessé toute activité agricole. Un musée, un practice de golf, un grand espace de déambulation et des espaces pour les enfants avaient été créés à cette période. Des restes du bocage ancien avaient été maintenus, c'était la moindre des choses pour un musée dénommé "Musée du bocage normand" : ainsi, ,verger, mare, ferme, chemins creux et une prairie côtoient de larges pelouses, des petites zones humides, (bassin de filtrage et de recueil des eux pluviales), des espaces de jeux etc. Le paysage est donc varié : par endroits assez ouvert et plutôt fermé à d'autres endroits, mais présentant de nombreux micro-milieux attractifs pour les oiseaux. A noter toutefois que le réseau de haie sur talus qui avait été gardé a beaucoup souffert depuis, à cause d'un entretien peu conforme.
Nous sommes 17 ce matin, la météo est calme et ensoleillée. Les couleurs d'automne sont flamboyantes.
Les premiers oiseaux observés sont les pigeons ramiers : nous en verrons un certain nombre se nourrissant au sol, de glands probablement. Le rougegorge familier se fait entendre timidement dans la haie qui borde le chemin vers l'ancienne ferme. Le pic de migration de cette espèce est passé donc elle est moins présente : seuls les hivernants sont présents. La mésange bleue se nourrit dans une aubépine.
De la cour de la ferme-musée, nous observons quelques moineaux domestiques perchés sur la cheminée : il y a une petite colonie permanente qui établit ses nids dans les cavités du mur de la maison d'habitation ou dans les buissons touffus à l'arrière qui servent aussi de dortoirs la nuit ou de reposoirs en journée. Quelques pigeons domestiques tiennent compagnie aux moineaux : ils ont longtemps profité des greniers du musée pour nicher mais les entrées ont été bouchées si bien que la colonie a beaucoup diminué.
Sur la mare, circule discrètement une poule d'eau peu inquiète des grosses oies de basse-cour installées ici.
Nous sortons de la cour et longeons le practice de golf. Merle noir et grive musicienne se nourrissent sur les pelouses, pas trop loin cependant des haies bocagères qui leur permettent de trouver un abri rapide en cas de danger. Quelques pies arpentent les pelouses à la recherche de quelque nourriture à grapiller : il y a un dortoir à proximité, ce qui explique leur nombre. Un grive draine passe en volant et un pic vert vient savamment se percher sur un arbre mort, la pelouse est son domaine pour trouver sa nourriture principale, les fourmis.
Un geai des chênes traîne dans le secteur, chêne oblige. Un peu plus bas, nous restons quelques minutes à observer les mouvements d'oiseaux autour du bassin de recueil des eaux pluviales qui est bien colonisé par les phragmites. Pratique pour que les poules d'eau qui s'y abritent mais aussi pour les pouillots véloces, les mésanges bleues, le rougegorge et le merle qui s'y nourrissent.Des bergeronnettes grises ou de Yarrell s'activent sur un green du parcours de golf. L'herbe rase permet la chasse aux petits insectes ou oeufs ou larves dont se nourrit cette bergeronnette aux tons de dominants de gris, de blanc et de noir. Chez la Yarrell, les parties sombres sont plus accentuées.Nous remontons vers l'aire de jeux en passant par un ancien chemin creux. Des accenteurs mouchets circulent dans les haies des jardins d'agrément proches. Quelques pinsons des arbres picorent dans les feuilles tombées. Un pic épeiche se laisse voir rapidement.
Nous accédons au secteur du Poirier du Haut qui est en fait le reliquat d'un parc boisé du début du 20ème siècle avec de grands et de vieux arbres : des ifs, des érables, des chataîgniers, des chênes, des vieux houx. C'est là qu'on observe longuement une ronde de mésanges à longue queue, de mésanges bleue et charbonnière et de roitelets huppés. Pas de sittelle en vue mais un écureuil!
Nous amorçons le retour vers notre point de départ en nous arrêtant devant un petit bassin de filtrage des eaux de la piscine proche. C'est souvent un point d'observation d'oiseaux très divers que nous ne verrons pas aujourd'hui mais les verdiers d'Europe traînent autour du bassin pour se nourrir au sol , des grives et des étourneaux visitent les haies voisines ( avec des viornes bien en fruits).
De ce bassin part un fossé assez profond où quelques moutons paissent, l'herbe y est rase. Idéal pour les quelques pipits farlouses qui peuvent explorer à la recherche de nourriture. La clôture installée pour parquer les moutons leur sert de perchoir en cas de danger. L'oiseau est banal, plutôt brun avec des parties rayées sur le devant. C'est un migrateur hivernant sur ce secteur!
Dernière observation avant de partir, un faucon pèlerin qui vient de l'ouest.
Nous avons observé 31 espèces d'oiseaux dont 2 laridés en vol, goéland argenté et goéland brun.
Merci à toutes et tous pour votre présence fidèle et votre curiosité.
Le grosbec a été ôté de la liste car l'effet de contre-jour a trompé et grossi de façon importante un verdier.
Photos : pic vert, poule d'eau et groupe montant (PGa)-Groupe observant (JMJ)- Pigeon ramier, pie bavarde et tilleul chandelle (PPo)
JMJ : Jean-Marc Jansen - PGa : Philippe Gachet -PPo : Patrick Poitevin
Liste des espèces : accenteur mouchet, bergeronnette de Yarrell, chardonneret élégant, choucas des tours, corneille noire, étourneau sansonnet, faucon pèlerin, geai des chênes, goéland argenté, goéland brun, grive draine, grive mauvis, grive musicienne, merle noir, mésange à longue queue, mésange bleue, mésange charbonnière, moineau domestique, pic épeiche, pic vert, pie bavarde, pigeon biset domestique, pigeon ramier, pinson des arbres, pipit farlouse, poule d'eau, pouillot véloce, roitelet huppé, rougegorge familier, troglodyte mignon, verdier d'Europe
Corneilles au guet dans un pin (PGa) |