jeudi 15 mai 2025

Rendez-vous avec les oiseaux du 14 mai 2025 à La Chapelle-sur-Vire-Troisgots/50

Bergeronnette des ruisseaux et poule d'eau

Cette animation s'est déroulée à La-Chapelle-sur-Vire sous un soleil estival. 9 personnes étaient présentes au départ, à proximité  du pont qui franchit la Vire. Le circuit se dirigeait vers la carrière de la Roque en suivant le chemin de halage puis revenait par la petite route départementale qui rejoint le bourg de La Chapelle-sur-Vire.

 Il a permis de rencontrer quelques oiseaux patrimoniaux qui constituent un des intérêts des lieux. Nous nous sommés hâtés lentement pour accomplir ce petit circuit parce que la météo avait particulièrement éveillé les oiseaux et nous nous sommes arrêtés souvent. 

Plusieurs chanteurs classiques se font entendre dès le départ ; rougegorge familier, merle noir, pouillot véloce, fauvette à tête noire, pigeon ramier et pinson des arbres. Le chardonneret élégant chante aussi et un individu circule dans une haie : peut-être construit-il son nid? Nous nous attardons sur le pont pour admirer le nouveau paysage de la vallée depuis que les ouvrages (centrale électrique, barrage,bief) ont été arasés. La bergeronnette des ruisseaux chasse sur la rive à partir d'un perchoir et une poule d'eau se dessine dans l'ombre des feuillages. Un canard colvert passe. Nous avons 3 des hôtes principaux des cours d'eau mais nous ne verrons pas le martin-pêcheur. Quelques martinets noirs survolent en groupe le bourg, à toute allure. Ils viennent d'arriver, vont se reproduire et très vite repartir à la fin juillet. Les jeunes restent un mois au nid avant de s'envoler.

Nous empruntons le chemin de halage. Quelques indices de reproduction sont observés : mésange bleue nourrissant dans un nichoir, pouillot véloce et mésange charbonnière transportant de la nourriture. Le grimpereau des jardins doit être occupé lui aussi , nous le voyons grimper un tronc à la recherche de nourriture pour ses jeunes. Un oiseau est perché bien droit au sommet d'une branche nue , bien dressé légèrement rayé, il effectue des petits vols rapides pour capturer ses proies en vol. Il vit volontiers près de l'homme. Une buse variable est ensuite observée sur le côteau : c'est un individu clair souvent vu ici. Un autre oiseau ressemblant à la buse est observé : c'est la bondrée apivore. Elle sera confirmée par les photos sur lesquelles, on distingue bien la petite tête de pigeon, la barre intermédiaire sur la queue, les flancs rayés de roux et les fines lignes sous les ailes. La bondrée est un migrateur qui arrive assez tard au printemps. A l'automne, on peut voir des quantités abondantes de l'espèce franchir les cols pyrénéens. Mangeuse de guêpes et d'autres insectes, elle est cependant trop peu abondante dans la région pour qu'elle ait un impact sur la réduction de la population de frelon asiatique. L'oiseau est fidèle au site puisqu'il est observé régulièrement mais pas tous les ans depuis plusieurs années.

Le long du chemin, nous entendons la fauvette des jardins et la fauvette à tête noire, ce qui permet de distinguer les chants assez proches. Le chant de la seconde se termine par une jolie phrase musicale. La fauvette des jardins peut passer inaperçue si elle ne chante pas.

Nous arrivons à la carrière. Pas besoin de chercher longtemps, le faucon pèlerin est perché sur une arête de la falaise. Assez costaud, ce pourrait être la femelle. Le nid est situé sur une vire proche. Un deuxième oiseau est vu en vol. Le faucon pèlerin occupe le site depuis 2014. Il s'est reproduit presque chaque année : il y a  une prédation des œufs par un mammifère,  une année et pas de nidification, une autre (1 seul individu présent). https://forum.gonm.org/viewtopic.php?p=5812#p5812

Dans la carrière, on peut observer le geai des chênes, le pigeon ramier et la mésange charbonnière mais pas l'hypolaïs polyglotte, familière des buissons, et la fauvette grisette pourtant abondante cette année. Un peu plus tôt en matinée, avant l'animation, la tourterelle des bois a été repérée par son chant roulé facile à reconnaître.

Nous nous arrêtons un peu plus loin devant d'anciens bassins d'épuration. Un canard colvert mâle se repose. Installé assez haut, il peut surveiller le bassin . Nous entendons des cris assez aigus de corvidés. Tiens, tiens! En nous retournant, dans un frêne, nous distinguons une grosse masse sombre : pas de doute c'est un grand corbeau. Il y a là certainement une famille avec deux jeunes, nous verrons au moins 4 individus. Le jeune grand corbeau ressemble beaucoup à un adulte en plus mat au niveau du plumage et le bec est plus clair, commissure claire.

Ce petit groupe est visité par 6 corbeaux freux arrivant d'on ne sait où, qui ont certainement été alertés par les cris de jeunes et qui ne sont guère ravis de cette présence. Il y a certainement une corbeautière pas loin.

La sittelle torchepot est entendue dans la peupleraie et un verdier chante dans un jardin à l'entrée du bourg. 

La boucle est bouclée. 32 espèces ont été notées avec l'absence de l'accenteur mouchet qui va être de plus en plus discret et des pics, pourtant eux aussi familiers des lieux. La nidification incite les espèces à la prudence. Pas d'hirondelle non plus!

A noter que nous avons vu ce matin, tous les corvidés normands : choucas, freux, corneille, geai des chênes, grand corbeau et pie et un rapace diurne peu fréquent, la bondrée apivore.

Merci à tous les participants pour leur enthousiasme et leur curiosité.

Photographies dans l'ordre d'apparition (Patrick Potevin) : groupe - église -  bondrée apivore - gobemouche gris - faucon pèlerin - grand corbeau.

Liste des espèces :  bergeronnette des ruisseaux, bondrée apivore, buse variable, chardonneret élégant, canard colvert, choucas des tours, corbeau freux, corneille noire, étourneau sansonnet, faucon pèlerin, fauvette à tête noire, fauvette des jardins, geai des chênes, gobemouche gris, grimpereau des jardins, grive musicienne, martinet noir, merle noir, mésange bleue, mésange charbonnière, moineau domestique, pie bavarde, pigeon ramier, pinson des arbres, pouillot véloce, poule d'eau,  rougegorge familier, serin cini, sittelle torchepot, tourterelle des bois, troglodyte mignon,verdier d'Europe

Autres images :  toutes les photographies sont de Patrick Potevin (Merci à lui) sauf celle qui est de Colette Romieu

La Vire  avec la carrière en fond

Faucon pèlerin au bout de la jumelle

Arbre mort vénérable   


 

Point de départ     


Bondrée apivore (Colette Romieu). Rectrices en mue

Grand corbeau (Patrick Potevin)


La prochaine sortie aura lieu en juin (autour du 11 juin) mais sera à confirmer.

 

dimanche 27 avril 2025

Animation du 16 avril 2025 à Saint-Fromond/50

Cigognes au nid  : recharge en matériaux


 

Nous étions dix participants à la sortie cigognes au château de la Rivière à Saint Fromond.
Beau soleil et belle luminosité. Après les cigognes, pour certaines en pleine couvaison et d’autres en rechargement de leurs nids, le premier passereau à se manifester est la Bouscarle de Cetti cachée dans les buissons.
Nous avons longé le château par le chemin de gauche et avons été faire un bout de route en direction du marais.

Par ordre d’observation: Cigogne blanche, Bouscarle de Cetti, Troglodyte mignon, Pinson des arbres, Moineau domestique qui pour quelques uns font leur nids au creux des nids de cigognes.Ensuite, chant de la Fauvette à tête noire, Pigeon ramier, Merle noir, Pouillot véloce, Poule d’eau, Chardonneret élégant, Accenteur mouchet, Linotte mélodieuse. Cinq hérons garde-boeuf s’envolent au détour du chemin. Goéland argenté en vol au dessus de nos têtes, Phragmite des joncs le long des canaux, Busard des roseaux mâle que nous aurons la chance d’observer plus longuement près du canal, une Bergeronnette printanière, Alouette des champs et Cisticole des joncs. Nous nous sommes dirigés ensuite le long du canal Vire/Taute .
Présence du Grèbe castagneux sur le canal, plusieurs chants de Pouillot fitis,  une Aigrette garzette et à nouveau observation du Busard des roseaux, au loin une Buse variable  en vol tandis que le Héron cendré s’envole. Une Bergeronnette grise nous passe sous le nez ainsi qu’un Bruant des roseaux. Tout ceci, sans oublier la Mésange charbonnière, la Mésange bleue, la Pie bavarde et la Corneille noire.
Ce qui fait un total de 32 espèces pour cette matinée ensoleillée.
Merci à tous les participants et rendez-vous le 14 mai à 9h au parking de la Chapelle sur Vire. Nous aurons peut-être la chance d’observer le couple de faucon pèlerin ainsi que le grand corbeau. 
Rédaction : Alain Brodin
Le château de la Rivière

Liste des espèces ; accenteur mouchet, aigrette garzette, alouette des champs, bergeronnette grise, bergeronnette printanière, bouscarle de Cetti,  bruant des roseaux, busard des roseaux, buse variable,chardonneret élégant, cigogne blanche,cisticole des joncs, corneille noire, fauvette à tête noire,  goéland argenté, grèbe castagneux, héron cendré, héron garde-bœufs, linotte mélodieuse, merle noir,   mésange bleue, mésange charbonnière, moineau domestique, phragmite des joncs, pie bavarde, pigeon ramier,  pouillot fitis, pouillot véloce, , pinson des arbres, rougegorge familier,  troglodyte mignon
Accenteur mouchet
Buse variable
Linotte 
Chardonneret
Phragmite
Bouscarle

Prochaine sortie : Troisgots- La Chapelle sur Vire

Mercredi 14 mai 2025 à 9h00 

Départ du parking de la Chapelle près du pont sur la 

jeudi 20 mars 2025

Animation du 19 mars 2025 à Cerisy-la-Forêt/50

 


Le temps est calme et assez clair. Il s'adoucira et s'ensoleillera en deuxième partie.

Les 14 participants se retrouvent à la maison forestière du rond-point et empruntent la route forestière de Bois-l'Abbé. Ce chemin longe des parcelles forestières de nature différentes, futaie de hêtres, parcelles de régénération, taillis sous futaie, taillis, parcelles enrésinées, parcelles de boisement ancien anciennes.

L'oiseau le plus présent vocalement est le pouillot véloce, petit oiseau migrateur partiel qui rechante en mars. En hiver, si il lui arrive d'être présent, il est muet.

Deux autres espèces sont entendues plusieurs fois, la grive musicienne qui lance son chant long et rythmé et le pinson des arbres qui émet un chant toujours semblable et sans variation. Une fauvette à tête noire circule et chantonne dans les ronciers proches de la maison forestière.

Dans la hêtraie, nous observons les mésanges bleue et charbonnière, mais aussi la mésange nonnette identifiée grâce à son cri et à son activité plus remuante. Un couple de mésange à longue queue circule le long de l'allée : les couples se forment. Nous observerons au retour dans ce secteur, 3 sittelles torchepots qui viennent volontiers se nourrir dans ce secteur : elles sont énervées et actives comme souvent en période prénuptiale, un roitelet à triple-bandeau qui chante à proximité d'un lierre, plante qu'il fréquente souvent et aussi un pic mar très mobile dans la canopée.

Du secteur où le bois ancien a été volontairement maintenu depuis plusieurs années, décolle un pic noir, reconnaissable à sa taille, son vol ample et onduleux et sa tonalité sombre. Cet oiseau très forestier  peut sortir de la forêt pour s'installer dans un bocage boisé avec de vieux arbres : on le rencontre  jusqu'à la mer à l'ouest du département de la Manche. Même si il a progressé largement depuis plusieurs années, il reste un oiseau assez peu fréquent. Il pourrait être limité par la disparition du hêtre qui est son essence de prédilection pour creuser une cavité.


Du même endroit, deux canards colverts passent en vol : ils ont décollé de la clairière très humide que nous longerons plus loin. 

Une période de calme avec peu d'activité suit : le troglodyte mignon, les mésanges habituelles, le pinson et  le grimpereau des jardins se font entendre régulièrement. Nous apercevons un chevreuil timide dans une travée. Le squelette d'un cerf est trouvé sur le bas-côté du chemin (cf photo)

Nous arrivons à la clairière : c'est un vaste parcelle qui a été déboisée depuis plusieurs années. Elle est un peu en libre évolution mais reste encore un milieu ouvert qui espérait accueillir certaines espèces de papillons forestiers et l'engoulevent d'Europe. C'est un lieu de passage du pic noir qui profite de quelques arbres morts laissés sur place. Elle accueillera dans quelques semaines, le pipit des arbres.


Nous arrivons à une parcelle où sont maintenus  de vieux arbres dont certains bien travaillés par le pic noir (un hêtre, cf photo) et le pic épeiche (une chandelle de bouleau avec de nombreuses cavités). Nous entendons les cris secs du pic épeiche, "psic",  que nous devinons plus que nous ne voyons. Cette parcelle est assez vivante habituellement mais aujourd'hui, les oiseaux ne se bousculent pas : une buse variable trace quelques orbes au-dessus de la cime des arbres, deux geais des chênes crient, alarmés par notre passage sûrement ou un intrus pédestre. La sittelle torchepot est entendue aussi mais le pic mar familier des lieux ne répond pas. Par contre, le chant du pic vert (son rire) est bien net et proche. Un verdier d'Europe est aussi entendu : il y a un effet de lisière qui permet d'observer des espèces qui ne sont pas véritablement forestière (chardonneret et linotte ici).

D"autres oiseaux seront aperçus en vol, la grive mauvis qui va quitter la région rapidement et l'étourneau sansonnet en petit effectif, signe de formation de couple. Les étourneaux utilisent les trous de pic pour nicher : ce n'est pas cela qui manque dans une forêt.

Nous revenons sur nos pas vers notre point de départ. 27 espèces ont été observées : ce qui constitue un bon score forestier. Les espèces forestières caractéristiques ont été vues. Revenez dans un mois sur le site, vous constaterez le changement de fond sonore. La fauvette à tête noire sera beaucoup plus audible et certains migrateurs arriveront : pipit des arbres, pouillot siffleur éventuellement, rougequeue à front blanc et plus tard le gobemouche gris.

Liste des espèces : accenteur mouchet, buse variable, canard colvert, corneille noire, étourneau sansonnet, fauvette à tête noire, geai des chênes, grimpereau des jardins, grive mauvis, grive musicienne, merle noir, mésange à longue queue, mésange bleue, mésange charbonnière, mésange nonnette, pic épeiche, pic mar, pic noir, pic vert, pigeon ramier, pinson des arbres, pouillot véloce, roitelet à triple-bandeau, rougegorge familier, sittelle torchepot, troglodyte mignon, verdier d'Europe

Photographies : Patrick Potevin

 



On n'entend rien!

Prochaine animation

SAINT-FROMOND/50

Cigognes et autres oiseaux du marais

Mercredi 16 avril 2025 à 9h.

Rendez-vous : 9h sur le parking du château accès par la D 377. Covoiturage possible : 8h30 parking Leclerc Agneaux.

Contacts : abrodin@wanadoo.fr et ph.gachet50@orange.fr

 

 

 

 

samedi 22 février 2025

Animation du 19 février 2025 à Pont-Hébert/50

 Le temps est calme, nuageux et sans vent. Les températures radoucissent. 

14 personnes sont présentes au rendez-vous sur le parking du centre-bourg.

Mésange à longue queue au bout des jumelles (JMJ)
C'est, dès le départ, l'occasion de repérer quelques oiseaux urbains, tout au moins liés au bâti et aux habitations du bourg  Les plus connus d'entre eux sont les pigeons domestiques et les moineaux domestiques. Déjà, on peut observer des comportements prénuptiaux (avant la reproduction) : les choucas des tours, petits corvidés gris et noirs à l'œil bleu, assez bavards en période de reproduction, occupent très tôt dans la saison la cheminée où ils installeront leur nid. Les places sont chères d'autant plus que cette espèce est en évolution favorable en Normandie. La même progression est observée en Bretagne. Les moineaux domestiques dont nous distinguons bien le mâle et la femelle sont en phase d'appropriation des sites de nid, ici des espaces sous les toits ou des cavités dans les murs. Ils deviennent aussi plus bruyants à cette période. L'accenteur mouchet est entendu : le chant est fluide et sans variation. Deux individus se rapprochent sur le toit d'un bâtiment.

 Deux tourterelles turques se poursuivent. Un oiseau sera entendu plus tard poussant ses 3 notes entrecoupées de pauses plus ou moins longues. Pour elle, aussi la saison nuptiale commence.

A droite la Vire, à gauche le petit bois (JMJ)
Le pinson des arbres chante : ce n'est pas une espèce urbaine même si on la rencontre beaucoup en ville. Elle est liée ici à la présence de l'arbre qui lui procure poste de chant et site de nid. C'est la période de début du chant. Nous aurons  l'occasion ensuite de distinguer les différences de plumage entre le mâle et la femelle. Le mâle va devenir de plus en plus coloré et la femelle va rester relativement brun-gris.

Avant d'emprunter le chemin, une fauvette à tête noire est observée furtivement, sortant des buissons. Insectivore au printemps, cette fauvette se met à manger des fruits à l'automne ( mûres, aubépine, lierre, etc). C'est un migrateur partiel qui peut se rencontrer en hiver comme on le constate ici. Un autre migrateur partiel est vu aussi, dans la végétation de la rive de la Vire, circulant dans les branches basses. C'est le pouillot véloce qui trouve encore quelques insectes, larves ou œufs dans les secteurs humides.

Des observateurs assidus
Nous empruntons le chemin de halage qui est relativement sec et donc praticable. La grive musicienne entonne son chant saccadé et rythmé. Elle n'est pas facile à voir. Elle a la stature d'un merle, est brune sur le dessus, claire au-dessous avec des tâches allongées dites sagittales en forme de flèche sur la poitrine et le ventre. 

Deux mésanges à longue queue circulent dans la végétation de la rive, petite boule reconnaissable à sa tête noir et blanc et sa longue queue qui lui donne un vol très onduleux et saccadé.

Nous observons quelques espèces liées à la rivière et aux milieux humides. Le grand cormoran est vu à plusieurs reprises, c'est un hivernant courant sur la Vire. Il y a quelques dortoirs nocturnes ici et là le long du fleuve. Les oiseaux présents ici rejoindront dans quelques semaines leur colonie de reproduction soit continentales (Tourbière de Baupte, bords de lacs, de rivières ou d'étangs) soit maritimes (colonie sur des zones rocheuses). Un couple de canard colvert est discret au bord de la rive : il lui faut de la végétation retombante pour installer son nid. Pour cette espèce, la reproduction a commencé. Une autre espèce de rivière est entendue : c'est la poule d'eau qui montre déjà ses belles couleurs de reproduction, rouge au bec, blanc de la queue.

Pouillot véloce (PPo)
Sur les prairies de la vallée, nous apercevons un héron garde-bœufs puis plusieurs qui le rejoindront sur l'autre rive. Sa présence est liée au bétail, bovins ou chevaux. Cet oiseau, au bec jaune assez court et épais, est d'apparition récente en Normandie mais il a vite colonisé l'espace. L'apparition en tant qu'hivernants et nicheurs des hérons blancs est à mettre en rapport avec le réchauffement climatique : aigrette garzette, grande aigrette et garde-bœufs sont des espèces sudistes à l'origine. Un héron cendré déploie son vol ample et lent, au-dessus de la prairie : le héron est un prédateur de petits mammifères ; on dit à ce moment-là qu'il mulotte, comme le renard. Quelques mouettes rieuses sont posées dans une petite cuvette humide. Plusieurs types de plumage sont observés : adultes avec calotte chocolat en livrée nuptiale, adultes en plumage hivernal avec tête clair et petite tache derrière l'œil, individus en plumage intermédiaire et oiseaux immatures, traces brunes dans le  plumage et extrémité de la queue noire. 

Un oiseau se fait remarquer en décollant rapidement d'une prairie humide. Le vol est rapide un peu chaloupé, le bec est long et paraît disproportionné par rapport au corps. L'oiseau effectue un large cercle et vient se poser à son point de départ, petite dépression avec joncs. C'est la bécassine des marais typique de ces milieux. L'oiseau est hivernant et a disparu quasiment de la liste des oiseaux nicheurs.

Tiens, la grive draine chante au loin. Le chant caractéristique résonne fortement car l'oiseau est perché, haut pour chanter.  L'espèce est plus localisée que la grive musicienne. Il lui faut souvent des peupliers avec du gui pour être présente en hiver. Aux beaux jours, elle peut se rapprocher des habitations pour nicher.

Buse variable (PPo)
3 buses variables sont observées dont 1 perchée près d'une corneille noire et d'un reste de nid. Concurrence? Pas certain que la buse l'emporte. Deux autres buses se poursuivent marquant ainsi le début des manœuvres nuptiales. Le fait de les voir monter et effectuer des cercles lents dans le ciel est  un signe de parade.

Les deux versants de la vallée sont assez boisés et même forestiers par endroits. D'où la présence des pics, qui fréquentent  aussi la ripisylve (végétation des rives avec ses bois tendres). On entend le tambourinage bref et sonore du pic épeiche, qui ne sera pas vu, et aussi le chant (ou rire) du pic vert.

En arrivant près d'un petit bois où l'on rencontre régulièrement des oiseaux forestiers comme les pics, les mésanges, le grimpereau et la sittelle torchepot. Seule, la sittelle torchepot se fait entendre mais pas voir.  

Au retour, nous entendrons le pipit farlouse, hôte discret des prairies légèrement humides où l'eau affleure à peine. Si le cri n'est pas entendu, il est facile de passer à côté de cet oiseau. Le grimpereau des bois qui aime bien les écorces épaisses des aulnes chante par ci par  là. Il ne sera pas vu non plus.

Rougegorge familier chantant (PPo)

La sortie s'achève. Il est temps de récapituler tout ce qui a été vu. Les participants très attentifs n'ont rien oublié. 35 espèces ont été observées malgré l'absence d'espèces régulières sur le site, la bergeronnette des ruisseaux, la mésange nonnette et le faucon crécerelle. Merci à eux et elles  pour leur curiosité et leur bonne humeur.

Ils ont chanté ce matin : accenteur mouchet, grimpereau des jardins, grive draine, grive musicienne,  mésange bleue, mésange charbonnière, pic vert, pinson des arbres, rougegorge familier,  tourterelle turque, troglodyte mignon

Photographies : Jean-Marc Jansen (JMJ) Patrick Potevin (PPo) 

Liste des espèces : accenteur mouchet, bécassine des marais, buse variable, choucas des tours, canard colvert, corneille noire, étourneau sansonnet, fauvette à tête noire, geai des chênes, goéland argenté, grand cormoran, grimpereau des jardins, grive draine, grive musicienne, héron cendré, héron garde-bœufs, merle noir, mésange à longue queue, mésange bleue, mésange charbonnière,  moineau domestique, mouette rieuse, pic épeiche, pic vert, pigeon biset domestique, pigeon ramier, pinson des arbres, pipit farlouse, pouillot véloce, poule d'eau,  rougegorge familier, sittelle torchepot, tourterelle turque, troglodyte mignon, verdier d'Europe.

 

Prochaine étape

Mercredi 19 mars 2025

MONTFIQUET/14

Chants des oiseaux forestiers

Ecoute des chants du Bois-l'Abbé, seul secteur manchois de la forêt de Cerisy.

Rendez-vous : 9h30 parking de la maison forestière du rond-point qui se trouve sur la D13 entre le carrefour de l'embranchement et Cerisy-la-Forêt. 

Contacts : abrodin@wanadoo.fr ph.gachet50@gmail.com

jeudi 23 janvier 2025

Animation du 22 janvier 2025 à Geffosse-Fontenay/14


Les adhérents saint-lois du GONm s'étaient décentralisés, ce jour-là, en baie des Veys à Geffosse-Fontenay. Après une dizaine de jours très froids, la douceur était de retour avec un temps gris et brumeux, comme on les aime, mais pas idéal pour l'observation des oiseaux. Le temps est calme cependant. Heureusement, les 9 participants ont échappé à la pluie qui est arrivée en abondance en toute fin de parcours. 

Bécasseau variable
Les premières espèces observées sont des espèces communes, liées à la haie, rougegorge familier et merle. Une bande d'étourneaux sansonnets circule : la plupart de ces oiseaux proviennent de la grande exploitation agricole au sud.

Dans une prairie de mielle à l'arrière de la dune, quelques oiseaux sont au repos ou en recherche de
nourriture : quelques vanneaux huppés, des courlis cendrés et 1 goéland cendré. Le vanneau huppé noir et blanc de loin est un limicole qui peut descendre en nombre dès qu'il y a un coup de froid important. C'est un oiseau hivernant assez habituel des zones humides, des zones littorales et aussi des espaces cultivés. Il peut former des grands groupes comme dans les marais de Gorges dans la Manche. Le courlis cendré est un oiseau commun sur les vasières et, comme on le voit ici,  sur des prairies humides et des zones cultivées. Son bec recourbé et long permet de le reconnaître. Autrefois, il se reproduisait dans les hautes vallées de certains cours d'eau. Cet oiseau a fait l'objet d'un moratoire de chasse pour le protéger des menaces qui pesaient sur lui. Hivernant, il se reproduit en Normandie, dans les marais du Cotentin principalement. Le goéland cendré n'est visible qu'en hiver en Normandie ; c'est un petit goéland de la taille d'une mouette rieuse avec qui il peut être confondu de loin.


Nous quittons la route pour suivre l'arrière-dune. Tout de suite des mouvements sont perceptibles au sol dans la végétation. Les pipits farlouses sont discrets. Seul leur cri de vol permet de les identifier rapidement. Bec pointu, plutôt brunâtre et strié sur la poitrine, les flancs  et une partie du ventre, les rectrices externes claires, pattes couleur chair, il est assez farouche. 

Grand gravelot

D'autres passereaux circulent à la recherche de nourriture sur l'arrière-dune où se sont déposés des algues qui en se décomposant procurent  de la nourriture aux oiseaux . Nous verrons le rougegorge familier, le pouillot véloce et le tarier pâtre explorer cette laisse de mer.

Il faut maintenant poser la lunette et identifier tous les oiseaux de la vasière. La plupart d'entre eux se nourrissent et quelques-uns sont au repos comme au loin, goéland argenté et goéland marin et le grand cormoran. Plus près de nous, sont observés quelques petits limicoles caractéristiques (limicole est un terme général qui désigne les oiseaux qui se nourrissent dans la vase, leur morphologie est adaptée à la recherche de nourriture sur des espaces vaseux ou sableux : le bécasseau variable, le bécasseau sanderling et le grand gravelot. Le bécasseau variable est le plus courant des limicoles sur les côtes normandes. Il peut former des groupes importants. Il arpente tranquillement et sans relâche la vasière. Le plumage est gris-brun sans contraste particulier. Une bande pectorale bien délimitée permet de l'identifier. Le bécasseau sanderling est nettement gris clair :  le bec est assez épais et court par rapport à celui de bécasseau variable. C'est le jouet mécanique qui, en groupe,  fuit les vagues sur les plages. Autre limicole présent, le grand gravelot est reconnu par son côté ramassé et trapu, par son bec court et  son collier noir qui fait le tour de la poitrine. hivernant il niche un peu en Normandie sur les côtes est et ouest du Cotentin. Les deux autres gravelots, le gravelot à collier interrompu et le petit gravelot arrivent au printemps même si quelques individus de "collier interrompu" peuvent être observés en hiver.

Bécasseau sanderling
Deux autres espèces de limicole sont présentes : le pluvier argenté et le chevalier culblanc. Le pluvier argenté est plutôt rond et de tonalité grise. Le bec est assez court et épais. C'est un hivernant bien présent sur le littoral et dans les havres notamment. Le chevalier culblanc est un chevalier typique, assez longues pattes et long bec. Celui-ci est souvent visible en  migration au bord des eaux douces sur les rives vaseuses (étangs, lacs). Il est reconnaissable en vol à son croupion blanc et les barres terminales sombres sur la queue. C'est un hivernant pur. Curieusement pour un limicole, il niche dans des arbres dans un ancien nid de grive.

Nous pouvons aussi observer quelques tadornes de Belon, gros canard contrasté familier des côtes basses, des estuaires et des baies. Il se reproduit sur les côtes normandes et quelquefois à l'intérieur des terres près de bassins de décantation.

Une autre espèce d'anatidé est observée. C'est la bernache cravant à ventre sombre que l'on voit au loin en vol rasant au-dessus de la rivière. Hivernante bien connue du littoral, cette espèce est originaire du nord de l'Europe. La bernache se nourrit principalement de l'herbe qui pousse sur les herbus, la pulcinelle.

Un petit groupe de tournepierre à collier passe au ras de la vasière au loin. 

En nous retournant vers l'intérieur, nous apercevons une grive musicienne et quelques pigeons ramiers et une ou deux corneilles noires. Une buse variable est vue brièvement : c'est le rapace le plus courant en Normandie avec le faucon crécerelle.

Nous entendons les sifflements du canard siffleur. Difficile de savoir d'où provient ce cri.

Pluvier argenté
Tournant notre regard vers la vasière, nous découvrons d'autres espèces. L'huîtrier-pie se nourrit en nombre sur l'estran, long bec rouge orangé et pattes rouges et corps noir et blanc, il est facile à identifier. Il se reproduit sur une partie du littoral normand, notamment sur les îles Chausey. Il niche par endroit sur les hauts de plage du Cotentin et du Calvados.

Notre petit groupe revient vers le point de départ, non sans avoir observé quelques passereaux qui viennent se nourrir sur la laisse de mer, rougegorge, tarier pâtre, pouillot véloce, bergeronnette grise, pipit farlouse et linotte mélodieuse (1 groupe de 5).

Il commence à pleuvoir. Nous avons tout juste le temps d'établir la liste des espèces observées. 31 espèces ont été observées, représentant un cocktail classique d'oiseaux des havres et des baies.

Liste des espèces : accenteur mouchet, bécasseau variable, bécasseau sanderling, bergeronnette grise, bernache cravant à ventre sombre, buse variable, canard siffleur, chevalier culblanc, choucas des tours, corneille noire, courlis cendré, étourneau sansonnet, goéland argenté, goéland cendré, goéland marin, grand cormoran,  grive musicienne, huîtrier-pie, linotte mélodieuse, merle noir,  moineau domestique, mouette rieuse, pigeon ramier, pipit farlouse, pluvier argenté, pouillot véloce,  tadorne de Belon, tarier pâtre, tournepierre à collier, troglodyte mignon, vanneau huppé.

Toutes les photos sauf celle du groupe ont été empruntées avec son accord à Pascal Bernardin un de nos collègues adhérent et photographe. Merci à lui.

Mammifères : Phoque veau-marin (5)

Prochaines animations 

Pont-Hébert/50

Mercredi 19 février 2025

Les oiseaux du chemin de halage

Rendez-vous : 9h30 parking de la rue des Juifs à Pont-Hébert

Sans réservation et gratuit

Contacts :  abrodin@wanadoo.fr ou ph.gachet50@gmail.com 

Montfiquet/14 Cerisy-la-Forêt

Mercredi 19 mars 2025

Premiers chants printaniers

Rendez-vous : 9h30 parking de la  maison forestière du rond-point sur la D13 à Montfiquet (prendre la direction de Cerisy au grand rond-point de l'embranchement). Le point de rendez-vous se situe à 2,7 km environ)

Sans réservation et gratuit 

Contacts :  abrodin@wanadoo.fr ou ph.gachet50@gmail.com